Cette église dédiée à Notre Dame de l’Assomption est mieux connue sous le vocable de sainte Rosalie patronne du village depuis le vœu des consuls de Tourette en 1631.
En 1048 un autre édifice est cité dans une donation de Rostaing d’Apt à l’abbaye de Lérins. Elle est dédiée à Notre Dame de l’Assomption et à saint Sauveur, elle deviendra la chapelle des pénitents Blancs.
L’église paroissiale de ce village date du XII° siècle. Elle ne comporte qu’une nef centrale et une abside. Sous cette nef se trouvait le charnier et le cimetière. L’orientation de cette église était ouest-est, l’autel principal face au levant. Au XIII° siècle Raymond Chabaud, seigneur de Tourette ramène de la VI° croisade une statue en bois, la Vierge de Misraim.
Elle devient Notre Dame de Tourette. Revenons à ce vœu de 1631 et découvrons sainte Rosalie. Cette sainte Sicilienne est très vénérée à Palerme.
Elle vécue de 1130 à 1160 recluse dans une grotte. Au XVII° siècle un chasseur retrouve ses ossements. Ils sont ramenés à Palerme en 1624 et placés dans un sarcophage en argent. La peste sévissait en Sicile, l’épidémie cesse aussitôt. Son culte se développe à Rome, à Paris où l’église saint Louis possède une relique.
La peste resurgit en 1631. Le 4 septembre de la même année les consuls de Nice font le vœu d’une procession annuelle à la sainte, Nice ayant été épargnée du fléau. Ainsi sainte Rosalie patronne de Naples, de Palerme l’est aussi de Nice. Tourette Levens honorera la sainte par la double dédicace de son église.
Au XVIII° siècle l’église est devenue trop petite, il faut l’agrandir. On lui ajoute une nef latérale au nord, côté gauche de l’édifice. On perce des arcades, ce qui permet de mesurer l’épaisseur des murs du premier bâtiment.
En 1792 on ajoute une deuxième nef latérale au sud, côté droit. La décoration interne de cet édifice religieux obéit aux principes de l’art baroque. La base est massive et plus on s’élève, plus l’impression devient légère et éthérée. L’homme est un être de chair, de matière et il atteint Dieu par son esprit en libérant son âme.
Le Baroque exprime ainsi l’élévation des âmes quand l’esprit est libéré de la chair. Corps, âme et esprit, ces trois éléments de l’homme sont les trois niveaux d’une construction Baroque.
En 1866 troisième agrandissement, celui de la nef centrale avec le recul de l’autel principal et l’aménagement d’un chœur. Le nouvel autel est consacré par monseigneur Sola le 20 juin 1869. Les aménagements de cette église s’achèvent en 1872.
Thierry Jan