« Travailler dans le département marketing d’une grande entreprise est l’objectif de beaucoup d’étudiants d’école de commerce »
Nice Premium : Présentez-nous la société dans laquelle vous évoluez ainsi que votre rôle au sein de celle-ci ?
Dominique Gastaldi : Altadis est né de l’entreprise française SEITA et de l’entreprise espagnole TABACALERA, et se dédie à la fabrication de tabac. Altadis compte un portefeuille de marque important sur le marché des cigarettes (Fortuna, Gauloises, Gitanes, Nobel, Ducados, News, BN,…) et des cigares (Monte-Cristo, Romeo et Juliette, Fleur de Copan, VegaFina,…). La distribution est le troisième secteur d’activité important d’Altadis grâce à sa branche Logista. Le département marketing cigarette d’Altadis en Espagne est partagé entre l’équipe de Trade Marketing et les équipes de Brand Marketing. Je travaille dans la partie des marques (Brand) pour la marque leader d’Altadis sur le marché des cigarettes blondes en Espagne, Fortuna. Je suis assistant chef de produit pour cette marque sur le marché espagnol. Nous sommes une équipe de 5 : 1 brand manager, 3 chefs de produit et 1 assistant chef de produit. Nous sommes en charge de planifier et organiser toute l’activité de la marque pendant l’année : promotions, éditions limités, catalogues, PLV, budgets… Pour résumé nous mettons au point le plan marketing et le réalisons tout au long de l’année.
NP : Depuis combien de temps occupez-vous ce poste ?
DG : Je suis rentré chez Altadis le 3 Septembre 2007, cela va donc faire 2 mois. C’est récent !
NP : Qu’avez-vous fait depuis votre sortie de l’école ? Quel est votre parcours professionnel ?
DG : J’ai terminé l’IPAG Nice en 2005. Je cherchais un travail à l’étranger et j’ai eu l’opportunité, grâce à un contact, de partir en Espagne et de travailler pour le service marketing d’une PME qui fabrique des lentilles de contact : mark’ennovy Personalized Care. Je suis donc rentré comme assistant marketing. Après quelques mois, j’ai cumulé les responsabilités d’assistant marketing et de chef de produit avant de passer chef de produit à temps complet. Après 1 an et 10 mois chez mark’ennovy Personalized Care j’ai eu besoin d’un changement et j’ai voulu rentrer dans une grande structure. J’ai donc commencé à chercher un autre travail, sur Madrid toujours, mais en me concentrant sur les grands groupes. Je suis rentré en contact avec Altadis en répondant à une offre de travail sur le site Internet www.infojobs.net. Après avoir passé 3 entretiens cet été, j’ai finalement été sélectionné pour le poste d’assistant chef de produit pour la marque Fortuna en Espagne.
NP : Avez-vous toujours eu le désir d’exercer ce métier ou est-ce le résultat d’opportunités ?
DG : Travailler dans le département marketing d’une grande entreprise est, je pense, l’objectif de beaucoup d’étudiants d’école de commerce. Après avoir travaillé comme chef de produit chez mark’ennovy Personalized Care, continuer dans la même direction m’a paru la suite la plus logique et la plus réalisable. Il aurait été bien plus difficile d’entrer dans un département d’études de marché par exemple.
NP : Quel est votre parcours scolaire, quel(s) diplôme(s) avez-vous obtenu ?
DG : J’ai passé un Bac ES et ensuite intégré l’IPAG de Nice, qui m’a donné la possibilité de passer un semestre en Italie et un autre aux Etats-Unis.
NP : Quelle est l’image des étudiants de votre ancienne école au sein de votre milieu professionnel ?
DG : L’IPAG (au même titre que les autres écoles françaises) n’est pas connu en Espagne surtout lorsqu’on sort du cercle des entreprises françaises. Il est donc préférable de faire jouer son habilité à parler anglais et français ou ses expériences à l’international avant la valeur de son école, qui dans la plupart des cas ne sera pas connue de l’employeur. Cependant les universités partenaires de l’IPAG à Madrid sont toutes très connues et représentent un gage de bonne qualité.
NP : Quel(s) conseil(s) donneriez-vous aux étudiants qui envisagent une carrière dans votre secteur ? Selon vous est-il préférable de commencer par des PME ou des grandes structures ?
DG : C’est un peu la panique pour tout le monde lorsqu’on vient de finir l’université. Je pense dans un premier temps qu’un jeune diplômé doit être prêt à s’expatrier. Vouloir rester en France revient à réduire notablement ses opportunités. En plus une expérience à l’étranger est très bien perçue par les employeurs lors du retour en France. À long terme tout le monde voudrait pouvoir aspirer à des responsabilités dans un grand groupe. Pour cette raison si dès la sortie de l’école il est possible d’intégrer une multinationale cela vaut la peine de prendre le risque, car même avec peu d’expérience on est sûr de recevoir une formation de haut niveau. Cependant intégrer une PME n’est pas un échec, loin de là. Ce type d’entreprise permet également d’apprendre énormément et surtout d’avoir des responsabilités importantes plus vite. De plus de nos jours les PME sont aussi ouvertes à l’international. Toutefois je pense que 2 ou 3 ans suffisent avant de franchir le pas et rejoindre un grand groupe. Il sera ensuite plus facile de passer d’une grande structure à une autre !
NP : Pourquoi avoir choisi d’évoluer à l’International ?
DG : Je le répète : vouloir rester en France revient à réduire ses opportunités. Le marché du travail en France est déjà un peu saturé selon les secteurs et centralisé sur Paris selon les branches. A l’inverse, les marchés étrangers ouvrent les bras aux expatriés, je pense notamment à l’Asie. Et puis une expérience à l’étranger ouvre beaucoup de portes lors du retour en France car on acquiert la maitrise d’une (ou plusieurs) langue, des facilités d’adaptation, une ouverture d’esprit, des méthodes de travail différentes…
NP : A l’heure actuelle quelles sont vos perspectives d’évolution, vos aspirations professionnelles ?
DG : Je viens de rentrer chez Altadis. J’espère vite évoluer et passer chef de produit pour la marque Fortuna. A plus long terme, l’entreprise offre beaucoup de perspectives en Espagne ou à l’étranger. Si j’en ai la possibilité, je pense donc rester quelques années chez Altadis. Cependant rien n’est prévisible et il faut savoir accepter les changements imprévus pour évoluer !