D’abord, la présentation des candidats à l’élection législative du 10 et 17 juin, au cours de laquelle l’objectif a été déclaré sans ambiguïté : Ouvrir une brèche dans le monopole de la représentation parlementaire de la droite (UMP/NC) dans le département le plus « droitier » de France (selon les résultats du premier et du deuxième tour de l’élection présidentielle).
Ensuite, l’inauguration de la permanence électorale du « ticket » Allemand-Librati a été l’occasion pour réaffirmer que « Nice ne doit pas se tenir à l’écart du nouvel élan. Pour la première fois depuis 1981, il est possible d’avoir des députés de gauche qui représentent notre ville à l’Assemblée nationale au sein de la majorité présidentielle »- dit le leader départemental socialiste et candidat lui-même dans la 1ère circonscription où il devra affronter le sortant Eric Ciotti et l’ancien maire de Nice Jacques Peyrat.
La victoire est certes belle mais elle risque de rester sans lendemain sans une « majorité parlementaire » qui puisse donner du nerf à la plate-forme présidentielle.
Et ce ne serait pas un gouvernement Copé qui, en cas de succès de la droite, pourrait donner suite à la politique de François Hollande parce que, dans ce cas, on irait vers un blocage des institutions avec les conséquences que l’on peut facilement imaginer.
Alors « donner au nouveau Président de la République les moyens de gouverner » n’est pas seulement un slogan de cette campagne électorale mais un objectif sans lequel tous les équilibres politiques seront remis en jeu- nous disent d’une seul voix les candidats de la majorité présidentielle.
Bien sur, la tâche des socialistes et de leurs alliés n’est pas des plus faciles : Le département, on le sait, est traditionnellement à droite et la question que l’on pourrait se poser est la suivante : Est-il à droite ou plus à l’extrême ?
N’oublions pas que Nice a été la seule des 10 villes les plus importantes a avoir donné une majorité de voix à Nicolas Sarkozy ainsi que le département des Alpes-Maritimes figure à la 1ère place de ce classement officieux.
Alors, circulez, il n’y a rien à voir ?
Les hollandistes azuréens ne l’entendent pas de cette oreille et le leader local Patrick Allemand le dit sans concession : « Je crois que le duo Ciotti-Estrosi (prononcé plusieurs fois dans cet ordre alphabétique inversé… Y a-t-il une prévision de changement de hiérarchie dans cette expression ?) a mangé son pain blanc. Ils veulent faire quoi ? Un sanctuaire de la Sarkozie ? Un (futur ?) Préfet qui soit moins aux ordres du Maire pourrait lui entraver son action… ».
Pour continuer : « Nous devons avoir des représentants à l’Assemblée Nationale pour pouvoir assurer un partenariat dynamique entre les politiques nationales et la représentation de notre territoire. Pour cela il faut rassembler les forces progressistes compte tenu que certains clins d’oeil et compromis entre UMP et FN sont bien visibles dans notre département plus qu’ailleurs. »
Voici pour la forme. Quant aux contenus, l’en plein traditionnel de la droite (avec ou sans le concours de l’électorat bleu Marine) est encore le résultat le plus probable : 9 députés sortants (à savoir la totalité) endossent la casaque bleu et rouge de l’ancienne majorité présidentielle (en effet, le parti, malgré son nom, n’avait pas grand chose de « populaire » étant de fait une annexe de la Présidence de la République).
Alors, pour la « nouvelle » majorité présidentielle le chemin est long et, en tout premier lieu, il faudra déjà se qualifier pour le second tour…
