Le GIEC, Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat, vient de publier lundi 28 février un nouveau volet de son sixième rapport.
Ce dernier rapport dresse un état des lieux de la crise climatique, toujours plus précis et alarmant.
« La vie sur Terre peut se remettre d’un changement climatique majeur en évoluant vers de nouvelles espèces et en créant de nouveaux écosystèmes. L’humanité ne le peut pas » alertent-ils.
Il est indéniable que les activités humaines sont à l’origine du changement climatique. Nous pouvons observer des phénomènes climatiques extrêmes de plus en plus nombreux : des vagues de chaleur, de fortes précipitations et sécheresses, des conditions météorologiques propices aux incendies, l’acidification des océans, des pertes de plus en plus irréversibles dans les écosystèmes terrestres, d’eau douce, côtiers et marins de haute mer…
Puis également des maladies humaines et animales font leur apparition dans de nouvelles régions.
Si le réchauffement dépasse les 1,5° C, même temporairement, certaines conséquences seraient irréversibles.
D’ores et déjà, entre 3,3 et 3,6 milliards d’habitants vivent dans des situations très vulnérables au changement climatique. Environ un milliard de personnes pourraient vivre d’ici 2050 dans des zones côtières menacées par la montée des eaux.
Le nouveau volet du rapport aborde davantage l’interconnexion entre la nature, le climat et les populations et donc la nécessité de préserver les écosystèmes, qui protègent eux-mêmes les conditions de vie humaine sur terre. Dans la mesure où le climat, les humains et les écosystèmes sont indépendants les menaces que font peser les activités humaines et le bouleversement du climat sur les écosystèmes nous mettent en danger en retour.
Les experts de l’ONU rappellent qu’il n’est pas trop tard pour lutter contre le changement climatique, mais que chaque « retard supplémentaire » amenuise les chances humaines de construire un avenir vivable.
De plus, en janvier 2022, l’Homme a franchi la 5e limite planétaire : celle de la « pollution chimique » ou « introduction d’entités nouvelles dans la biosphère ».
Sur neuf limites établies, elle est la cinquième à avoir été franchie.
Les limites planétaires sont les différentes limites identifiées comme régulant l’intégrité du système de la Terre, elles définissent l’espace dans lequel les humains peuvent fonctionner sans porter atteinte à cet équilibre.
Nous parlons tout de même ici d’une menace de la stabilité des écosystèmes mondiaux dont l’humanité dépend.
Cette 5e limite englobe toutes les formes de vie, les substances et les matériaux qui n’existaient pas dans la période éocène, c’est-à-dire des entités nouvelles totalement anthropogènes (relatif à ce qui est créé par les activités de l’être humain), qui ne sont pas apparues de manière naturelle.
La production de matériaux de synthèse a été multipliée par 50 depuis 1950. Et entre 2022 et 2050, cette production devrait encore tripler.
La production de plastique a augmenté de 79% entre 2000 et 2015.
La masse totale de plastiques sur la planète représente désormais plus de deux fois la masse de tous les mammifères vivants.
En dépassant ces limites on dépasse les seuils qu’on nomme « seuils d’irréversibilité », les écosystèmes franchissent donc » les seuils de basculements écologique ». Les limites planétaires établissent un équilibre favorable à l’épanouissement de la vie sur Terre, rompre cet équilibre revient donc à amener, avec des états transitoires, des chocs successifs qui vont s’intensifier.
Nous avons pu discuter de ces sujets avec Greenpeace Nice, qui depuis des années lutte à son niveau contre l’effondrement de la biodiversité.
Greenpeace se mobilise à Nice pour faire parler du climat, notamment en cette période de campagne électorale. Effectivement, leur constat est simple : on ne parle pas assez de climat pendant cette campagne présidentielle. Il faut une réelle prise de conscience.
Le climat que nous connaîtrons à l’avenir dépend des décisions que nous prenons maintenant.
Ces indicateurs de danger devraient nous pousser à changer notre direction et nos sociétés.
Si des efforts ont été réalisés pour réduire les émissions de CO2, les auteurs du rapport GIEC dénoncent une inadéquation des moyens mis en œuvre face à la rapidité des changements, signe d’un « manque de volonté politique » .