Des procès et des procès d’intention, l’œil du cyclone de la justice, des médias et des politiques braqué sur eux à juste titre bien souvent, les Jeunesses Identitaires font causer. Il font la sourde oreille et s’en servent même. Cela leur offre une tribune médiatique (in)espérée et donc des nouveaux sympathisants ou militants. Philippe Vardon est le porte-parole. Il assume la radicalité de ses propos, de ses projets mais il fait très attention de ne pas franchir les limites qu’impose la loi. Son discours choque, prête à débats, fait réagir. Titulaire à 26 ans d’un Master de Sciences Politique, il connaît les rouages de la politique politicienne et ses stratégies. Il a convoqué la presse pour présenter ses projets. Il évite malicieusement les pièges tendus. Il exige un droit de réponse sur Nice-Matin estimant que la pleine page leur étant consacrée mardi comportait des erreurs. Et s’il était nécessaire, il peut faire appel à une cohorte d’avocats qui se fait un plaisir de défendre les Jeunesses Identitaires.
Nice-Première : Vous présentez deux candidats aux législatives sous l’étiquette Nissa Rebela dans les deux premières circonscriptions. Pourquoi cette évolution ?
Philippe Vardon : C’est la volonté de s’enraciner dans la vie politique Niçoise. Par notre activisme, nous sommes depuis 2002 une force. Notre but c’est de reconquérir des parcelles de pouvoir. On peut dire que c’est une étape dans notre développement de la même manière qu’on mène une campagne de soupe populaire l’hiver, de racisme anti-blanc avec les Jeunesses Identitaires, qu’on organise un concert. Les législatives ne sont pas un but en soi. C’est une passerelle pour les élections municipales et cantonales. Notre vrai but c’est le tissage associatif, militant. Notre idée est de dire que quand on n’avance pas, on recule. On veut faire entendre une voix autonome, que ceux qui suivent notre mouvement ne soient pas obligés de voter pour quelqu’un qui n’ait pas leur sensibilité. Nous sommes les se
Conférence de Presse. Programme. Stratégie. Devenez vous un parti politique classique ?
On est loin d’être formaté. On a toujours communiqué depuis notre création. Nice-Matin nous a fait un article pour nous présenter en février 2003. On n’a jamais refusé de répondre aux journalistes. On a une stratégie cohérente avec notre vision. On veut créer un bastion des Jeunesses Identitaires. On peut être considéré comme les altermondialistes de la droite. Le parallèle ne me déplait pas en étant une boite à idées. Dans la grande droite Niçoise, chez les jeunes, nous sommes le parti qui peut rassembler le plus de militants. Un banquet des jeunes UMP, ça rassemble 20 personnes.
Quel est l’objectif ? Dépasser les 2% obtenus par Damien Derey aux cantonales ?
Moins de 1% pas content. Entre 1 et 2 c’est correct. Au dessus c’est du bonus. Ici à Nice, au dessus de 2% on pèse, on est courtisé.
En lisant votre programme, vous réclamez beaucoup de choses. Mais comment les obtenir ? Cela ne colle pas au rôle d’un député qui est de voter des lois. Vous semblez donner au député le pouvoir exécutif alors qu’il n’a que le législatif. C’est un des reproches que vont vous faire vos opposants. Qu’allez vous leur répondre ?
Je ne serais pas député ! On a vocation à poser les questions. Les Identitaires au CM ce sera défendre ce programme. On ira pointer avec nos questions chez les autres candidats politiques. Notre poids dépend de notre score. En politique tout le monde sait compter. Leur porte sera moins fermée à nous qu’au Front National. On est alternatif, on fait de la politique différemment, on est donc conçu différemment. Par exemple à gauche, j’entretiens d’assez bonnes relations avec Marc Concas qui est un homme de terrain. On se croise sur des événements culturels puisque c’est un élu enraciné. On a discuté ensemble pour le défilé pour Catherine Ségurane. Il est assez ouvert et reconnaît les gens qui font du travail.
De là à appeler à voter à gauche ?
Ce sera sur des bases politiques, sur nos thèmes et nos valeurs. Je pense qu’on n’a pas à Nice la gauche la plus pourri en France. Ils sont sympathiques et ils travaillent.
Le thème récurrent chez vous est tout pour les familles françaises et européennes et rien pour les autres. Pourquoi ? Tout irait bien après ?
Ça irait mieux pour les familles françaises et européennes, pour les miens. Sur les terres qu’ont fait fructifier nos ancêtres, j’estime que nous avons plus de droit que ceux qui sont arrivés il y a 5 ans. On doit aider les nôtres avant les autres. C’est peut-être idéaliste. Il faut contrôler les flux migratoire. Je ne veux pas une immigration subie ou choisie. Quand il y a autant de revendications de ces populations, qu’il y a autant de chômage, d’islamisation à marches forcées, d’insécurité je veux une immigration zéro. Brûler un bus, attendre que les pompiers arrivent pour les caillasser c’est de la guérilla.
Comment y répondre ?
Par la force. C’est la seule solution pour des gens qui vont attaquer les forces de l’ordre, les pompiers, le métier le plus noble de notre société. Pour les fraîchement naturalisés, c’est le retrait rétro actif de la nationalité française. Plutôt que la prison, je propose un charter direct pour les ramener chez eux. Dans une prison à 80% afro-maghrébines, c’est très dur pour un blanc, pas pour eux. Il y a du trafic de drogue, des téléphones portables une cellule sur deux.
Mais « chez eux », c’est ici…
Pour moi c’est une terre, un peuple. Pour eux, chez eux ce n’est pas ici. Quand je vois les gamins qui déambulent avec le maillot de l’Algérie, des mains de Fatmah autour du cou, qui ne se parlent qu’en arabe et plus que leurs parents et grands-parents, je me demande s’ils sont français. Pas pour moi. Il y a huit millions de musulmans sur notre sol. Ce n’est pas acceptable. La capacité d’assimilation est largement dépassée. On est devant un choix : veut-on que la France reste Terre d’Europe ou est-ce qu’on considère que la France est un nouveau Brésil, un super paradis multiculturel ? On nous vante depuis cinquante ans la société multi raciale. Moi je ne vois que la société multi raciste, des arabes contre les blancs, des blancs contre les noirs, des noirs contre les juifs…
Au lieu de délivrer votre constat, il faudrait réfléchir à l’assimilation.
Ca fait cinquante ans ! Des millions ont été dépensés. Est-ce que ça fait cinquante que tout le monde se trompe ? Je crois plutôt que ça fait cinquante ans que les populations ne veulent pas s’assimiler. Quand on dépasse un stade, le peuple n’a plus la possibilité d’assimiler. Comment on assimile à Roubaix-Tourcoing dans des zones à majorité afro-maghrébine, dans les quartiers nord de Marseille, en banlieue parisienne. J’ai la faiblesse aussi de penser que là où il n’y a pas de musulmans il n’y a pas de terrorisme islamique. On va nous reprocher notre discours dur mais dans la vie politique française on est les seuls à tirer la sonnette d’alarme. Je n’ai pas des rêves de guerre civile, je n’ai envie de tuer personne. Il faut une volonté politique.
Une volonté de faire quoi ?
Expulsion de toutes les personnes liées à des réseaux quand on est menacé par le Jihad. Ils sont là et on les regarde ? Non je ne veux pas qu’ils mettent en danger mon peuple. Je veux que les aides sociales soient réservées à ceux de mon sang, que ceux qui ont des affinités avec l’islam radical soient interdits des métiers de sécurité, que tous les délinquants d’origine étrangère soient expulsés avec une vraie politique ambitieuse avec les pays du Maghreb pour envisager un retour au pays de ceux qui ne se sentent pas français. On peut assimiler en une génération un polonais ou un italien ou un pied noir, en quatre générations les afro-maghrébins n’ont pas réussi.
Si ce n’est pas raciste c’est au moins discriminatoire… un parti avec de tels principes risque d’être interdit ou au moins montrer régulièrement du doigt. Deux de vos membres ont été condamnés et des enquêtes sont en cours pour reconstitution de groupe dissous (Union Radicale). Vous êtes surveillés et maintenant que vous vous affichez médiatiquement vos faux pas seront largement relayés. Êtes vous prêts à l’assumer ?
On a toujours fait attention. De Montgolfier ne me loupera pas. Pour l’affaire du Lycée Thierry Maulnier, il n’a cherché qu’à me lier à l’affaire. Il faudra juste maintenant qu’il se mette en tête qu’il ne chassera plus le porte parole des jeunesses identitaires mais un candidat aux législatives et une future tête de listes aux municipales. Il décomptera les voix et il verra qu’il y a du soutien derrière nous. Les pressions incessantes sur nous vont devoir cesser. Actuellement, je suis poursuivi pour trois tracts. Ce sont des poursuites bidons puisqu’on est certain qu’au final je suis relaxé. Il y a un harcèlement judiciaire de De Montgolfier contre nous. Les dossiers sont purement politiques. S’il a un problème personnel avec moi discutons en. A chaque procès, des personnes nous rejoignent. C’est une ouverture médiatique comme une autre. Quand on publie « Le Devoir de Déplaire », il faut avoir une psychologie particulière. J’ai plutôt envie de plaire. Il est plus détesté que moi !
Et le procès sur Union Radicale ?
C’est encore De Montgolfier. Je pense qu’au Ministère ils en ont marre. J’ai fait du juridique et c’est un très mauvais procureur. Il ne sait pas monter les dossiers. Il y a cinq pages sur les faits et cinquante de description. On a des avocats qui nous aiment beaucoup et qui s’amusent contre De Montgolfier. Il se ridiculise mais je continue mon discours qui est radical et de constat mais qui n’appelle pas à la haine. Qu’on m’attaque en diffamation !
Il y a eu des jeunesses identitaires en prison.
Juste de la préventive parce que le procureur a estimé qu’ils étaient un danger pour la société après avoir échangé des coups de poing. Ils se sont battus, ils ont été condamnés… On considère juste qu’on ne doit pas baisser les yeux et qu’on n’a pas à changer de trottoir quand on croise un jeune en casquette qui rackette et qui dans les cinq ans prévoit de faire une tournante.
Et pour les présidentielles ? Qui soutiendrez vous ? Vous êtes plutôt J-M Le Pen ou Philippe de Villiers ?
On ne soutient personne. On va juste envoyer un questionnaire à chaque candidat sur les sujets qui nous semblent primordiaux (Turquie, Solidarités, l’identité, l’immigration, décentralisation).
On regrette la campagne ultrarépublicaine de Jean-Marie Le Pen. Il est assimilationniste, très jacobin, sous l’influence de sa fille. Ce discours là nous heurte.
Et Sarkozy ?
Il a permis le financement des mosquées par les municipalités. Il prône la discrimination positive. Il a donné plus de force à l’UIOF. Il a introduit le loup dans la bergerie. C’est la politique spectacle, la « politique annonce ». C’est le Chirac des années 80 ! Il fera un bon score, c’est un très bon communicant mais pas un bon politique et gestionnaire.
Vous vous présenterez aux municipales. Qui composera votre liste ?
On la prépare. Les têtes de liste seront ceux des législatives. Et le programme aussi. La liste s’appellera Nissa. On réclamera plus de libertés pour le Pays Niçois qui aurait comme limite frontalière le Var. Je suis pour une république fédérale, décentralisée. Il y a une envie d’identité.
Mettre une barrière entre Niçois et pas Niçois ?
On ne va pas se féliciter qu’il y ait plus de non-niçois à Nice. Mais il y a + 40% du Niçois au bac. Il faut s’identifier à une communauté de destin. C’est la démarche d’être Niçois qui compte, c’est s’identifier à l’histoire. Ce qu’on ne souhaite pas c’est comme en corse où les français du continent s’installe et reste dans les murs de leur villa. Ce n’est pas un discours d’Apartheid pour les 35 000 vrais Niçois même si je préfèrerais qu’il y ait 350 000 vrais Niçois. C’est l’histoire de la ville.
Que viserez-vous ? Un représentant au conseil municipal ?
Peser. S’enraciner et préparer celles de 2014. On n’a pas vocation à être majoritaire. On peut être une force d’opposition, de proposition ou d’appoint. Être au Conseil Municipal, ce serait formidable pour nous. Je suis persuadé qu’on y sera en 2014.
Pour finir, tout ça est une formidable vitrine médiatique pour votre groupe. C’est ce que vous cherchiez en priorité ?
C’est une demi priorité. Nice doit être un bastion, un laboratoire politique et s’impliquer. Notre campagne sera très observée. Mais notre priorité c’est de jouer un rôle. 90 000 électeurs recevront notre profession de foi dans la première circonscription. Dans le cadre électoral, on sera obligé de parle de nous. On se créera un espace médiatique. On mène beaucoup d’actions mais ce n’est pas évident de les relayer.