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19 novembre 2024

Xavier Garcia (PS06): Le socialisme doit être l’idéologie du progrès

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Les défaites successives aux municipales, européennes et sénatoriales ont laissé des blessures qui ne sont pas prêtes de cicatriser. Fissures dans le parti et dans les groupes parlementaires, ministres qui jouent leur partition en fonction d’un futur personnel, doutes dans la politique à suivre et quelques rebellions réelle ou de façade… Si le sujet n’est pas malade, il commence à être fortement fiévreux.


xavier_garcia-3.jpg Ne parlons pas de la situation de Nice et du département où les socialistes, liste du parti comme candidats, ont été mis KO par la droite et la droite extrême. Et même à l’opposition, ils n’ont pas montré la capacité de proposer une nouvelle perspective pour un futur meilleur.

Il y a donc une réflexion qui s’impose et encore plus un examen de conscience qui doit donner les moyens de sortir de cette impasse qui risque de les engloutir pour longtemps et les marginaliser dans le débat politique.

La demande est donc profonde et va droit au coeur du problème: « Qu’est-ce qu’être socialiste au 21ème siècle ? »

C’est à cette question que le 1er secrétaire du PS, Jean-Christophe Cambadelis a invité ses camarades à réfléchir au travers des États Généraux des Socialistes.

Localement, c’est le porte-parole départemental Xavier Garcia qui a été chargé de mettre en oeuvre cette réflexion sur la mise à jour du logiciel socialiste.

Nice Premium : Pourquoi des États généraux au Parti Socialiste ?

Xavier Garcia: Parce que si les valeurs du socialisme (justice sociale, solidarité, innovation économique, émancipation de l’individu, laïcité…) sont plus que jamais d’actualité, les défis actuels nous commandent de revoir notre logiciel. L’État ne peut plus intervenir dans l’économie de la même façon qu’après la deuxième guerre mondiale. L’économie s’est mondialisée, les capitaux et les travailleurs sont beaucoup plus mobiles et nous avons des engagements européens à tenir. De la même façon, la défense de la laïcité requiert une actualisation de nos principes et des prises de position sur des défis nouveaux, notamment sur la place du religieux à l’école ou sur la question des lieux de culte musulmans.

NP : Pourquoi ne pas avoir organisé ces Etats généraux avant d’arriver au pouvoir ?

XG : Il n’est jamais trop tard pour bien faire mais effectivement cela aurait facilité les choses d’avoir effectué une clarification de nos principes et de nos objectifs quand nous étions dans l’opposition. Beaucoup de dissensions qui se sont manifestés récemment auraient pu être évitées si une fois pour toutes nous avions défini ce que c’est que d’être socialistes dans les années 2010. Faute de cadre, certains pensent que la fidélité à nos valeurs c’est garder le même discours que dans les années 70, d’autres sont prêts à tout concéder à l’idéologie libérale. Pour ne pas tomber dans ce type de facilités, cela demande une vraie réflexion collective. Nous ne l’avons pas eue avant parce que cela peut mettre en relief des divisions idéologiques au sein de notre parti mais aussi, je pense, parce que par sa façon de gouverner très clivante, Nicolas Sarkozy nous a rendus paresseux intellectuellement entre 2007 et 2012. Mais si nous voulons remporter l’adhésion, c’est autour de nos propositions que cela doit se faire, pas contre celles des autres.

NP: Concrètement comment vont se dérouler ces États généraux ?

XG :Nous avons déjà débattu dans les sections locales et proposé des contributions (déjà plus de 60 pour notre fédération). Sur cette base, 5 groupes de travail (développement économique et social, Europe, services publics, Laïcité et vivre ensemble, démocratie) ont été constitués et sont chargés de développer les contributions déposées par les militants mais aussi d’auditionner des universitaires, chefs d’entreprises, syndicalistes, dirigeants associatifs et citoyens.souhaitent débattre avec les socialistes de leurs orientations présentes et futures. Ces états généraux ce doit aussi être un moyen de reparler avec l’ensemble du peuple de gauche, même si je sais qu’en faisant cela nous serons en dehors de notre zone de confort habituelle.

NP: Quel doit être pour vous le socialisme du 21ème siècle ?

XG :Le socialisme du 21ème siècle doit être encore et toujours l ‘idéologie du progrès. Et pour cela, nous devons réinventer des modes d’action publique qui influent sur le cours de l’économie et sur la vie des gens. Ca ne peut plus être l’économie administrée, mais en bâtissant des politiques publiques innovantes sur l’éducation, la formation des chômeurs, les investissement d’avenir, en particulier la transition écologique, je crois que la politique peut encore agir pour le meilleur. Le problème c’ets que depuis une quarantaine d’années, avec l’accélération de la mondialisation, la gauche européenne s’est plus évertué à s’opposer au libéralisme qu’à proposer de nouvelles solutions. Nous en sommes venus à adopter des positions défensives tels que la défense des acquis sociaux. Or, pour changer les choses, la gauche a besoin d’avoir un temps d’avance.

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