La rentrée politique de Christian Estrosi, après des vacances studieuses (en fait, s’était-il vraiment arrêté ?), n’a pas déçu ses supporters.
Une interview à la fidèle gazette locale, le jeudi, la grande kermesse avec ses 5 000 affiliés, le vendredi soir , la rencontre avec les jeunes LR/UDI, ce samedi, et la visite au Mémorial des Camps de Milles : tout avait été bien programmé pour occuper le devant de la scène et envoyer une première salve de promesses électorales.
Au passage, il a reçu l’onction de Serge-Klarsfeld, figure de prou de la mémoire juive, qui a appelé à voter pour lui.
Dans l’ordre: Sécurité sur les trains régionaux grâce à la présence d’une sorte de police régionale (?) pour rassurer l’électorat conservateur couplé d’aides aux entreprises innovantes pour aller vers la modernité (et pour faire oublier la vieille proposition du « Fabriqué en France » qui évoquait un patriotisme poussiéreux ?), critique musclée à l’ouverture d’une école de confession musulmane pour donner un clin d’oeil aux citoyens aux idées bien arrêtées (on comprend bien lesquelles …), bilan flatteur (on n’est jamais aussi bien servi que par soi-même) de son passage à la tête du département et de ses responsabilités actuelles à la Ville de Nice et à la Métropole Nice Côte d’Azur pour booster les troupes des affidés locaux mais, aussi, des aides financières à gogo pour les jeunes qui, aux grands principes, préfèrent des mesures sonnantes et trébuchantes.
Pour finir, un rappel solennel aux valeurs fondamentales et morales fait-maison en faisant l’amalgame entre la lutte contre le nazisme et celle contre l’islamisme radical.
Apéritif, entrée, plat et desserts, le client est servi!
Comme début de la campagne d’automne, ce n’est pas mal du tout et ça laisse imaginer une suite aussi généreuse en déclarations.
Pour les élections régionales, son analyse est toute faite et expliquée lors des nombreuses interviews de ces derniers temps : » les deux blocs (socialiste et frontiste) sont unis dans l’action commune de « me taper dessus », alors qu’entre-eux…
Une image de victime qui ne reflète pas celle d’un personnage qui ne donne pas l’impression de rester passif et sur la défensive. Au contraire, une de ses caractéristiques reconnues est celle d’aller toujours de l’avant.
Mais, finalement, cette étrange alliance (mais les intéressés le savent-ils ?) ne représente pas un si grand danger : « ces gens n’ont pas de convictions » assène-t-il.
Le sous-entendu est là. Les électeurs n’ont qu’à regarder ailleurs. Devinez en quel direction?
