Saint Pons fils d’un sénateur Romain fut martyrisé au III° siècle, décapité dans l’amphithéâtre de Cimiez pour avoir refusé d’apostasier. L’abbaye lui est dédiée dès sa fondation à la fin du VIII° siècle. L’évêque Syagrius, neveu de Charlemagne va ériger un tombeau pour les reliques de saint Pons, lequel avait été inhumé là où se trouve l’hôpital Pasteur.
La communauté monastique des pères Noirs vivant sous la règle de saint Benoit prend en charge l’abbaye. Saint Pons possédait alors plusieurs églises de Nice : saint Barthélemy, sainte Réparate, le monastère de Cimiez et plusieurs prieurés en Provence orientale (rive gauche du Var).
Détail qui montrera son importance en 1388. Le quartier était essentiellement une oliveraie, source de revenus pour l’abbaye. On a évoqué l’année 1388, celle de la partition de la Provence avec son éclatement en deux factions qui seront durant presque cinq siècles des sources de conflits. La dédition du Comté de Nice aux Savoie est signée sur le parvis de l’église de saint Pons entre les notables Niçois et le Comte Amédée VII de Savoie.
Trois siècles plus tard en 1691, c’est au même endroit que l’abbé Pierre Gioffredo négocie et signe la reddition de Nice avec Catinat, le chef des troupes de Louis XIV. Après le XVI° siècle l’abbaye décline, les moines sont de moins en moins nombreux.
L’église a été reconstruite en 1724. Une bulle du Pape à la fin du XVIII° met fin à son existence. Les biens de saint Pons sont transférés au domaine royal le 3 avril 1792. Le Comté de Nice est sous la souveraineté des rois de Piémont-Sardaigne, la révolution n’a pas encore franchi le Var.
Après l’occupation française : Convention, Directoire, Consulat et Empire. Le Comté est libéré et revient aux Savoie. A la restauration, l’évêque de Nice Dominique Galvano en 1835 y installe les Oblats de Marie. Ils y resteront jusqu’en 1903, chassés par les lois anticléricales de la III° république, Nice ayant choisie la France en 1860. Cinq ans plus tard la ville de Nice acquière les bâtiments pour y installer le nouvel hôpital des contagieux qui deviendra Pasteur.
Depuis le parvis de cette église ce sont deux millénaires de l’histoire de Nice que l’on contemple : Cimiez et le Château ; la ville Romaine et la cité Grecque. Ces deux collines sont pour les niçois leurs racines. Jusqu’à la fin du V° siècle, il y a deux sièges épiscopaux à Nice : Cimiez et la cathédrale sainte Marie du Château.
Thierry Jan