Vous êtes juste. Tout juste de bonne humeur pour parler à votre compagnon (mari, concubin, chien, chat, oiseau, rat, lapin, hamster). Qu’est-ce qu’ils ont à vous perturber dans votre monde à vous ? Un monde régi par des horaires, des obligations, des devoirs à rendre, des courses à faire, des dossiers à boucler ? Qu’est-ce qu’ils ont à vous interpeller?
Ce vieillard édenté, cette miséreuse avec son bébé dans les bras, pieds crasseux, ce serveur de la gare du centre ville, dos flagellé? Qu’est-ce qu’ils veulent ? Un peu de compassion? Un peu de partage? Un peu de ci et de ça.
Vous vous dites immédiatement. « Tous des profiteurs. Tous des RMIstes. Alors que moi, je travaille, je paye mes impôts, je trime toute la journée, moi ! » Alors qu’eux…
Ils vous demandent constamment quelque chose. Une clope, de la monnaie, un ticket resto, un peu d’attention… Pendant que vous vous démenez à payer pour les autres… Ca commence à bien faire maintenant !
Vous vous faites une image bien particulière de ces « gens-là ». Savez-vous seulement qui sont-ils ? Avez-vous essayé de les interroger ? « Pas le temps, j’ai ma journée à assurer », répondez-vous sèchement «Et puis qu’ils aillent se trouver du travail ! »
Dans le lot, il y en a bien des brebis galeuses. Mais il reste les autres. Celles qui n’ont pas d’autre choix que de marcher dans le troupeau spécialement crée pour elles. Pour les maintenir dans l’assistance et l’ignorance.
Je n’accuse aucun gouvernement, aucune disposition, aucun amendement. En attendant, les vieux se retrouvent bien bêtes d’aller voir le Secours catholique, alors qu’ils ont travaillé toute leur vie. Les jeunes, eux, se retrouvent cois de ne pas trouver d’emploi alors qu’ils ont fait des études bien longues. Des prostituées – elles et eux – se sentent bien ennuyées de suivre un mec, pour ne pas dire un mac, qui leur promettait monts et merveilles. Elles ne trouvent que vents et marées.
Regardez-les. Admirez leur courage. Pleurez leur détresse. Et, Bon Dieu, faites quelque chose !
