Trois candidats pour un fauteuil. Ségolène Royal, Laurent Fabius et Dominique Strauss Kahn devront batailler ferme pour décrocher le précieux sésame présidentiel. Et pour cela, chacun aura bien besoin de précieux soutiens dans toutes les régions françaises.
Nice Première est allé à la rencontre de Nathalie Audin, Frédérique Grégoire et Patrick Mottard qui expliquent pourquoi ils soutiennent respectivement DSK, Royal et Fabius.
Un sondage virtuel est aussi proposé depuis ce jour mettant aux prises les trois candidats socialistes.
Nice Première :Présentez-vous aux lecteurs de Nice Première ?
Nathalie Audin : Et bien voilà un exercice un peu difficile. Allez lançons-nous….
Je m’appelle donc Nathalie AUDIN, j’habite à Saint-Laurent du Var et suis la maman de trois enfants. Je suis directrice d’une association, responsable syndicale et militante du parti socialiste dans les Alpes-Maritimes dans lequel j’ai le plaisir d’être déléguée à l’économie sociale. Pour la suite de l’interview, je suis également la mandataire suppléante de Dominique Strauss-Kahn dans les Alpes-Maritimes.
Frédérique Grégoire : Je suis conseillère municipale du groupe Nice Plurielle à la Mairie de Nice et avocate au barreau de Nice. Je soutiens la candidature de Ségolène Royal aux prochaines élections présidentielles.
Patrick Mottard : Je suis le chef de file du groupe Nice Plurielle et Conseiller Général des Alpes-Maritimes. J’apporte mon soutien à Laurent Fabius pour le prochain scrutin national.
NP : Quelles sont les raisons qui vous poussent à soutenir votre candidat(e) aux futures Présidentielles ?
NA : J’ai la chance, du fait de mes nombreuses activités, d’être en lien avec la société civile dans sa diversité. DSK nous propose une social-démocratie rénovée correspondant parfaitement à mes aspirations de mère de famille, de responsable associative et syndicale.
Nous avons besoin d’un pacte républicain redéfini autour de sa devise….liberté, égalité, fraternité, entremêlée à nos valeurs de gauche…. une liberté qui libère, nous ne voulons plus d’une liberté qui permet à celui qui a de l’argent de pouvoir dominer de manière insolente, à celui qui a le pouvoir d’humilier celui qui n’en a pas.
Cette liberté doit être accompagnée de l’égalité qui ne soit pas uniquement une égalité en droit, celle dont nous jouissons tous. Nous devons au XXIème siècle aller vers l’égalité réelle en permettant à chacun de démarrer dans la vie avec les chances les plus grandes d’atteindre ses rêves. Permettre à chacun d’avoir, dés la naissance quelles que soient ses origines sociales, ethniques, ses handicaps, des chances équitables de réaliser ses ambitions d’enfant, d’adolescent et de jeune adulte. Pour atteindre cet objectif, le projet socialiste propose la création d’un ministère de l’enfance, parce que c’est enfant que se constatent les premières inégalités, c’est la mesure phare de Dominique Strauss-Kahn.
Mais il s’agit aussi de sécuriser les parcours professionnels, permettre à chacun, par la formation, de progresser, retrouver la voie de la mobilité sociale sans passer par l’escalier de secours mais grâce à un véritable ascenseur social.
Et enfin la fraternité, la solidarité….ce troisième élément, toujours oublié, alors que nous devrions être fiers de la seule République qui porte cette idée affichée aux frontons de ses bâtiments publics. Notre fraternité se concrétise par la solidarité auprès des plus démunis…mobiliser les ressources publiques là où elles sont le plus nécessaires, dans les zones urbaines sensibles, dans les zones rurales ; proposer aux pays en voie de développement des partenariats, un véritable co-développement. C’est ce que défend DSK avec une vision résolument de gauche, social-démocrate, européenne et internationaliste. Voilà brièvement les raisons qui justifient mon engagement. Il est le candidat qui correspond le mieux à mes idéaux politiques.
FG : Je soutiens Ségolène Royal parce que elle est la seule pour moi à incarner un espoir de changement et permettre à la gauche d’emporter l’élection présidentielle.
Je la soutiens aussi parce qu’elle est une femme, elle incarne l’espoir de faire de la politique autrement. Jospin avait d’ailleurs dit pour que la fonction présidentielle soit exercée différemment, il faudrait qu’elle soit exercée par une femme (c’était avant que SR ne propose sa candidature)
Mais encore, parce que elle propose des méthodes nouvelles basées sur la démocratie participative, elle offre un véritablement renouvellement de la fonction présidentielle, plus pragmatique, plus proche des préoccupations de nos concitoyens.
Et enfin, parce que pour chaque question traitée elle s’appuie sur un diagnostique réel, vécu et exprimé par chacun pour tenter de trouver une solution acceptable par tous.
PM : Essentiellement la question de l’expérience politique. Le Président, sous la Ve République, est le chef de l’Etat qui a les plus lourdes responsabilités dans le monde occidental. On n’a donc pas le droit de prendre des risques. Selon moi, Laurent Fabius a le profil.
NP : Si votre candidat ne s’était pas présenté, vous auriez été plutôt… ?
NA : S’il ne s’était pas présenté, je me serais quelque peu retrouvée orpheline de ma conception du socialisme, de cette social-démocratie rénovée. Je me serais certainement tournée, par défaut, vers Ségolène Royal. Mais nous sommes là dans une campagne interne et qu’il s’agisse de Ségolène Royal, de Laurent Fabius ou de Dominique Strauss-Kahn, nous partageons les mêmes aspirations, aller vers plus d’égalité sociale, vaincre l’ultra libéralisme, permettre aux hommes d’être plus libres…
Comme le soulignait François Hollande lors de sa venue à Nice, en novembre, « nous sommes sûrs que ce sera un socialiste qui gagnera ». Et ce socialiste devra trouver les ressources pour tous nous mobiliser derrière lui, battre la droite et conduire la gauche au pouvoir pour de nombreuses années.
FG : Elle est candidate donc je n’ai pas eu à faire de choix (sourire)
PM : DSK assurément, pour les mêmes raisons.
NP : Quel a été votre réaction après le premier débat ?
NA : J’ai été très fière d’appartenir à un parti qui ose cet exercice de démocratie, qui ne s’embarrasse pas de montrer au grand jour ses désaccords idéologiques. J’aimerais que tous les partis politiques de ce pays sachent, comme le parti socialiste, organiser un tel débat interne. Il me semble que c’est ainsi que nos concitoyens seraient réconciliés avec la Politique.
FG : J’ai été très fière du parti politique auquel j’appartiens. J’ai trouvé la qualité des interventions très bonne et la sérénité de ce débat m’a rassuré.
Pour ma part, j’ai trouvé que Ségolène Royal très convaincante. Alors que sur les questions économiques ses adversaires considéraient qu’elle n’avait aucune proposition à faire, j’ai trouvé au contraire qu’elle proposait beaucoup de réformes intéressantes, tout en restant pragmatique et lucide.
J’aime son discours sur la confiance et l’énergie qu’elle met à tenter de redonner confiance à chacun de nous pour que la France retrouve de la confiance.
PM : J’ai fait un rapide compte-rendu sur mon blog (L’horizon du forestier). Frustrant sur la forme, honorable sur le fond.
NP : Quelles sont les actions locales concernant le soutien à votre candidat ?
NA : Section par section (ou pour les non initiés…plus ou moins… commune par commune) nous allons auprès de chaque militant défendre la candidature de Dominique Strauss-Kahn. Nous en profitons pour écouter les nouveaux militants que nous ne connaissons pas encore très bien et qui sont venus au Parti Socialiste avec un but bien précis….en finir avec cette droite arrogante qui creuse sans complexe les inégalités jour après jour.
Nous animons également un blog « nice avec dsk » sur lequel se trouvent les liens permettant de mieux connaître l’élu municipal et national, ses réflexions, ses travaux, les deux groupes de travail qu’il anime « Socialisme et démocratie » et « à gauche en Europe » et nous faisons paraître une newsletter dont le tout premier numéro a été édité la semaine dernière.
PM : Nous ne sommes pas dans un contexte de campagne électorale classique : c’est au sein du Parti et des sections socialistes que le débat doit s’engager, en toute liberté.
FG : Vous trouverez tous les renseignements sur le blog https://cigales.canalblog.com/
NP : Quel candidat imaginez-vous pour défendre les couleurs de l’UMP ?
NA : Je ne vois pas très bien qui pourrait empêcher Nicolas Sarkosy de se présenter. Sera-t-il le seul candidat UMP ? C’est un autre débat. Toutefois, la belle harmonie qui semblait être le privilège de l’UMP semble n’être qu’un leurre…Iront-ils jusqu’à la division ? Rien ne permet de le dire, d’autant que les « candidats alternatifs » à droite ont du mal à se crédibiliser dans l’opinion publique. Pour résumer…certainement Nicolas Sarkosy mais avec une faible dynamique compte tenu d’une chiraquie manifestement encore très active.
PM : Je ne vois pas comment l’UMP pourra désigner un autre candidat que Nicolas Sarkozy (il n’y en a pas…). C’est à la fois sa force et sa faiblesse.
FG : Je pense que Sarkozy sera la représentant de l’UMP aux Présidentielles.
NP : Enfin, quand espérez-vous les prochaines municipales ?
NA : Le plus tard possible….il serait dommage que le débat municipal soit escamoté par les présidentielles et les législatives. Nous savons qu’après les présidentielles, ce sont les élections municipales qui intéressent le plus les citoyens parce qu’elles concernent directement leur préoccupations quotidiennes.
PM : Peu importe. Nous serons prêts.
FG : Nous le saurons bien assez tôt pour bien s’y préparer.
