En fait, je suis toujours un peu étonné par les réactions que suscite ce type de résultats favorables à l’extrême droite. Un peu comme si un raz-de-marée brun avait submergé et souillé par surprise un virginal Front Républicain arcbouté sur ses valeurs humanistes.
Or, il y a bien longtemps que les digues ont cédé et que beaucoup d’élus dits républicains font le lit du FN en reprenant ses thèses racistes et xénophobes avec une naïve duplicité.
J’ai l’expérience de mon premier mandat électif de 1986 à 1992 à la Région PACA. Le président de l’époque s’appelait Jean-Claude Gaudin et gouvernait tranquillement avec une majorité RPR-UDF-FN. Les présidences des commissions – dont la gauche était exclue – étaient réparties à la proportionnelle entre les trois partis de la majorité. Membre de la commission Sport, mon président était un obscur élu Front National du Vaucluse.
Alors je me dis que, fort de cette jurisprudence régionale, l’élu de Brignoles n’a pas de soucis à se faire : il sera très bien accueilli par la majorité UMP du Conseil général du Var.
Cette partielle est un non événement qui démontre une fois de plus la porosité du front Républicain. Une porosité telle que la stratégie du Rassemblement Bleu Marine sera bientôt gagnante.
Il y a longtemps que je suis persuadée que Marine Le Pen sera notre Gianfranco Fini, ce chef du MSI, le parti néo-fasciste italien, qui devint pendant de longues années Vice Premier ministre d’un gouvernement de droite.
Grâce à l’esprit vichyste – la forme comme le fond ) de certains dirigeants de l’UMP, Brignoles nous prouve tout simplement que cette conversion risque d’être plus rapide que prévu.
