A chaque jour… sa proposition. Inépuisable, dans le cadre de sa campagne électorale, Christian Estrosi propose de retourner la Région comme une chaussette ! Hier c’était le tour des mesures (au niveau régional et national) visant à réformer de fond en comble la filière apprentissage, à bout de souffle selon ses dires.
La France forme chaque année 420 000 apprentis, contre 1,5 million en Allemagne, et consacre 3,5 milliards d’euros à l’apprentissage.
Le constat est sans concession: « Depuis 2012, les socialistes ont détruit 60 000 postes d’apprentis (- 8% en 2013 et -3,2% en 2014) tout en se fixant un objectif de 500 000 par an » et le candidat de la droite enfonce le clou: « Cet échec de la gauche nationale, vient s’ajouter à celui de la gauche régionale qui, en 18 ans, n’a pas été capable d’augmenter le nombre d’apprentis, celui-ci stagnant à 29 000 par an depuis 1998 en Provence-Alpes-Côte d’Azur. Cette situation est d’autant plus inacceptable que des millions d’euros ont été mis à la disposition de la Région pour atteindre l’objectif de 42 000 apprentis pas an ».
Les Conseils régionaux étant compétents en la matière, Christian Estrosi formule des propositions au niveau régional et au niveau national ans via une proposition de loi, co-signée par ses collègues députés et têtes de listes aux élections régionales (Xavier Bertrand, Marc Le Fur, Valérie Pécresse, Laurent Wauquiez),
Au niveau régional :
1) Création d’une grande banque régionale de l’apprentissage. L’objectif est de créer une structure en lien avec les entreprises et les partenaires sociaux pour mettre en relation les jeunes et les entreprises désireuses d’en embaucher. Il faut faire coïncider les besoins des entreprises et les formations dispensées. Aujourd’hui les formations ont 3 ans de retard et 25 000 offres d’emplois ne sont pas pourvues, ce qui est un comble.
2) Mise en place dans les cahiers d’appels d’offres d’un critère sur la présence des apprentis dans les entreprises qui seront sélectionnées.
3) Développement des partenariats avec la collectivité régionale pour mettre à l’honneur le savoir-faire des apprentis. C’est ce qui a été mis en place à Nice avec la Ville de Nice et la Métropole Nice Côte d’Azur. Ce dispositif permet de mettre à disposition des jeunes un vivier de 163 métiers et de plus de 12 000 agents.
4) Création de juniors entreprises dans les CFA.
Au niveau national :
1) Permettre l’apprentissage dès 14 ans: En donnant aux jeunes une formation professionnelle le plus tôt possible, on les prépare mieux au monde de l’entreprise.
Dans cette hypothèse, l’élève intéressé doit avoir l’assurance que son parcours de formation est protégé. Ainsi, nous proposons d’encadrer cette possibilité d’apprentissage de 14 à 16 ans en la conditionnant par l’alternance. C’est le meilleur moyen de continuer ses études tout en ayant un pied dans le monde du travail.
2) Aligner les conditions de travail des apprentis sur celles des salariés: Cet alignement des conditions de travail est dans l’intérêt de tous les acteurs concernés. Nous devons libérer les apprentis et les chefs d’entreprises des carcans qui les restreignent. Tout apprenti doit pouvoir bénéficier des mêmes conditions de travail que les salariés de l’entreprise dans laquelle il effectue son apprentissage. Il doit être considéré comme un salarié et avoir les mêmes conditions de travail que celui-ci.
3) Un interlocuteur unique, la Région: Actuellement, deux voix préparent à la formation professionnelle : les Centres de Formations et d’Apprentissage, et les lycées professionnels. Cette dichotomie n’est pas lisible ni pour les élèves, ni pour les entreprises. Les Régions doivent gérer ces deux entités afin de piloter directement la formation professionnelle.