Après près de 3 mois de campagne électorale, même si certains candidats avaient pris un peu d’avance, les militants Républicains, leurs alliés et sympathisants plus ou moins intéressés, se sont rendus massivement aux 10 228 bureaux de vote pour exprimer leur choix du candidat de droite pour l’élection présidentielle 2017.
L’importance de cette élection est bien présente à tous : il s’agit, ni plus ni moins, de choisir celui qui, sauf grande suprise, sera le futur président de la République !
Le premier chiffre qui saute aux yeux et celui de la participation : plus de 4 millions d’électeurs se sont déplacés. Les sondages encore une fois se sont trompés : on attendait un duel Juppé-Sarkozy, on aura une « finale » Fillon (qui part d’un score de 44%), Juppé (bloqué à 28%).
Le grand perdant est donc Nicolas Sarkozy (à peine plus de 20%) qui rate son retour en politique : après avoir repris en main le parti en 2014, sa revanche n’aura finalement pas lieu.
Même dans les Alpes-Maritimes où il est pratiquement chez lui, François Fillon bat Nicolas Sarkozy (38 à 35%); C’est à Cannes qu’il obtient son meilleur score, signe que le maire David Lisnard, qui, étant le délégué à l’organisation ne s’était pas prononcé, a bien travaillé dans l’ombre.
La surprise de ce scrutin vient du fait que dans tous les départements, sauf ceux du Sud-Ouest fidèles à Alain Juppé, l’ancien « collaborateur » de Nicolas Sarkozy est sorti en tête. Seule la Corse a opté pour Nicolas Sarkozy
François Fillon a eu le support d’une bonne partie du monde économique, séduit par son discours très libéral en économie. Jetons à présent un regard sur le territoire politique : qui en tirera profit pour avoir choisi le bon cheval et qui, par contre, sera pénalisé du mauvais choix des perdants ?
On le sait, les républicains du département sous la houlette de Christian Estrosi et de Eric Ciotti sont enracinés dans la mouvance sarkoziste,
Du côté des poids lourds, seul Jean Leonetti s’était déclaré pour Alain Juppé tandis qu’aucun notable n’avait affiché son soutien à François Fillon. La seule visite de celui-ci à Nice pendant la campagne électorale a été un déjeuner organisé par le chef d’entreprise Gilbert Stellardo, les élus niçois présents étant Bernard Asso et Gilles Veissière.
La défaite de Nicolas Sarkozy a sonné Christian Estrosi qui perd ainsi le phare de son action politique : « Dans ses succès comme dans ses échecs, mon amitié ne lui a jamais fait défaut. Je n’ai pas l’intention de renier mes valeurs. »
Pour le deuxième tour, il garde les mains libres: « C’est sur ce combat, la restauration de l’Etat, le redressement de l’éco que @FrancoisFillon & @alainjuppe doivent prendre des engagements forts » a-t-il twitté dans un langage digne de la diplomatie vaticane.
Au deuxième tour, les voix compteront double. Tout dépendra donc des négociations et accords qui interviendront à partir d’aujourd’hui et du débat de jeudi.
Eric Ciotti , qui de Nicolas Sarkozy était un des deux porte-paroles de campagne, est plus pragmatique : un adieu rapide « Merci à @NicolasSarkozy pour la campagne qu’il a conduite pour la France » et il est passé armes et bagages au service du grand favori : « Je voterai @FrancoisFillon au second tour et j’appelle à une large mobilisation autour de sa candidature ».
Est-il encore temps pour lui de récupérer avec le probable futur président de la République, le strapontin ministériel qu’il avait pratiquement acquis si l’ancien président était revenu à l’Elysée ?
A suivre…