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22 novembre 2024

I have a dream : parler Anglais

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drapeau_anglais.jpg 26 ans, de longues études avec toujours la langue de Shakespeare au programme entre trois et cinq heures par semaine, et pourtant cet homme souffre. Quelle maladie l’a atteint ? Lorsqu’il doit prononcer quelques phrases en Anglais, un effroyable mutisme l’envahit. Il est gêné, éhonté. Un véritable clash dans sa life.

Demandeur d’emploi avec un cursus fort honorable (maîtrise d’histoire et diplômé d’une Ecole Supérieur) de nombreuses portes se ferment fatalement mais pas injustement. Malgré l’amour que l’on porte à la langue Française, elle ne peut être exclusive. Le rêve d’une France monolingue apporte plus de pensées nauséabondes qui putréfieraient nos libertés, nos valeurs, nos vies. Impossible de l’envisager. Dangereux de l’espérer. Very Dangerous.

Il se pose une question existentielle : « Suis-je définitivement nul en Anglais ? » Il regrette de n’avoir pas toujours été très sérieux dans sa vie de collégien et lycéen. Il ne se sent pourtant pas seul. Il a toujours eu un camarade de classe dans la même galère que lui, prenant un air ahuri lorsque le prof l’interroge en Anglais… Un seul recours, une phrase comme reflex Pavlovien : « I don’t Understand ». Il espère esquiver le bourreau perfide, repousser l’interrogatoire à son voisin ou prier pour qu’un anglophile lève son index salvateur pour réclamer le droit à la parole. Ainsi va la vie d’un mauvais élève. Don’t worry, Don’t be happy…!

Une fois adulte, il regrette qu’un emploi lui soit refusé « because » il ne maîtrise pas le parler des londoniens. Dommage, cruel. Mais normal. Les places sont rudes et les critères pour les obtenir affinés. Avec ses études il pourrait prétendre être cadre en entreprises. Le hic est que celles-ci ne recrutent que des cadres anglophones. « C’est la condition sine qua non. C’est un plus évident surtout ici sur la Côte d’Azur. Nous payons des formations pour les plus anciens employés. Cela coûte de l’argent. Alors pour faire des économies nous avons décidé de ne recruter dorénavant que des cadres parfaitement bilingue voire même trilingue avec l’Italien », confie Jean-François, Directeur des relations humaines dans une entreprise azuréenne. On peut s’en émouvoir, compatir voire être scandalisé mais Jean-François ne fait que son job.

Alors que faire ? L’idéal reste bien entendu de passer quelques mois en Angleterre. On est obligé de pratiquer. La méthode la plus efficace où resurgissent généralement les cours suivis pendant toute la scolarité. Encore faut-il en avoir les moyens et lorsqu’on est en recherche d’emploi cette solution devient obsolète. Mission Impossibeule…

Il reste les cours pour adultes. Notre ami prospecte, reçoit une documentation de Wall Street Institute : « Réussite assurée et on vous rembourse en cas d’échec. Les cours sont personnalisés selon votre niveau et vos besoins et nous nous adaptons à votre emploi du temps ». Offre alléchante, il se laisse tenter (« évaluation gratuite de votre niveau »).

les locaux de Wall Street Institute
les locaux de Wall Street Institute
Il se rend avenue Jean Médecin. Après quelques étages de Nice Etoile gravis de façon ascensionnelle, il se retrouve dans des locaux de grand standing. Il s’entretient avec le manager, lui explique son souci très vite compris : « La méthode scolaire n’est pas adaptée. Vous avez quatre heures d’anglais par semaine à 30 par classe et enfin de compte vous prenez très peu la parole surtout si vous n’êtes pas à l’aise. Avec nos méthodes, en 30 heures vous allez plus parler qu’en dix ans de scolarité. » Difficile de nier l’évidence : Wall Street Institute est la référence. Problème : le coût. Il faut compter 3000 € pour une formation complète. Just do it…

D’autres cours pour adulte existent. Ils se multiplient même devant la demande de plus en plus importante. L’ANPE a mis en place des cours de perfectionnement et d’apprentissage. Mais cela reste insuffisant ou inadapté car les besoins varient selon la personne, la recherche d’emploi ou le niveau. Des étudiants ou étudiantes en Anglais, en manque de revenus, donnent des cours mais comme Alexia, diplômé en maîtrise d’Anglais, ils reconnaissent être incompétents : « Je donne des cours pour les collégiens ou lycéens qui n’arrivent pas à suivre les cours d’anglais. Pour les adultes, c’est différent. Cela demande un autre vocabulaire plus spécialisé. Je peux éventuellement venir en accompagnement d’une formation. » Alexia, pour dix euros de l’heure, aide des enfants âgés de 14 à 17 ans. « Je n’étais pas douée en Anglais au collège. J’étais même en difficulté et c’est pour cela que mes parents m’ont offert des cours de soutien », raconte Alexia. Ces cours furent pour elle un déclic, un coup de foudre. Elle flashe pour ce jeune étudiant mancunien : « il était venu pour apprendre le français. Pour se faire de l’argent il donnait des cours d’anglais. Il était beau, charmant. Bref, j’en étais amoureuse comme une groupie. J’avais envie d’apprendre, j’étais beaucoup plus attentive et j’ai appris à aimer communiquer en Anglais. » Une histoire so lovely.

L’expérience anecdotique d’Alexia met l’accent sur la recette magique pour devenir Bilingue : aimer échanger en Anglais. C’est ce en quoi l’Education Nationale échoue. En Europe, les jeunes Français sont les plus mauvais élèves en Anglais. Et par conséquent les adultes aussi et souvent de manière irrémédiables tellement les lacunes sont laborieuses à combler et rattraper le retard trop onéreux. Alors pour ne pas voir des portes se fermer une fois les études terminées, adolescent il faut prendre conscience de l’importance d’être bilingue. Et si les professeurs ne parviennent pas à provoquer ce « fameux déclic », il faut le chercher ailleurs : des cours particuliers comme Alexia, apprendre des chansons de Robbie Williams et les traduire, draguer des jeunes touristes anglaises au corps hâlés et aux formes exquises se dorant sous le soleil estival azuréen… Question de volonté et de feeling pour une beautiful life.

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