Face à l’explosion des meublés touristiques, le maire de Nice, Christian Estrosi, compte utiliser la nouvelle loi « anti-Airbnb » pour freiner le phénomène. Son objectif : baisser de 50% les annonces sur Airbnb et autres plateformes de location courte durée. Une mesure jugée nécessaire pour préserver le parc locatif à long terme et limiter le surtourisme dans certains quartiers.
Nice, deuxième ville la plus prisée de France pour les locations Airbnb après Paris, compte près de 13 600 annonces de meublés touristiques. Cette prolifération d’offres de logements courte durée a pour conséquence la réduction de l’offre de location à long terme pour les résidents permanents. Christian Estrosi, maire de Nice, souhaite renverser cette tendance en s’appuyant sur la nouvelle loi « anti-Airbnb », adoptée le 7 novembre dernier. Son but ? Réduire de moitié les annonces Airbnb dans la ville, notamment dans le quartier historique du Vieux-Nice.
Dimanche dernier, lors de l’émission « Dimanche en politique » sur France 3 Provence-Alpes-Côte d’Azur, Christian Estrosi a expliqué sa démarche : « Chaque Airbnb sur le marché, c’est autant de loyers de longue durée dont ne bénéficient pas les Niçois », a-t-il déclaré. Le maire entend fixer des quotas de locations touristiques par quartier. Il veut cibler en priorité les zones où le surtourisme est le plus marqué. « Le Vieux-Nice est celui qui est le plus concerné et le plus saturé, et nous devons le soulager », a-t-il ajouté.
Des quotas et une régulation renforcée
Christian Estrosi se réjouit des nouvelles dispositions de la loi « anti-Airbnb ». Cette dernière donne aux maires le pouvoir de limiter les meublés touristiques pour libérer des logements pour les habitants permanents. Grâce à cette loi, Nice pourra établir des quotas spécifiques, visant à réduire de façon significative les annonces Airbnb dans les quartiers « sensibles ». « Nous ne voulons pas d’un tourisme subi, mais d’un tourisme choisi », précise le maire, insistant sur sa volonté de préserver la qualité de vie des Niçois et de limiter les nuisances.
Au-delà de cette loi, la mairie de Nice a déjà pris plusieurs mesures pour encadrer les locations Airbnb. En juillet dernier, le conseil municipal a voté une mesure qui limite à un an les autorisations de location temporaire. Elle s’accompagne d’une obligation pour les propriétaires de renouveler leur demande avant expiration. De plus, Nice a interdit en 2023 les boîtes à clés dans l’espace public. Avec pour but de limiter la facilité d’accès aux logements Airbnb.
Airbnb réagit aux mesures de la mairie de Nice
En réponse à cette volonté de limitation, Airbnb a indiqué, dans un communiqué, être prête à travailler avec la ville de Nice pour mettre en place des quotas adaptés. « Lorsqu’ils s’appuient sur des données fiables et sont bien ciblés, les quotas peuvent être une solution pour limiter la concentration des hébergements courte durée dans certains quartiers », a expliqué la plateforme, rappelant que les meublés touristiques contribuent à l’économie locale.
Airbnb souligne également que les locations de meublés touristiques ont généré plus de quatre millions d’euros de taxe de séjour pour Nice en 2023. Une belle participant à la dynamique économique Niçoise. La plateforme déclare vouloir encourager une régulation « proportionnée » pour que les hôtes niçois puissent continuer à louer leurs biens occasionnellement.
Face aux tensions entre la préservation du parc locatif niçois et les retombées économiques du tourisme, un dialogue est désormais ouvert entre Airbnb et la mairie de Nice. Christian Estrosi l’affirme, il est déterminé à limiter la surreprésentation des locations touristiques : « Je ne laisserai pas un surtourisme se développer ici. » Avec la mise en place des quotas et une régulation stricte, Nice entend retrouver un équilibre, offrant aux habitants la possibilité de se loger durablement.