Une campagne interne s’ouvre donc, si tant est qu’elle n’était pas ouverte depuis déjà bien longtemps, et à la sortie, il semblerait que ce soit forcément un Patrick qui ira essayer de faire vaciller le candidat UMP dans le scrutin hivernal niçois.
Nice Premium est allé à la rencontre du candidat Patrick Mottard qui revient sur les prochaines élections qui attendent les socialistes niçois.
Nice Premium : Patrick Mottard, une question brûle les lèvres des socialistes azuréens. Serez-vous candidat à l’investiture pour les prochaines municipales niçoises ?
Patrick Mottard : Dès 2001, j’avais fait savoir que j’avais l’intention de continuer le travail municipal. Je suis candidat à la mairie de Nice depuis cette date. La candidature à l’investiture socialiste découle logiquement de cette volonté.
NP : Patrick Allemand a annoncé se porter candidat aussi à cette primaire. Quel est votre sentiment à ce sujet ?
PM : Statutairement, il en a le droit. Politiquement, c’est autre chose. Qu’on en juge.
D’u côté un candidat (moi-même),
- qui a conduit en 2001 la liste qui a failli gagner (41% contre 43% pour Peyrat avec 3500 voix d’écart),
- qui est responsable d’un groupe, Nice Plurielle, réunissant quatre formations politiques de gauche, d’un groupe qui travaille, s’oppose, propose et obtient des résultats (Gare du Sud, Port de Nice, affaire Vialatte, affaire Monleau, dssier Sulzer…),
-
qui fait le choix de Nice en ne se présentant pas aux élections législatives.
De l’autre, un candidat (P. Allemand), qui est déjà Vice président de région, conseiller général, premier secrétaire fédéral du Parti socialiste, candidat aux législatives et qui veut en plus conduire la liste municipales.
Où est la logique dans tout ça ?
NP : Deux Patrick pour un seul poste. N’aurait-il pas été plus sain de souder une équipe derrière un seul homme plutôt que de plonger dans une guérilla interne ?
PM : Evidemment, et j’ai toujours dit que Patrick Allemand avait toute sa place dans l’équipe future.
NP : D’autres candidats de gauche pourraient être présents aux municipales (Picard, Ciccolini). Pensez-vous qu’il sera possible d’unir ces forces dès le premier tour ?
PM : A gauche, il y a déjà les quatre composantes politiques de Nice Pllurielle (PS, PCF, Alternatifs, Verts). Les autres sont bien sûr utiles au rassemblement (pour Ciccolini, la question ne se pose pas, puisqu’il a rejoint le PS comme l’ont fait avant lui une partie des membres de ses listes de 1995 et de 2001). Mais ce rassemblement ne peut se recroqueviller sur une gauche qui ne représente pas plus de 35% à Nice. Il doit également s’étendre à d’autres et à la société civile.
NP : En 2001, la triangulaire vous avait opposé au RPR et au FN. Compte tenu de l’effondrement du Front National, comment imaginez-vous le scrutin de 2008 ?
PM : Nous verrons bien. Mais il ne faut pas oublier que Dominique Boy-Mottard a gagné le 7e canton (élection locale également) en duel contre le candidat de l’UMP.
NP : Un nouvel invité dans le scrutin municipal, le MoDem. Pensez-vous un rapprochement possible localement vers le parti de François Bayrou ?
PM : Bien sûr. Dans mon esprit, le rassemblement n’exclut personne surtout pas le MoDem. L’important est d’être d’accord sur des objectifs bien définis.
NP : Passons au plan national. Que vous inspire les cas Lang et DSK ?
PM : J’avoue vivre assez mal cette période. Comme beaucoup de militants, je ne reconnais plus tout à fait mon parti.
NP : Enfin, pensez-vous qu’une réforme du PS soit souhaitable voire indispensable pour aller de l’avant ?
PM : Pas une réforme mais des réformes : institutionnelle, politique, culturelle, idéologique et… éthique.