La traditionnelle kermesse politique de fin d’été des amis de Christian Estrosi, maintenant actifs sous le sigle « Rassemblement pour Nice », qui se tenait d’habitude dans le cadre féerique de la colline du château dans un climat convivial, a du laisser place à un plus traditionnel meeting dans un des salons du Palais Acropolis.
« Cet été, il n’y a pas eu d’insouciance, pas de légèreté ou si peu. Car cet été n’est pas un été comme les autres. Depuis cet été, la guerre est là. » a expliqué le patron, intervenant après ses lieutenants Pierre-Paul Leonelli (Président du groupe de la majorité au Conseil Régional) et Philippe Pradal (son successeur à la Mairie de Nice ), Rudy Salles (UDI mais fidèle parmi les fidèles), Renaud Musellier (son bras droit à la tête de la Région) et Eric Ciotti (l’ami-rival, en ce moment plus ami que rival , avec lequel il milite dans l’équipe sarkoziste pour l’escalade au pouvoir).
Le cohorte de militants et de sympathisants étaient venus pour écouter un discours musclé et ils ont été récompensés.
Puisqu’on est en guerre, le président de la Région et de la Métropole (qui a toujours la main sur Nice en duo avec Philippe Pradal et un oeil sur la vie parlementaire par l’intermédiaire de la benjamine Marine Brenier, malgré sa démission de ces deux mandats) a interprété parfaitement le rôle de « commandant des luttes ».
Dans son allocution, dans une ambiance (sociologiquement) « trumpiste » (les présents étaient pour la quasi-totalité des personnes de race blanche et d’une moyenne d’age de plus de 50 ans ), Christian Estrosi est revenu sur l’attentat du 14 juillet : « Ce que j’ai vécu m’a profondément changé. », a été sa confession publique pour pointer du doigt et dénoncer les fautes et responsabilités de l’Etat, et plus particulièrement de sa bête noire, le Préfet Adolphe Colrat.
On ne reviendra pas sur les divers griefs qui ont formulé un vrai et propre acte d’accusation, puisqu’ils ont déjà fait l’objet de déclarations publiques en maintes occasions. D’ailleurs l’enquête judiciaire en cours en fera état, suivant les temps et modalités qui sont propres à la justice et respectueuses d’un Etat de droit.
Concernant le volet plus politique (« La bataille d’aujourd’hui et les perspectives de demain », à savoir la primaire de Les Républicains en novembre et la Présidentielle en mai 2017) , le « basileus » de la droite dans le département (il est le président du parti dans les Alpes-Maritimes) a repris, comme l’avait fait Eric Ciotti avant lui, les points les plus significatifs du programme de Nicolas Sarkozy à la construction duquel « j’ai associé mon expérience » a-t-il affirmé, dénonçant ainsi le fait que son ralliement à la candidature de ce dernier n’a pas été un choix de dernière heure, bien au contraire,
L’axe portant de celui-ci est, au delà des contenus qu’on retrouve dans le livre « Tout pour la France » et qui feront, sans nul doute, l’objet de nombreux débats internes entre les candidats de LR à l’investiture suprême dans les prochaines semaines, se retrouve autour du triptyque « un Etat fort, présent, incarné ».
Le message est clair: « Cet homme, c’est Nicolas Sarkozy » affirme-t-il , avec conviction et le ton impérieux, celui qui n’a pas abandonné l’ambition de jouer un rôle national.
Le modèle autoritaire et vertical , qui reflète la personnalité et le style de l’ancien président de la République, s’inspire à ce que les politologues appellent » démocrature » , un mix de liderisme et d’autoritarisme, dont les exemples, plus connus et plus près de nous, sont Vladimir Poutine et Benjamin Netanyahou (qui sont, pas par hasard, en excellents rapports avec lui et le seront certainement encore en cas de retour au pouvoir).
Pour en terminer et revenir à « Nice qui nous rassemble dans la douleur comme dans la joie », Christian Estrosi lance deux maîtres-mots: Espoir et redressement .
On lui laisse volontiers le grand final avec l’envolée poétique « Nice sera toujours plus forte, Nice sera toujours plus belle. Nice de notre coeur, pour toujours ! ».