La préfecture annonce le chiffre de 52% de primo-vaccinés et 32% pour un «schéma vaccinale complet». Depuis plusieurs semaines, les indicateurs épidémiologistes restent au vert. On ne peut pas en dire autant de la campagne de vaccination qui a un peu du plomb dans l’aile. C’est pour cela que les autorités ont tenu à rappeler l’importance de se faire vacciner.
«La page de la Covid est loin d’être tournée.» Le directeur de cabinet du préfet Benoît Huber, estime que la mobilisation doit continuer. Dans la même veine, le professeur Carles rappelle l’enjeu de la vaccination : «protéger les personnes les plus à risques.» Elles peuvent avoir des comorbidités ou non d’ailleurs. À ce jour, ils sont 65 % à avoir été piqué.
Une diminution de la propagation… à prendre avec des pincettes
Il est vrai que les chiffres sont rassurants. Pour autant, il ne faut pas vendre la peau de l’ours avant de l’avoir tué. D’un côté, le taux d’incidence est de 15 personnes contaminées pour 100 000 habitants. Prudence est de mise, car «l’an dernier à la même période, il était de cinq, soit trois fois moins qu’aujourd’hui», rappelle le Pr Michel Carles, infectiologue au CHU de Nice. À l’heure actuelle, il y a 1 528 décès en hôpital depuis le début de l’épidémie.
Aujourd’hui, il y a le variant Delta qui inquiète beaucoup les médecins. «Parmi les tests qui sont menés, environ 23% proviennent du variant Delta (anciennement Indien) dans la région PACA. On a des cas sporadiques, mais aussi parfois des cas groupés», précise le directeur d’ARS Romain Alexandre. C’est notamment le cas à Antibes dans une école de danse. Parmi les 200 personnes testées, 16 sont considérés cas positifs.
La pression hospitalière est elle aussi complétement proche du néant. «Les capacités de médecine sont revenues au format adéquat», ajoute Romain Alexandre. Mais diminution ne veut pas dire disparition. Le but est de garder un œil sur l’évolution des cas. «Des enquêtes sont menées pour repérer les cas. On voulait rappeler la nécessité de répondre aux questions de l’assurance-maladie.»
Une vaccination qui patauge
Depuis environ deux semaines, le rythme est au ralenti. «On est sur environ 12 000 à 13 000 vaccinés hebdomadaire, mais en même temps, on a 43 000 personnes qui viennent pour la seconde dose», constate Benoît Huber.
Alors qu’au même moment, il n’y a plus de saturation pour la prise de rendez-vous. Les livraisons suivent le cours normal avec 50 000 à 70 000 vaccins livrés par semaine. Cela signifie que l’offre est plus importante que la demande. «Nous avons un stock qui permet de vacciner au-delà des livraisons.»
Pour tenter de les raisonner, des médiateurs seront mis en place. Cela s’accompagne d’une «expérimentation sur Cap 3000. La période des soldes va permettre de générer l’envie de se faire vacciner.» Elle servira à faire de la «promotion» pour prendre des rendez-vous ou s’informer.
Et des personnes toujours aussi sceptiques
À ce sujet, le professeur Michel Carles, infectiologue au CHU de Nice, n’a pas hésité à pousser un petit coup de gueule. «On voudrait qu’on se protège de cette maladie. Tant qu’on n’est pas protégé, on garde les gestes barrières. Sinon il se passera ce qui s ‘est passé en Angleterre. On va revivre la même situation. C’est étonnant !» Selon les dernières estimations, « il y a eu trois milliards d’injections dans le monde»
Pour tenter d’endiguer ce phénomène, un tour de vis sera peut-être nécessaire dans un futur proche. Tandis que l’infectiologue au CHU de Nice compare les gestes barrière à un «gilet pare-balles». Le préfet est aussi sur la même longueur d’onde. Lui aussi est prêt à agir en cas de dégradation des chiffres. «On se pose la question si on va devoir imposer le port du masque pour les événements comme les concerts. On y est favorable», justifie le directeur de cabinet du préfet.
La question des contrôles des vols internationaux reste aussi à l’ordre du jour. «On a mis en place un dispositif de contrôle à l’arrivée. Il permet de contrôler les listes des passagers en provenance de différents pays selon plusieurs critères». Ce sont environ 1 314 assignations à l’isolement qui ont été prononcées. «Ces contrôles sont réalisés par la police et la gendarmerie. Pour le moment, on a donné 183 contraventions», expose Benoit Huber.