Une nouvelle version du célèbre ballet romantique « Le Lac des Cygnes » entre en scène au Théâtre Carlo Felice de Gênes grâce aux Ballets de Monte Carlo par Jean-Christophe Maillot.
La partition musicale de Tchaïkovski, complexe, double ou ambivalente même, comme toujours interprétable de différentes manières ou digressions chorégraphiques, a peut-être cette fois un point d’arrivée réellement approfondi et exhaustif.
Le Lac est une réinterprétation de l’œuvre originale qui séduit, érotique presque. Sans pour autant renier ses origines romantiques et la partition néoclassique.
Sur la scène, on assiste à des émotions d’une grande intensité qui prennent leurs racines dans l’Éros infantil, comme à la recherche d’une historiographie psychologique des protagonistes.
L’interprétation est splendidement jouée par toute l’équipe du ballet, tout en démontrant une technique sublime.
Les costumes style Charleston et les plumes attirent les yeux et se révèlent provocants; les chorégraphies théâtrales cherchent à exprimer les émotions extrêmes de la pièce: la perte, la frustration, l’euphorie de l’amour retrouvé, l’obscurité de l’impossible.
La clôture finalement s’avère magistrale; les amoureux transfigurés, désormais fusionnés ensemble, disparaissent comme engloutis par le manteau gris de l’oubli…
Le Lac s’éloigne donc des autres interprétations du Lac des Cygnes grâce à son extrême élégance, véracité, conformité émotive à l’œuvre, peut-être en révélant les intentions les plus vraies et intimes des ses auteurs.