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22 novembre 2024

République Solidaire : Pourquoi je ne soutiendrai pas Nicolas Sarkozy aux prochaines élections présidentielles

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Réaction à l’interview du Président de la République par Brigitte FERRARI, responsable de République Solidaire pour NICE et sa région.


Au moment où la France traverse une crise sans précédent, qui est loin d’être seulement conjoncturelle, mais qui exige de profondes mutations pour s’adapter aux évolutions du monde, je pense qu’il est important de choisir un Président de la République à la hauteur de la situation.

Si la France est en panne aujourd’hui, si nos emplois disparaissent, si nos déficits se creusent, si les inégalités se font criantes, c’est que nous n’avons pas fait les choix qu’il fallait. La politique suivie par Nicolas SARKOZY a été un échec et c’est grave. Tenant d’un libéralisme forcené, il a préféré favoriser les possédants et ses amis, démanteler les services publics, plutôt que de mener une politique d’intérêt général. Il n’a pas voulu voir les dangers de la mondialisation, les difficultés engendrées par les dépenses publiques disproportionnées et a préféré les effets d’annonce, les mesures en demi-teinte aux véritables réformes.

Aujourd’hui il ne m’est plus possible de lui faire confiance. Même s’il semble ouvrir la voie à la social-démocratie à l’allemande et à une politique de relance par les grands travaux, par l’intermédiaire du logement dont les besoins sont criants, il faudra du temps pour assurer leur mise en œuvre. Il faut de plus remarquer, concernant ses propositions sur la formation des jeunes, que notre pays n’a pas les mêmes traditions qu’en Allemagne et notre système d’enseignement, malgré certaines tentatives, n’a jamais vraiment reconnu l’apprentissage comme mode de formation. Il faudra beaucoup de pédagogie pour revenir sur un système, qui, depuis trop longtemps privilégie les voies élitistes.

Les autres mesures annoncées qu’il s’agisse de l’augmentation de la TVA ou de la taxe sur les transactions financières, encore non négociée avec l’Europe, manquent d’une étude globale sur l’ensemble de la fiscalité. Il est louable de vouloir diminuer les charges du travail en exonérant les cotisations patronales et en finançant la sécurité sociale, par une augmentation de la TVA d’1,5 point, mais certains commentateurs et en particulier Dominique de Villepin ont souligné que ce ne serait pas suffisant.

Ces mesures qui ne prendront effet qu’après les présidentielles, ont plus l’allure d’un programme électoral que de mesures prises par un Président en fin de mandat pour faire face à la situation. Le changement de cap dans la politique suivie confirme cette analyse. Car nous aurions pu adopter ces mesures bien plus tôt puisqu’ elles relèvent pour la plupart d’entre elles de solutions mises en pratique par notre principal voisin et client qu’est l’Allemagne.

Bien que je n’éprouve , bien au contraire, aucun mépris à l’égard de la réussite de notre principal partenaire en Europe et que je trouve naturel que nous puissions nous inspirer de solutions qui ont fait leurs preuves, je ne peux m’empêcher de penser, au moment où l’Europe a besoin d’un couple franco-allemand fort pour continuer à avancer, que notre Président nous offre une image de faiblesse évidente à l’égard de l’Allemagne. Si Nicolas SARKOZY, très admiratif des Etats-Unis, a eu pendant longtemps eu besoin de l’attention de son grand frère Barack OBAMA, et a conduit la France dans une politique atlantiste sans précédent, il nous donne aujourd’hui l’image d’avoir encore plus besoin d’une maman qui le soutienne dans cette terrible épreuve de la reconquête du pouvoir. Pauvre France !

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