Un ordre du jour sans panache, une opposition « constructive » comme ça plait à la majorité, un Président attentif, patient et compréhensif, presque « curial »; des rapporteurs zélés : Voici la synthèse d’une séance publique qui ne restera certainement pas dans les annales.
En fait, entre rapports annuels (de l’année 2013, présentés et examinés à la mi-décembre de l’année suivante… On peut facilement comprendre le peu d’attention sinon pour évoquer les « comme j’avais dit » ou « comme il était prévu ») et délibérations de moindre importance, seul le dossier relatif aux observations de la Cour des Comptes sur les transports urbains à compter de 2008 a suscité un certain intérêt avec sur en toile de fond, la ligne 2 du tramway et son tunnel.
Bref, le rapport ne dit rien de nouveau, ni de très spécial.
On apprend que la tarification (billet à 1 €/1,50 €) peut jouer sur la fréquentation et, par conséquence, sur les recettes (Sic !). On commente que la vitesse commerciale (insuffisante à 9 km/h) est incitative par rapport à la fréquence des passagers. On a information que le tunnel est plus cher en terme d’investissement que la surface mais permettra une vitesse commerciale importante (25 km/h) et donc des recettes plus importantes (CQFD ?).
La discussion a pris une envolée académique avec des dissertations sur la meilleure triangulation entre prix, fréquentation et recettes mais, malheureusement, personne, à ce jour, n’a pas encore trouvé dans le corpus de la recherche économique, la formule exacte, sinon, ça se saurait.
Mais la discussion, encore qu’inutile, ne fut quand même sans panache ainsi que d’autres aménités sur l’investissement financé par la dette et son retour générateur de profit…
Devant tant de simplification des uns et des autres, on ne pouvait qu’appeler (voire attendre) la maîtrise reconnue des chiffres de Jacques Pradal, et elle fut de réconfort pour la compréhension des recommandations que la dite Cour des Comptes voulait adresser.
La matinée ne pouvait se terminer sans la traditionnelle escarmouche entre Madame la sénatrice Dominique Estrosi-Sassone et son défiant de toujours, Paul Cuturello.
Objet de l’empoignade : L’engagement de la procédure d’élaboration du troisième Programme Local d’Habitat 2016-2021 qui devra, ou plutôt devrait, définir la politique du logement et particulièrement du logement social.
Pourfendeur de la néo-sénatrice à la tête de la société déléguée à l’Habitat local, l’élu socialiste a tracé un tableau négatif de la situation actuelle, et indirectement a critiqué l’action et les résultats : » Entre 2008 et 2013, le taux de logements sociaux a progressé de 0,8% pour un taux de 12,29% contre 20% fixé par la loi SRU en vigueur à l’époque. depuis les taux ont été portés à 25% »
La réplique de Dominique Estrosi-Sassone fut moins acérée que d’habitude : Puissance d’une vie parlementaire qui donne de l’expérience ? Recul par rapport à des dossiers qui ont perdu de leur attractivité en comparaison avec ceux d’intérêt national ?
Reste le fait que la réponse a pris de la hauteur et fut axé sur le déficit de mesures incitatives de la politique foncière, immobilière et fiscale du gouvernement.
Devant a un tel décalage entre les deux sujets (les logements sociaux à Nice d’un côté, la politique du gouvernement dans un secteur économique prioritaire de l’autre), Paul Cuturello ne pouvait que passer sous la barre et voter pour la délibération.
Et oui, tout arrive à Nice Côte d’Azur !