Le chant des cigales, des champs aux rangées violines bien ordonnées, un soleil omniprésent, une lumière transparente et un ciel à l’azur inégalé, nous sommes en Provence. Notre périple commence à Crest, à Die.
On délaisse les Alpes et le Vercors, suivant la Drôme nonchalante pour rejoindre Vaison la Romaine et le Vaucluse. Dans le Comtat Venaissin on trouve essentiellement le lavandin. Le Ventoux, ce géant de Provence nous domine, culminant à près de 2000 mètres.
Nous arrivons à Noyons y dégustant l’huile d’olive, puis c’est Montélimar et son nougat. Nous mélangeons les plaisirs des sens et même ceux de la chair, en acceptant la métaphore de faire l’amour avec la nature. Bientôt Sisteron et son inévitable gigot d’agneau et l’Ouvèze et ses abricots. Le chant des cigales commencerait ici, la nuit venue, un ciel constellé d’étoiles est rythmé par le crissement des grillons.
Nous avions suivi la Drôme, c’est maintenant la Durance plus coléreuse, affluent du Rhône le maître des fleuves n’ayant jamais soif ! Carpentras et ses melons concurrençant ceux de Cavaillon, Forcalquier et Manosque où Jean Giono, parlant de la lavande, explique qu’elle est l’âme de la Provence.
Le thym et le romarin se disputent ici avec la lavande les terres et la garrigue. On quitte, non sans regret la citadelle de Sisteron pour rejoindre Digne capitale de la lavande, ville aux deux cathédrales sur la Bléone.
Notre balade nous amène à Barrème où la lavande après raffinage était envoyée par le train des Pignes à Grasse. Nous empruntons la route Napoléon et traversons successivement : Senez, Castellane et Saint Vallier de Thiey.
Nous dominons le littoral, la Méditerranée, aux couleurs mauves, marines et d’émeraudes, apparait avec une côte découpée de caps, d’anses et les îles de Lérins sentinelles défendant Cannes. Ce merveilleux panorama s’étire à nos pieds. Nous arrivons à Grasse, terme de notre périple, là où le parfum a son musée et ses parfumeries.
Thierry Jan