Alors que pendant des semaines, les médias et le milieu politique niçois se demandaient qui serait son Besson local, Christian Estrosi avait finalement sorti de son chapeau le Président de l’université Inter-Ages, Jean Michel Gally le présentant comme un membre du Parti Radical de Gauche entrainant de fait la réaction de son Président départemental, Jean-Christophe Picard qui dénonce : « Cette indication est mensongère car le colistier en question n’a jamais reçu l’investiture de notre formation politique et, de surcroît, en avait été exclu. »
Après les constats d’huissiers effectués suite à un affichage non réglementaire et les recherches effrénées pour connaître les dessous, ou les dedans, du voyage en Falcon, Christian Estrosi est une nouvelle fois la cible favorite de ses concurrents qui, n’en doutons point ont certainement gardé les meilleurs atouts pour la der.
Nice Premium est donc allé à la rencontre de Jean-Christophe Picard afin de comprendre pourquoi et comment il a décidé de déposer ce recours.
INTERVIEW JEAN-CHRISTOPHE PICARD
Nice Premium : Jean-Christophe Picard, vous avez déposé un recours contre le premier tour de l’élection municipale niçoise. Quelles en sont les raisons ?
Jean-Christophe Picard : Le PRG a eu la désagréable surprise de constater que la mention « Parti Radical de Gauche » figurait à côté d’un colistier de Christian Estrosi sur le bulletin de vote de la liste « Nice Ensemble ». C’est une indication mensongère.
Ce vol d’investiture de nature à créer une confusion parmi les électeurs a porté préjudice à la liste « Nice Arc-en-ciel » dont le PRG était une des composantes.
J’ajoute que les radicaux de gauche considèrent qu’une telle manœuvre – qui vise à faire croire qu’ils apportent leur soutien à une liste composée notamment d’anciens élus des époques Médecin, Barety et Peyrat – porte gravement atteinte à leur honneur.
NP : Pourquoi avancez-vous que la mention PRG est mensongère et qu’il s’agit d’un vol d’investiture ?
JCP : Car le colistier en question, d’une part, n’a jamais reçu l’investiture de notre formation politique et, d’autre part, en avait été exclu.
NP : Pensez-vous que ce recours puisse être validé pour ces raisons ?
JCP : Il s’agit d’une infraction extrêmement grave du code électoral. Il revient au tribunal administratif d’établir si cette manœuvre a altéré la sincérité du scrutin… Compte-tenu de la très forte médiatisation dont a bénéficié Christian Estrosi, je pense que c’est le cas.
J’ai également demandé la réintégration, dans le compte de campagne du candidat UMP, du coût du déplacement en jet privé qui, au retour, avait déposé Christian Estrosi à Nice.
NP : Enfin, d’autres recours pourraient être envisagés dans les prochains jours ou après le second tour ?
JCP : Chacun a pu constater, pendant cette campagne, une débauche de moyens considérables, surtout du côté de Christian Estrosi…
Le mélange des casquettes (secrétaire d’État à l’Outre-Mer, président du conseil général et candidat à la mairie de Nice) est parfois discutable.
Dans tous les cas, cette confusion des genres a clairement provoqué une rupture d’égalité avec les autres candidats…
Il est donc possible que d’autres recours voient le jour.