Le CHU de Nice est le coordinateur français de projet (Service d’Infectiologie et Département de Santé Publique : chef de projet, Pr Pierre Dellamonica ; coordinateur national, Dr Pia Touboul ; traducteur, Dr Brigitte Dunais. Cette équipe avait déjà participé à l’élaboration de la Campagne de Santé Publique en 2000 « Antibios quand il faut » en partenariat avec l’Education Nationale, la Direction Générale de Santé, l’Institut National de Prévention et d’Education pour la Santé (INPES) et la Caisse Nationale d’Assurance Maladie des travailleurs salariés, ainsi qu’une association regroupant 60 % des enseignants de SVT au collège : l’Association des professeurs de biologie et de géologie.
Cette initiative européenne originale est déclinée dans 18 pays, représentant 76 % de la population européenne, qui ont été sélectionnés parmi les plus gros consommateurs d’antibiotiques et ont tous participé à l’élaboration de l’outil. Dès la rentrée scolaire de septembre 2009 e-Bug est mis en œuvre dans 12 pays partenaires, 6 autres suivront à la rentrée scolaire 2010 et en perspective, les pays restant de l’Europe se verront proposés une participation.
Une phase pilote dans les académies de Nice et de Bordeaux
Certaines classes des académies de Nice et de Bordeaux ont expérimenté ce programme éducatif en avant-première en 2008. A l’issue d’un enseignement pilote de ce module qui mêle habilement pédagogie, sciences de la vie et santé publique, une évaluation a été menée ainsi qu’un recueil de commentaires qualitatifs. La synthèse a ensuite servi à adapter e-Bug aux conditions d’enseignement sur le terrain en France.
En place dès la rentrée 2009
Les enseignants de CM1/CM2, de 6e et de 3e dans toute la France sont concernés. Dès la rentrée 2009, les directions du primaire et du secondaire ont reçu une lettre d’information du Ministère de l’éducation nationale cosignée par l’INPES (Institut national de prévention et d’éducation pour la santé) les informant que le matériel éducatif « E-Bug » est à leur disposition. Neuf heures de cours construites sur un mode ludique et participatif sont proposées pour chaque groupe d’âge.
Des cas pratiques très instructifs sont prévus à l’issue de chaque cours : par exemple la fabrication de yaourt ou de pain pour expliquer le rôle de microbes utiles, la mise en scène d’éternuements, exercice d’actualité, pour mesurer la trajectoire des sécrétions respiratoires et montrer l’intérêt des recommandations d’hygiène respiratoire simples.
Ce projet s’inspire d’une expérience pilote « Bug Investigators » menée auprès d’écoliers de 10 à 11 ans du Gloucesterchire (RU).
En 2003 , environ 300 élèves ont suivi un enseignement adapté sur les micro organismes utiles et pathogènes, la transmission des infections et l’intérêt d’appliquer les gestes simples d’hygiène, le traitement et la prévention des infections par les antibiotiques et la nécessité d’une utilisation appropriée de ces médicaments. L’évaluation a montré une amélioration de connaissances des élèves. La commission européenne a alors demandé à l’initiateur de ce projet Dr Cliodna McNulty d’essayer d’élaborer un projet éducatif scolaire européen aux pays grand consommateurs d’antibiotique.