Le quartier Saint-Roch, véritable village au cœur de Nice, célèbre les 80 printemps de son boulevard. Mais, comme on le sait bien, chaque village a en son centre une église… dans ce cas c’est l’église Saint Roch, âme de ce quartier historique.
Cette église fut édifiée suite au vœu de la population après la peste de 1631. La dédicace ainsi était toute trouvée, saint Roch étant le saint protégeant des fléaux et des épidémies. La première chapelle fut terminée en 1660 par Joseph Pisano. Elle se trouve au cœur de jardins potagers, le quartier de Roquebillière est surtout paysan, peu peuplé avec des maisons éparses de ci de là. Déjà au XVII° siècle on assiste à un essor des populations lequel se confirme et s’amplifie avec le XVIII°.
L’évêque décide d’ériger en paroisse ce quartier devant l’augmentation des habitants. Jusqu’alors il fallait descendre à la cathédrale sainte Réparate pour suivre les offices et le chemin était souvent impraticable selon les caprices du Paillon.
On décide d’agrandir la chapelle saint Roch, les travaux débutent en 1771, le nouvel édifice est consacré et ouvert au culte en 1790. Saint Roch n’a pas le temps de s’organiser en tant que paroisse, la révolution franchit le Var en 1792 et les troupes françaises ferment tous les lieux de culte DE Nice.
Il faut attendre 1803 après le concordat pour voir Monseigneur Jean Baptiste Colonna d’Istria réaliser la volonté de son prédécesseur Charles Valperga de Maglione et élever l’église saint Roch comme paroisse. Le quartier prend alors le nom de cet édifice religieux.
L’église saint Roch est agrandie et restaurée en 1892. Une nouvelle restauration entre 1980 et 1990 met en valeur sa façade et ses fresques. On aura remarqué son plan centré, typique du Piémont et de la Ligurie.
On a deux exemples: le sanctuaire de Vicoforte proche de Mondovi et la basilique saint Maurice à Imperia. Au moment de la construction de cette église, Nice était sous la souveraineté de la maison de Savoie. Cette église a été sauvée par la guerre !
Cela peut surprendre, mais dans un plan d’urbanisme de 1936, sa destruction était prévue. Trois ans plus tard la guerre éclatait, le plan fut abandonné et saint Roch trône au milieu de sa place dans un quartier qui a bien changé. Cette église est un lieu de recueillement et de méditation au milieu du brouhaha urbain.
Thierry Jan