Il l’avait annoncé et il va le faire: Gaël Nofri sera tête de liste de Debout la France, le parti souverainiste , pour les élections régionales en PACA du 6 et 13 décembre.
Jeune troublion de la vie politique locale, il ne manquera pas de mettre en peu de piment dans un débat parfois stéréotypé entre les « éléphants » des partis traditionnels.
L’occasion pour aller à sa rencontre et en savoir un peu plus…
Nice-Premium: Après le FN et le passage à un mouvement civique, vous avez rejoint Début la République : ce parti a vocation à s’implanter à Nice et dans les Alpes-Maritimes de manière stable et organisée en profitant d’un vaste électorat de droite ?
Gaël Nofri: J’ai toujours été à droite et d’esprit profondément indépendant. Je ne crois pas à la logique des partis. Les partis politiques sont des outils au service du bien commun, ils ne doivent pas devenir des finalités autonomes agissant par intérêts électoraux et partisans plutôt que pour le bien public.
Je me suis engagé auprès du Rassemblement Bleu Marine dans l’espoir de participer à la naissance d’une véritable alliance des patriotes. Aujourd’hui, je constate que cet espoir était un leurre car le Front National est une entreprise familiale qui ne permet pas un tel rassemblement. De surcroit, l’arrivée d’identitaires, mouvement racialiste, européiste et régionaliste, a constitué pour moi un véritable point de rupture idéologique. Ce n’est pas du patriotisme, pas du souverainisme … ce n’est même plus à droite.
Mon adhésion à Debout La France est la continuité de ce combat pour la formation d’une véritable alternative rassemblant la droite patriotique. Le travail sera long mais nécessaire car nous devons retrouver l’esprit de l’appel de Cochin de 1978, celui qui anima la liste Pasqua- Villiers en 1999.
Nice-Premium: A terme, vous penses garder votre indépendance ou vous estimez mieux de faire partie de la galaxie des partis et mouvements alliés avec LR ?
Gaël Nofri: Mon indépendance n’est pas discutable, celle de Debout La France et de Nicolas Dupont Aignan, non plus d’ailleurs. La question d’une alliance pose celle des bases de cette alliance or nous avons des bases fondamentalement différentes : la défense de l’Etat Nation et la volonté de restaurer l’autorité de l’Etat mis à mal par trente ans de mondialisme, d’européisme et de laxisme. Les Républicains ne sont pas sur cette base là, en tout cas au plan national et international. La question se pose un peu différemment au plan local où là, est posée l’exigence de bonne gestion et d’administration des collectivités locales. Allié serait peut être possible. Mais trop d’hommes politiques se comportent en barons locaux, mauvais gestionnaires, ne cherchant que des courtisans ralliés au lieu d’alliés vigilants, libres et indépendants.
Nice-Premium: Les élections régionales approchent… Confirmez-vous votre candidature et la présence des listes de DLR dans tous les autres départements de PACA ?
Gaël Nofri: Je vous confirme en effet qu’il y aura, pour tous les électeurs de Provence Alpes Côte d’ Azur, la possibilité de voter pour notre liste Debout La France. La tête de liste est mon ami Noël Chuisano, un pur provençal – personne n’est parfait ! – . C’est un homme de la société civile, un homme neuf qui portera un projet neuf.
Dans les Alpes Maritimes, je serai en effet tête de liste d’une équipe jeune et dynamique, avec des profils différents : société civile, élus locaux, monde associatif, nous voulons tous proposer un espoir face à l’échec de ce personnel politique en place depuis 40 ans qui n’a rien vu, rien compris, rien fait pour éviter la situation dans laquelle nous nous trouvons aujourd’hui.
Nice-Premium: Quels seront les thèmes principaux de votre campagne ?
Gaël Nofri: Nous devons mettre notre territoire au service de l’emploi en favorisant les filières à forts débouchés pour la jeunesse de PACA qui souhaite aujourd’hui vivre et travailler sur ce territoire. Cela passe par veiller à la concertation entre le monde de l’enseignement professionnel et technique et celui de l’entreprise afin de veiller à développer en priorité les filières créatrices d’emplois.
Pour notre territoire azuréen, nous soutiendrons et pousserons à la réorientation de l’Opération d’Intérêt National de la Plaine du Var doit être l’occasion de trouver une dynamique nouvelle en dotant la France d’un véritable pôle performant regroupant les entreprises de pointe dans le domaine de l’économie verte. De même, nous appuierons le développement de l’agriculture, de l’artisanat et aux petits commerces qui constituent l’une des principales richesses de cette région par la mise en place d’aides à l’installation performantes mais aussi contraignantes. Par ailleurs nous favoriserons les circuits courts dans l’alimentation et les marchés publics fractionnés et simplifiés afin de favoriser les TPE et les PME locales.
Notre région doit aussi être désenclavée, la modernisation du réseau ferroviaire doit être une priorité. Qu’il s’agisse du réseau SNCF ou du Réseau des Chemins de Fer de Provence, celui-ci apparaît vétuste, les investissements nécessaires ne sont plus faits et certaines lignes sont aujourd’hui menacées. La priorité est au maintien des lignes existantes afin de garantir un aménagement du territoire performant, une équité des territoires et une égalité d’accès au service public, convaincu qu’un territoire désenclavé est un territoire valorisé. La sécurité énergétique de la Région PACA est un enjeu majeur: ne produisant que 30% de sa consommation, PACA doit sécuriser son approvisionnement. Des investissements sont prévus mais beaucoup reste à faire. Nous ferons de cet enjeu une priorité car il conditionne aussi notre développement économique. Dans le même temps nous entamerons une campagne en faveur du photovoltaïque, notamment dans les lycées, avec pour objectif d’ici la fin du mandat de 1/3 des bâtiments autonomes en énergie.
Par ailleurs et même si la sécurité n’est pas une compétence première de la région, nous devons nous attaquer à ce problème qui est la priorité de nos compatriotes et qui se raccroche aussi à d’autre problématique (transport, développement économique, tourisme et lycée). Aujourd’hui notre région fait peur. Les deux villes les plus criminogènes de France sont en PACA: Marseille et Nice. Nous voulons des solutions réalistes, s’inscrivant dans le cadre de la loi, contrairement à ceux qui prétendent s’affranchir des réalités.
Ainsi, Le Conseil Régional a pour mission de cofinancer les équipements des Polices Municipales et Nationales; nous soutiendrons, au mieux de nos capacités financières, les demandes directement liées à la sécurité des biens et des personnes. Nous financerons en priorité un grand plan de vidéosurveillance dans les trains et les Gares de PACA, lieux particulièrement mal fréquentés et criminogènes au point de dissuader de nombreux usagers d’avoir recours aux transports en communs. Une attention toute particulière sera accordée à la sécurité des lycées et de leurs abords afin d’éviter racket, trafics et insécurité. Un plan de vidéosurveillance y sera développé et chaque lycée fera l’objet d’un suivi sécurité par la Région en lien avec les autorités municipales, mais aussi la Police et le Procureur de la République afin d’en sécuriser.
Enfin, notre priorité doit être de changer la façon de faire de la politique en retrouvant une saine gestion financière.
Après 18 ans de socialisme, les caisses de la Région PACA sont vides. La dette atteint 2,2 milliards d’Euros soit 100% du budget annuel global alors même que les investissements nécessaires n’ont pas été faits. Le Budget de fonctionnement est colossal (1,5 milliards en hausse de 14% pour la seule année 2014). Ce phénomène est le fait d’une politique clientéliste où les embauches des apparatchiks et les subventions aux associations grèvent le budget de la Région.
Pour cela, il conviendra de développer un véritable plan d’économie pour la région : réduction de 15% des dépenses de fonctionnement durant la mandature (-2,5% par an) en diminuant la masse salariale et réduisant les moyens généraux ; remise à plat du système des subventions aux associations …
Enfin nous n’augmenterons pas les impôts car notre programme c’est moins promettre, pour moins dépenser ; dépenser en fonction des recettes et non imposé en fonction des projets, voilà une véritable révolution politique.
Nice-Premium: Au deuxième tour, vous appellerez à voter pour Christian Estrosi auquel vous vous opposez âprement au Conseil Municipal de Nice et au Conseil Métropolitain de Nice Côte d’Azur ?
Gaël Nofri: Ah, voilà une bonne question ! Et lui avez-vous demandé s’il comptait appeler à voter pour moi ?
