La proposition de Manuel Valls de fusionner les listes LR et PS au deuxième tour des régionales dans le cas d’un possible ou probable succès des candidats FN, n’est pas du tout du goût de Christian Estrosi, candidat LR en PACA.
Même si la déclaration de Premier Ministre s’adressait au Nord-Pas-de-Calais-Picardie où la candidate du FN n’est pas moins que Marine Le Pen, le maire de Nice et candidat des LR a défini cette option « de jeu extrêmement dangereux ».
Hors de question pour Christian Estrosi de renoncer à courir pour la présidence régionale et sa motivation est directe: « Je ne suis pas candidat pour faire barrage mais pour diriger la région et faire changer les choses ».
Dans ce débat, le FN , qui n’ était pas directement concerné, en a profité pour faire sa rentrée en jeu et alimenter la polémique. Aux yeux des frontistes, c’est surtout la déclaration « battre le FN est un devoir moral » qui leur est resté en travers de la gorge
Le porte-parole de Marion Le Pen, Franck Allisio, a voulu rappeler à Christian Estrosi quelque vérité « dérangeantes » :
« Faut-il rappeler à Christian ESTROSI que le président de son comité de soutien, Jean-Claude GAUDIN, a présidé la Région Provence-Alpes-Côte d’Azur de 1986 à 1992 en ayant demandé et accepté le soutien des élus régionaux du Front national ? »
Ou encore : » Faut-il rappeler à Christian ESTROSI que nous n’avons pas retrouvé le début d’une trace de démission, ni même de condamnation de Jacques MEDECIN en 1990 quand il déclarait être « d’accord à 99% avec le Front national » alors que le même Christian ESTROSI était son adjoint ? ».
Mais aussi : « Faut-il rappeler à Christian ESTROSI qu’il était favorable en 1998 à une alliance avec le Front national pour faire barrage à la gauche et qu’il avait même accepter d’être le 1er Vice-Président avec un Président du Conseil régional issu des rangs du Front national ? »
Sa conclusion est sans concession : « Jusqu’où ira Christian ESTROSI dans la posture et l’imposture ? Comment peut-on démarrer une carrière en courant après le Front national et la terminer en courant après le Parti socialiste ? ».
Comment dit-on dans ces cas là ? A la guerre, comme à la guerre !