La politique à Nice doit-elle tourner toujours à la comédie humaine ? Dans la même journée, Philippe Vardon ,le leader des identitaires locaux qui se retrouvent sous la bannière de Nissa Rebela, physique truculent et verbe facile mais intelligence fine au service d’une ambition pas cachée, annonce son inscription au Rassemblement Blue Marine .
Un changement de cap ? Non, une nouvelle stratégie en vue des municipales où les identitaires veulent capitaliser leur implantation dans le tissu populaire et passer de l’ombre à la lumière avec, peut-être, quelques places d’élus. On appelle ça, se « notabiliser »!
« Tout d’abord, si j’ai décidé de rejoindre le RBM c’est en pleine connaissance de cause, et donc en accord avec sa Charte. Les dirigeants du FN et du RBM le savent mieux que quiconque, je n’ai jamais « conditionné » cette adhésion à un quelconque marchandage, et ne l’ai pas pour ma part lié à la question des élections municipales. Comme tous mes choix politiques, j’ai fait celui-ci en fonction de ce qui me semblait à la fois le plus juste et le plus utile. Je tiens à terminer en soulignant que ma démarche, et ma volonté de rassemblement sincère et réelle (portée depuis un certain temps déjà), me sont dictés avant tout par la situation d’urgence extrême dans laquelle sont plongés notre pays et notre peuple. Pour moi cela dépasse largement les égotismes, qu’ils soient personnels ou partisans. » déclare Philippe Vardon.
Le leader de Nissa Rebela, partisan irréductible du rassemblement de la droite pure et dure contre le maire sortant, homme de terrain sanguin mais roublard pourrait booster une campagne électorale menée par une candidate parachutée, pas souvent présente, au risque de confondre la campagne électorale avec un tournoi de bridge, Philippe Vardon offrait avec cette incription non négociée la pré-condition pour un rapprochement avec son (ex-)rivale Marie- Christine Arnautu.
Bien sur le chemin a parcourir était encore long, les alliance ne se font ou se défont pas si facilement…
Pour cela, Philippe Vardon y avait même mis les plus belles manières en déclarant: « Des ponts doivent exister entre l’école de pensée et de formation par l’action qu’est le mouvement identitaire et l’espoir électoral que représente pour des millions de Français Marine Le Pen ».
Et pour éviter toute confusion il avait été sans ambiguïté: » La liste sera menée par une fidèle de Jean-Marie Le Pen, Marie-Christine Arnautu, qui entend inquiéter le député-maire sortant UMP Christian Estrosi » et , grâce à un regroupement à trois, Jacques Peyrat étant le potentiel troisième angle du triangle (Pourquoi pas une fois les problèmes d’égo surmontés ?), se la jouer pour devenir Maire(sse).
Tout simple, tout beau ? Et bien non, on est à Nice !
Tout d’abord Marie-Christine Arnautu n’a aucune intention d’accueillir Philippe Vardon sur sa liste maintenant pas plus qu’avant : « Je respecte monsieur Vardon et je me réjouis de toute nouvelle adhésion au Mouvement Bleu marine. Mais, ce n’est pas parce que l’on prend une carte que l’on se retrouve sur ma liste. Pour autant, il ne sera pas mon adversaire n°1 dans ces élections. »
Ensuite, juste pour refroidir les esprits au cas où, l’ancien maire de Nice, Jacques Peyrat, chef du micro-parti local « Entente républicaine » et proche du Front national, a indiqué qu’il mènerait sa propre liste aux municipales de la ville de Nice.
Pour en terminer avec la déclaration du député Gilbert Collard qui, dans la soirée, a communiqué, que l’adhésion de Philippe Vardon (La fameuse carte RB000967)
avait été accepté par erreur et devait être considérée nulle et non avenue : « L’envoi par les services administratifs de l’association de la carte de membre du RBM à Monsieur Vardon est par conséquent une erreur. Un remboursement lui sera proposé dans les plus brefs délais. »
Comment y croire ? Comme au jeu de l’oie, on retourne à la case du départ.
