Dans les projets de délibérations qui seront présentés au Conseil municipal du vendredi 11 octobre prochain, le Maire de Nice proposera une demande d’ouverture d’enquête d’utilité publique et parcellaire en vue de la réalisation d’un équipement petite enfance aux Iscles de Sainte-Marguerite. Le maire de Nice croit avoir ainsi trouvé le moyen de s’opposer à l’installation d’un lieu de culte musulman se situant dans le périmètre de Nice Méridia.
La réalité est que le maire de Nice ne veut pas de mosquée, point final. Entouré d’un comité composé des représentants du culte musulman, le député-maire UMP de Nice estime que ce futur lieu de culte n’était pas en phase avec son projet phare « d’Eco-Vallée » destiné à attirer des entreprises dans la plaine jouxtant le fleuve du Var à l’extrémité ouest de la ville.
Bien sur, ainsi faisant, il fait amalgame entre activité économique et lieu de culte et ignore les aspirations des musulmans et de certaines de leurs associations qui résident dans sa ville. Le projet de la future salle de prières « Ennour » de la Plaine du Var, devait donner la possibilité aux citoyens de confession musulmane de prier dans la dignité individuelle et collective. Les dignitaires musulmans, rappellent régulièrement le manque criant d’espaces culturels.
Au delà des raisons sur lesquelles on pourrait discuter à l’infini sans arriver à aucune conclusion, le choix semble des plus clairs : Entre une population pas franchement pro-musulmane qui vote à droite voire à l’extrême droite, et celle d’origine nord-africaine qui est plutôt orientée électoralement à gauche, le pragmatisme fait pencher la balance du côte de l’intérêt plus particulier . Logique, non ? N’est-on pas entré en campagne électorale ?
Patrick Allemand au nom de l’opposition socialiste n’a pas manqué de fustiger cette position: « Par cette position politicienne et délibérée, le maire de Nice prend la responsabilité de favoriser le développement d’un Islam radical, qui se construit sur le ressentiment Il cherche la confrontation, la provocation, l’exaspération comme pour les Roms. De fait, il est le meilleur allié de l’Islam des caves, des prières de rue, de la radicalisation avec au bout la haine. Au contraire, Nice a besoin d’une relation apaisée entre ses habitants pour construire ensemble un avenir serein et ambitieux ».
Pour Abderrazak Fetnan, conseiller socialiste d’opposition : « En s’opposant encore une fois à l’installation d’un lieu de culte musulman ailleurs que sur les quartiers Est de la ville, Monsieur Estrosi fait le choix des prières de rue à Nice. A qui profite le crime ?
Cette deuxième demande d’enquête d’Utilité Publique, après la demande concernant le lieu de Culte de Gambetta en juin 2012, apporte un éclairage nouveau quant aux propos de Monsieur Estrosi, qui déclarait, il y a quelques semaines, que « l’Islam est incompatible avec la démocratie.
Cette délibération sera vécue par nos concitoyens de confession musulmane, comme une humiliation de plus et la provocation de trop ?
D’autres voix se son élevées contre cette perspective, parmi lesquelles celle de Emmanuelle Gaziello,(FdG/PC):
« L’instrumentalisation des religions et de la puissance publique au service d’un intérêt électoral particulier est ici démontrée, car on ne voit toujours pas comment « les mutations urbanistiques à venir » engendrant des besoins en équipement de petite enfance peuvent dans l’intérêt général, prendre le pas sur les besoins urgents présents, pour lesquels 200 enfants, selon la Ville de Nice elle-même, sont en attente dans les quartiers déjà crées.
Des solutions existent : par exemple l’annulation de certaines ventes aux enchères de biens communaux, en particulier celle du local commercial du 277/279 avenue Sainte Marguerite (Nice La Plaine I, d’une surface de 1575m2 de bureaux à cloisonnement amovibles, comprenant 42 places de parking en toiture ».