Nous recevons et bien volontiers nous publions cette tribune libre dont les propos n’engagent que son auteur.
A gauche, le miracle n’a pas eu lieu dans la Région PACA.
Si en décembre le rassemblement «Il est temps» avait l’ambition d’opérer un large rassemblement de la gauche, des écologistes et de citoyens, à l’arrivée le résultat est surtout le reflet d’une mainmise du Pôle écologiste (1) .
A gauche: mainmise du pôle écologiste
Comme à droite avec l’affrontement stratégique entre Estrosi et Ciotti, ce qui se joue à gauche c’est, aussi, la présidentielle de 2022. Les forces regroupées dans le Pôle écologique ont lancé le 21 avril 2021 une plateforme participative «Les Ecologistes 2022». La Région PACA semble le terrain d’expérimentation de cette stratégie privilégiant un axe Pôle Écologiste-PS. C’était encore trop à gauche pour Jean Marc Governatori, trop de socialistes, trop de communistes pour l’homme de droite qui préfère au final faire sa propre liste: «l’écologie au centre»
Malgré cette petite déconvenue pour le Pôle Écologiste, celui-ci dans la Région PACA récupère, outre la tête de liste Régionale, les têtes de liste dans le 13, le 83 et le 84, le PS dans le 06 et le 05 et le PCF doit se contenter du 04 qui ne représente que 3,5% des électeurs de la Région…
De la même manière, sur le nombre de places éligibles, on cherchera en vain un candidat en dehors du Pôle Écologiste et du PS dans les trois premières places dans chacun des 3 principaux départements.
La mainmise du Pôle Écologiste sur le rassemblement en PACA se sera traduite par le fait que la FI soit écartée, mais aussi l’aile gauche d’EELV et un grand nombre de citoyens engagés dans le mouvement social qui avaient contribué à lancer l’appel «Il est temps» en décembre. On aboutit finalement à ce que nous pouvions craindre : celle d’un rassemblement très étriqué.
Des candidats parachutés à travers la Région
Étriqué, mais aussi le fruit de marchandage qui fait peu de cas de l’intérêt des populations et privilégie les arrangements entre amis sur le reste.
Ainsi la seconde sur la liste du Var est une ancienne élue PS de Marseille soudainement arrivée dans le Var. Dans le Vaucluse, même pas besoin de faire semblant, le numéro 3 de la liste est un adjoint de Sophie Camard, maire du 1er arrondissement de… Marseille. Et que dire des Alpes Maritimes, le n°5 sur la liste est conseiller municipal en Avignon. A l’heure où l’on prône la proximité et le non cumul des mandats on pouvait s’attendre à ce que la gauche montre l’exemple. Il faudra attendre.
Quant à la présence des acteurs du mouvement social, des syndicalistes ou bien encore de citoyens engagés dans la défense des droits humains, on les cherchera en vain sur la liste du 06. Dans le reste de la Région, en dehors de deux candidats, avancés par le PCF dans le 83 et le 13, et placés assez loin, on cherchera là aussi en vain des acteurs du mouvement social.
De la même manière, alors que les vallées de notre département ont durement été frappées par la tempête Alex, que la reconstruction va prendre des années , que s’y jouent des enjeux important sur le devenir du ferroviaire (ligne des chemins de fer de Provence, ligne Nice-Cunéo) qui relève de la compétence directe de la Région PACA, la liste brille par l’absence de femmes et d’hommes engagés dans ces territoires.
Retrait du PCF-06, fort mécontentement du PCF-83
A cela on y ajoute les propositions de candidats, tous en position inéligible, qui étaient faites pour les communistes du 06 sur cette liste, la direction départementale du PCF 06 a décidé de ne pas participer à cette mascarade en se retirant de cette liste.
Les Alpes-Maritimes ne sont pas le seul département où les communistes font part de leur mécontentement. Dans le Var, le conseil départemental du PCF 83 faisait une déclaration le 10 mai pour, outre les interrogations programmatiques et la faible place du PCF sur cette liste, remettre en cause la tête de liste, Jean Laurent Félizia, arguant que : « les évolutions depuis 2015 ne permettent plus d’avoir comme tête de liste Jean-Laurent Félizia. Ses aventures droitières aux élections municipales, ses déclarations et sa démarche d’exclusion, ne sont pas compatibles avec la responsabilité d’une tête de liste, qui a pour mission essentielle de porter un programme publiquement et de permettre la dynamique militante pour la campagne» (2)
De son côté la France Insoumise dans une déclaration précise se retirer pour «ne pas en rajouter au chaos qui se prépare»
Quant aux «minoritaires» d’EELV, qui représentent quand même près de 49% des adhérents d’EELV, écartés par leur direction, beaucoup ont décidé de rejoindre la liste des Régionalistes.
Le refus de créer les conditions d’un large rassemblement à gauche, les dissensions à droite, tout cela fait le jeu du Rassemblement National, plus que jamais en embuscade pour s’emparer de la 3ème Région de France.
Robert Injey, PCF06