On peut aborder cette cité de diverses façons, y voir sa vie culturelle, ou encore spirituelle, on pourra aussi évoquer le cap avec son univers de célébrités, on peut aussi citer les jardins à la flore riche et variée. Mais, ce ne sont aucuns de ces thèmes que nous allons ici développer, nous évoquerons l’histoire.
Au V° siècle avant Jésus Christ les Grecs fondent Antipolis face à Nice d’où ce nom : la ville d’en face. Sous l’empire Romain, Antibes est l’alliée de César contre Pompée.
La cité devient un municipe, une étape sur la route d’Espagne. De nombreux monuments et édifices seront érigés, hélas aujourd’hui disparus. La chute de Rome au V° siècle entraîne un repli sur soi. C’est à la même époque en 442 que le 1° évêque Saint Hermentaire s’installe à Antibes. En 538, Antibes n’est plus mentionnée sur les cartes et il faut attendre trois siècles pour voir réapparaître cette cité. Au X° siècle Guillaume le libérateur chasse les Sarrasins de Provence.
Au XII° siècle deux tours symbolisent les premières défenses, ce sont aujourd’hui : le clocher de la cathédrale et la tour du château (musée Picasso). En transférant, pour échapper aux razzias, l’évêché à Grasse en 1244, Antibes devient une cité avec sa propre administration de trois syndics.
Avec le rattachement de la Provence à la France, Antibes devient une ville frontière et une place forte. Désormais l’ennemi est à l’est, au-delà du fleuve Var. Aux XIV° et XV° siècles, comme un peu partout, il y a un besoin d’expansion des villes et malgré les dangers de la guerre, Antibes s’étend au-delà de ses remparts.
La cité sera d’ailleurs détruite et envahit par les Savoie et Charles Quint leur allié. En 1552 Henri II érige le fort carré que Vauban améliorera entre 1680 et 1720, le théâtre romain est rasé et un port creusé. Entre temps, les seigneurs d’Antibes, les Grimaldi vendent leur seigneurie au roi Henri IV en 1608.
Les nouvelles défenses sont efficaces, les Austro-sardes et la flotte Anglaise sont repoussés en 1746. Antibes devient et demeure jusqu’à la révolution une ville royale. En 1815, Napoléon débarque à Golfe Juan et voit la ville d’Antibes lui fermer ses portes, restant fidèle au roi Louis XVIII. Le vieux roi reconnaissant donnera son blason à la cité avec une devise vantant sa fidélité.
En 1860 Antibes perd son rang militaire, la frontière s’est éloignée avec le rattachement du Comté de Nice à la France. En 1894 on arase les remparts, la ville peut s’étendre, il n’y a plus de menace ennemie. Antibes devient, surtout avec Juan les Pins créée en 1882, une station climatique où les hivernants viennent y chercher la douceur du climat.
Pour l’anecdote : Juan les Pins aurait dû se nommer Albany les Pins en l’honneur du fils de la reine Victoria.
La mort de ce prince, en fit Juan où le jazz et la vie nocturne sont aujourd’hui sa réputation. Antibes est devenue un des rendez-vous incontournable de la vie artistique et intellectuelle de la riviera.
Thierry Jan