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22 novembre 2024

Pauvre Europe: le gouvernement italien « panem et circenses » va se mettre en place

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Giuseppe Conte, candidat présenté lundi 21 mai par les antisystème italiens pour prendre la tête du premier gouvernement populiste en Italie est, à 54 ans, un avocat et professeur de droit, inconnu du grand public et jusqu’à présent très éloigné du monde politique.

Le Mouvement Cinq Etoiles et la Ligue ayant chacun exclu de laisser le chef de l’autre camp diriger le gouvernement, les deux alliés se sont tournés vers ce juriste discret à la mèche brune rebelle. « Je suis très fier de ce nom, parce qu’il représente la synthèse entre la Ligue et le M5S », a affirmé Luigi Di Maio, chef de file du M5S.

La seule apparition publique, dans un contexte politique, de cet universitaire date de quelques jours avant les élections législatives du 4 mars. Le M5S l’avait alors présenté, au milieu d’une équipe d’experts, comme possible ministre chargé de « débureaucratiser » l’administration publique. « Avant, je votais à gauche. Aujourd’hui, je pense que les schémas idéologiques du XXème siècle ne sont plus adéquats », a un jour expliqué selon la presse celui qui va désormais diriger des ministres d’extrême droite.

Né en 1964 à Volturara Appula, village de 500 habitants dans les Pouilles, Giuseppe Conte a fait des études de droit à Rome et « fréquenté » les universités de Yale, la Sorbonne, Cambridge… Il a enseigné droit privé à l’Université de Florence, tout en exerçant dans un cabinet d’avocats dans la capitale.

Sans remettre en doute les qualités professionnelles et intellectuelles de Giuseppe Conte, la presse italienne s’interrogeait sur sa crédibilité et son autorité sur la scène internationale. Le M5S et la Ligue ont été obligés de nommer un technocrate non élu », un comble pour ces deux partis qui ont passé les dernières années à pourfendre les divers gouvernements techniques ou de coalition.

Le poids de Giuseppe Conte risque aussi d’être limité face à ses ministres, au premier rang desquels Matteo Salvini (pressenti à l’Intérieur), patron incontesté de la Ligue, et Luigi Di Maio (pressenti à un grand ministère de l’Economie et du Travail).

Quel prestige aura-t-il quand il affrontera tout seul Angela Merkel et Emmanuel Macron, peut-être dès le prochain Conseil européen des 28 et 29 juin ?

A cette question, le professeur Conte répond indirectement avec sa phrase préférée , attribuée à John Kennedy, : « Chaque réussite commence avec la volonté d’essayer ».

La comparaison n’offusque pas l’intéressé qui doit imaginer un grand avenir politique devant soi! En tout cas , il fait preuve d’un optimisme béat!

A la perplexité de ce choix , s’ajoute celle concernant la mise en application d’un programme- le fameux  » contrat pour le changement » – qui , au delà des formules fumeuses et creuses et parfois incompréhensibles qu’on y retrouve , prévoit des mesures économiques et financières qui alourdiront le déficit annuel de 169 milliards d’euros, entre plus de dépenses et moins de recettes.

De quoi satisfaire les appetits les plus voraces.

De quoi s’inquiéter les partenaires européens qui connaissent bien l’état préoccupant des finances italiennes et la fragilité de son économie qui nécessite plus de reformes que d’exercices de saltimbanque … sauf si les deux chefs de file de cette insolite alliance , une fois pris le pouvoir, ne s’en accommodent . D’ailleurs , on ne connait pas un élixir plus puissant pour faire plie les volontés les plus farouches!

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