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22 novembre 2024

Rapprochement entre UDI et Modem: des idées, des projets et des… petites phrases

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L’alliance entre les anciens « frères » devenus rivaux (pour des raisons d’ambition personnelle à des électorales) semble décidément scellée. Il n’y aura plus de « ni-ni », mais aura-t-on, dans un futur proche, un « non à gauche » et un « oui à droite » ? Le comportement traditionnel et systématique des élus UDI le laisserait penser. Dans le bastion azuréen de l’UMP cette allégeance a été toujours et largement récompensé.
Alors pourquoi changer ? Pour fidélité aux valeurs ?

Bien sur, il y la politique avec un P majuscule, comme nous le rappelle Fabien Bénard, le président du Modem 06. Mais, il y aussi la politique du double p (ceux-ci en minuscule), celle du « profit personnel ».


udi-modem.jpg La famille du centre va se réunir. Cette fin de semaine passée, l’Université de Rentrée du Mouvement Démocrate, en Bretagne, aura permis de dissiper les peurs et les critiques que nous avions exprimées avec une décision et une information qui venait brusquement du haut.

Oui, le « bas » a des choses à dire et notre Mouvement, « démocrate », a démontré son attachement au principe de subsidiarité. Maintenant il nous faut avancer sur les modalités d’un rassemblement de la famille du Centre.

Mais puisque le jeu politique est aussi souvent un jeu de petites phrases recherchées et encouragées par les différents médias, et que nous ne pouvons pas nous passer de leur porte-voix, je vais immédiatement clarifier trois choses:

Une alliance avec l’UDI, nationale et locale, que ce soit pour les européennes ou avant pour les municipales, se fera sur des idées, des valeurs et des projets. La question des places sur les listes n’est pas notre priorité. Nous avons des élus, nous aurons des élus.

Le Mouvement démocrate des Alpes-Maritimes a posé des conditions et des restrictions pour ce rapprochement au MoDem national pour le Conseil national qui a eu lieu vendredi soir à Guidel.

En discutant avec nos partenaires centristes, nous retrouvons des amis, des élus actifs, des militants sincères et aussi quelques personnes avec qui nous avons eu des mots ou des divergences.

Nous mangerons notre pot de sel en famille, mais pas des couleuvres. Notre engagement est donc bien conditionné par les projets pour nos villes, villages, la qualité des acteurs locaux, et chacun comprend bien qu’il y a des situations avec des points chauds.

De même, si nous travaillons avec des élus sortants ou des partenaires pour des « majorités d’exigence » nouvelles, il reste toujours évident que notre indépendance se fonde sur le constat simple qu’il y a de bonnes idées au centre, à droite, à gauche, chez les défenseurs de l’environnement. Nous ne discuterons pas et ne travaillerons pas avec des gens qui n’ont pas de compatibilité avec notre éthique et nos valeurs.

Ma troisième précision ou clarification, c’est que s’ouvre maintenant le temps de la formation des citoyens pour qu’ils osent être candidats dans leur ville, je pense aux jeunes et aux femmes, qui avec la nouvelle obligation de parité dans les communes de plus de 1000 habitants vont pouvoir siéger en nombre dans des dizaines de communes.

Au passage, c’est au renouvellement des personnes et des pratiques que nous travaillons. La formation des candidats, l’acquisition de méthodes pour définir des fiches projets pour les quartiers, l’urbanisme, soutenir le commerce, comprendre les comptes publics, allier lien social et désir de sécurité, et la recherche de personnes aux profils variés et de leurs compétences, sont autant de chantiers essentiels qui nous éloigneront encore des petites phrases et polémiques stériles.

L’enjeu est aussi clair qu’il est important. La famille centriste réunie défendra l’Europe qui garantit solidarité économique, paix et progrès intellectuel, moral et social. La famille centriste rassemblée pèse et représente une alternative aux aboiements sécuritaires, à ceux qui font de l’étranger le bouc émissaire des maux des français ou des azuréens.

Enfin, une part des difficultés de notre pays est la reproduction incessante de schémas dont les français ne veulent plus: cumul des mandats dans le nombre et la durée, bipolarisation caricaturale des idées (liées aux modes de la plupart des scrutins), violence dans les postures et propos outrageants. Les professionnels de la politique ne se remettent pas suffisamment en question et écoutent mal les français.

L’hégémonie du PS et de l’UMP, avec des alternances ponctuelles pour faire croire à la démocratie est responsable de cet état de fait.

Parce que les habitants des Alpes-Maritimes doivent avoir d’autres choix pour les prochaines élections, parce que le manque d’espoir doit se transformer en citoyenneté et en actes, pas en vote sanction du Président ou en défouloir bleu-marine, nous travaillerons sans relâche pour que l’humanisme et la solidarité redessine l’avenir de nos enfants.

Il est temps de conclure cette prise de position: Je reste persuadé que des socio-démocrates, membres du PS ou pas, des radicaux, des écologistes engagés, des élus et des militants de l’UMP sont parfaitement sincères et ne se peuvent être satisfaits des raccourcis, des amalgames, que l’on agite les peurs, que fusent les quolibets. Je travaillerai avec eux.

Si j’ai déclaré à Nice-Matin qu’il y avait des UMP fréquentables et d’autres qui le sont moins, c’est évident, et je ne donnerai pas de noms. Ils seront tellement visibles dans les prochains mois des campagnes politiques qui s’ouvrent.

Vous les connaissez, ou vous les jugerai à leurs positons d’entre-deux tours, à leur façon de draguer le peuple en les prenant par les bas instincts. Alors peu importe que l’UDI est ses composantes soit parfois systématiquement les alliés de l’UMP.

Je compte sur leurs instances nationales et locales pour ne pas faire monter trop haut les enchères et ne pas nous demander à nous, Mouvement démocrate une indépendance qu’ils ne recherchent pas pour eux-mêmes !

Si le centre marque une frontière claire, à sa droite et à sa gauche, affirme que tout ne se vaut pas et que tout ne peut pas se dire, la Politique retrouvera enfin et de façon certaine quelques lettres de noblesse et de panache. Elle retrouvera surtout son utilité, et un peu de sa crédibilité pour les gens.

Fabien Bénard

Auteur/autrice

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