Nice-Premium : Vous venez de délivrer une subvention de 500 000 euros à des chercheurs niçois. Comment et à qui ont été accordées ces subventions?
Les travaux de ces équipes ont été choisis pour leur qualité et les enjeux qu’ils représentent dans la lutte contre cette maladie, en ouvrant des pistes nouvelles pour le traitement de différents types de cancers.
NP : Quels sont les objectifs et les travaux en cours des chercheurs Niçois?
Jacques Raynaud : La subvention la plus élevée, d’un montant de 360 000 € sur 3 ans, la plus importante attribuée par l’ARC en 2007, a été accordée à l’équipe du Docteur Thierry Virolle, qui travaille au sein du laboratoire dirigé par le Professeur Daniel Aberdam (unité INSERM 898). L’équipe du Dr Virolle travaille sur une tumeur cérébrale, dans laquelle des cellules souches cancéreuses qui résistent aux traitements, sont responsables de nombreuses récidives. Ses travaux visent à terme à déterminer de nouvelles cibles thérapeutiques et à mettre au point des agents capables de bloquer spécifiquement les cellules souches cancéreuses pour les éradiquer.
L’équipe du Docteur Fabienne Anjuère (de l’unité INSERM 721) a obtenu une subvention de l’ARC d’un montant de 25 000€ sur 12 mois pour avancer dans ses travaux de mise au point d’une vaccination thérapeutique sublinguale contre les lésions cancéreuses du col de l’utérus.
L’équipe du Docteur Emmanuel Lemichez (unité INSERM 895, Centre de Recherche C3M) a obtenu une subvention de 50 000€ sur 2 ans, pour poursuivre des recherches visant à mieux comprendre le mode d’action de certaines toxines bactériennes qui inactivent des régulateurs cellulaires et joueraient un rôle dans la croissance de la tumeur, la dissémination de cellules cancéreuses via les vaisseaux sanguins (notamment en ouvrant de larges tunnels dans la paroi des vaisseaux sanguins) et par conséquence dans l’apparition de métastases.
L’équipe du Docteur Kay-Dietrich Wagner, de l’unité INSERM U907, a obtenu une subvention de 50 000€ de l’ARC, sur une durée de 2 ans. Les recherches de cette équipe visent à identifier puis à mieux comprendre le fonctionnement de certains facteurs impliqués dans le développement des vaisseaux sanguins autour de la tumeur, qui lui permettent notamment de se nourrir et de se propager dans l’organisme (métastases). Ces recherches visent à terme à mettre au point de nouvelles stratégies de traitement qui, en bloquant ce facteur, empêchent la tumeur de se vasculariser et donc de se développer.
NP : Pouvez vous dire à nos lecteurs quels seront les prochains rendez vous de votre association?
Jacques Raynaud : Après notre visite à Nice, nous poursuivons les remises de subvention dans d’autres villes de France. Nous serons le 27 mai prochain à Rennes.
Et notre prochaine date importante est notre Assemblée Générale annuelle, qui se tiendra le 18 juin prochain à Paris, et qui réunira nos adhérents.
NP : Concrètement, qu’est ce qui vous manque aujourd’hui et de quoi avez vous le plus besoin?
L’Association pour la Recherche sur le Cancer apporte en moyenne chaque année 28 millions d’euros pour soutenir environ 800 projets de recherche en cancérologie, soit plus de 75% des fonds qu’elle perçoit.
Ces financements reposent exclusivement sur l’apport de donateurs privés, à l’exclusion de toute subvention publique. L’ARC a donc toujours besoin du soutien actif de ses donateurs pour pouvoir financer les chercheurs, et de la générosité des testateurs qui consentent un legs à l’association.
L’ARC est aujourd’hui un lien essentiel entre la générosité du public, qui a confiance en la recherche sur le cancer, et les chercheurs dont les travaux de pointe ne pourraient être menés sans le soutien financier durable de ces donateurs. Nous avons d’ailleurs l’espoir que de plus en plus de particuliers nous rejoigne dans notre action et deviennent donateurs de l’association.
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