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19 février 2025

Le carnaval de Nice : une fête qui met certains restaurants en difficulté

Chaque année, le carnaval de Nice transforme la ville en un grand spectacle coloré. Mais derrière les confettis et les chars, certains commerçants souffrent. De nombreux restaurants, notamment autour de la place Masséna, voient leur activité fortement impactée. En cause : les palissades noires qui enferment l’événement et la fermeture des terrasses imposée pendant plus d’un mois.

Pour les restaurateurs, la perte est immense. Samuel, serveur au restaurant Soho, parle d’une « catastrophe ». « On perd quasiment tout notre chiffre d’affaires sur ces deux mois », explique-t-il. La terrasse, normalement pleine de clients profitant du soleil, est inutilisable. Même constat pour David, le patron du même restaurant, qui évalue la perte quotidienne à 90%. « Tout ce qu’on gagne l’été, on le perd en hiver », regrette-t-il. Cette année, la situation est encore pire, car la terrasse avait déjà été fermée un mois à cause du Tour de France.

Certains restaurateurs tentent de proposer des alternatives. David a soumis un projet de terrasses fermées pour tous les commerces de la place Masséna. Deux réunions ont déjà eu lieu, avec des plans d’architecte à l’appui. Mais la mairie n’a donné aucune suite concrète.

Des adaptations forcées

Face à la baisse de clientèle, certains commerces ont revu leurs horaires. Le restaurant Gina, habituellement ouvert en continu, ferme maintenant entre 14h30 et 18h30 et ne sert plus de petits-déjeuners. Pire, certains établissements comme le bar Moka ont carrément décidé de fermer le temps du carnaval.

D’autres, comme Lydia, patronne du Relais d’Asie, doivent composer avec une clientèle en forte baisse. « Les touristes ne nous voient pas », affirme-t-elle. « On survit grâce aux habitués ». Elle refuse la solution proposée par la mairie, qui lui suggère de déplacer sa terrasse à plusieurs dizaines de mètres de son restaurant. « Impossible, il me faudrait un employé juste pour aller chercher les plateaux. Ce n’est pas rentable. »

Une fête devenue inaccessible

Le carnaval, autrefois un événement populaire et libre d’accès, est aujourd’hui réservé à ceux qui peuvent se permettre d’acheter une place. Une pétition a déjà récolté plus de 1 700 signatures pour demander la suppression des palissades et le retour à une fête plus ouverte.

La mairie, de son côté, met en avant des questions de sécurité pour justifier la fermeture du centre-ville. Pourtant, la « Carnavalina », organisée sans palissades, a démontré qu’un carnaval festif et sûr était possible sans ces barrières.

Quel avenir pour les restaurants en période de carnaval ?

Les commerçants espèrent un changement pour les prochaines éditions. La suppression des palissades et la réouverture des terrasses seraient un premier pas vers un carnaval plus inclusif. Mais en attendant, ils doivent composer avec des pertes considérables et un manque de considération de la municipalité.

Le carnaval est censé faire vivre la ville. Mais pour les restaurateurs de la place Masséna, il signifie surtout survie et difficultés. La fête continue, mais les terrasses restent vides.

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