Les noces célébrées entre les deux leaders Borloo et Bayrou avec la réunion de leurs deux formations politiques pour ne faire qu’un seul mouvement dénommé l’Alternative est la nouveauté (encore qu’annoncée depuis longtemps) de l’actualité politique.
La signature d’une charte a scellé le pacte : Positionnement dans l’opposition, listes communes aux élections, processus démocratique pour le choix du candidat à la présidentielle de 2017.
Le paradoxe veut que, alors qu’on aurait pu attendre une vive réaction de la part des socialistes, c’est plutôt du côté de l’UMP que les critiques ont été les plus fortes. Et on le comprend bien : Avec la montée du FN et l’arrivée de ce nouveau concurrent au centre, le risque de l’UMP, et de sa ligne politique parfois zigzagante, est celui d’être le dindon de la farce. En effet, si pour les municipales il ne devrait pas y avoir d’effets majeurs, les élections européennes à un seul tour seront un test difficile à passer sans conséquence. Et si l’UMP devait en sortir, en terme de résultat, comme le troisième parti du centre-droite-droite extrême ?
Certains sondages donnant l’UDI comme le parti le plus apprécié des français, on peut imaginer que l’arrivée de François Bayrou, plus par son image que pour ses maigres troupes, pourrait ouvrir un boulevard pour un vote modéré sans un enjeu majeur (Bruxelles et Strasbourg sont toujours peu considérés dans l’imaginaire collectif des français toujours souverainistes, pour lesquels « son » canton est souvent plus important que l’Europe !).
Et enfin, 2017 n’est pas si loin et la perspective d’un Bayrou ou d’un Borloo qui s’oppose au premier tour au candidat UMP face à l’ouragan Marine n’est pas une prévision météoropolitique qui annonce forcément le beau temps !
Et à Nice et dans sa région ? Aucune conséquence n’est à prévoir !
L’UDI de Rudy Salles, son président départemental, est fortement ancrée dans la droite locale, elle est un allié d’une fidélité et d’une loyauté à toute épreuve d’un UMP dominateur, ses hommes font partie, avec des rôles et poids différents suivant les situations , des états-majors des collectivités et autres mairies.
Quant au MoDem, son implantation territoriale est plutôt modeste en terme électoral. Ses dirigeants n’ont apparemment pas la volonté de se contenter de jouer dans cette cour, mais, quelle capacité et force auront-ils de garder leur autonomie quand les ordres du quartier général leur imposeront de rendre les armes et de rentrer dans les rangs ? Une alternative oui, mais à qui ?
Néanmoins des frictions pourraient exister ici et là entre des candidats centristes contre les « umpistes » alors que quelques dissidents du MoDem pourrait se présenter avec leur propre liste voire intégrer celle de la gauche réformiste.
On le sait la politique est une histoire d’hommes, la nature humaine étant toujours changeante, quoi de plus naturel que ce type de surprises ? C’est peut-être pour ça que la politique est passionnante !
Rendez-vous à présent aux urnes, là où le vote reste secret…
