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4 septembre 2024

Nice, la deuxième ville de France où l’on marche le plus

Tanguy de La Villegeorges, co-fondateur de l’application podomètre Weward, a dévoilé son classement des villes françaises les plus actives. Si Paris arrive en tête, Nice se classe deuxième et gagne une place par rapport au classement précédent.

Connaissez-vous cette application qui vous récompense par une somme d’argent pour vos pas quotidiens ? WeWard, qui a vu le jour en 2019, ne cesse depuis de s’améliorer et rêve même d’international. La ville de Nice est d’ailleurs un grand contributeur de la plate-forme comme nous le confirme Tanguy de La Villegeorges, un de ses fondateurs, passé de « testeur » à « véritable utilisateur« .

Comment fonctionne votre classement ?

Ce classement a nécessité un travail minutieux et prolongé. Tout d’abord, nous avons commencé par mesurer les données quotidiennement, en veillant à ce qu’elles soient représentatives et fiables pour chaque ville concernée. Ensuite, un travail approfondi d’analyse a été effectué pour s’assurer de la qualité de l’information récoltée. Cette rigueur nous a permis de produire un classement précis et significatif. Ce processus a pris du temps, mais il était essentiel pour garantir la crédibilité et l’exactitude du classement final.

Que ce soit en courant ou en marchant, les deux activités sont prises en compte de manière similaire dans notre classement. Toutefois, l’année dernière, nous n’avions pas réalisé de classement, contrairement à 2020. Cela varie en fonction des études que nous décidons de mener chaque année. Par exemple, durant la période du COVID, nous avons effectué de nombreuses études qui n’ont pas forcément donné lieu à des classements, mais qui ont mis en lumière d’importants changements dans les habitudes des gens.

Que constatez-vous comme évolution chez les utilisateurs niçois ?

Nice, qui occupait la troisième position en 2020 derrière Strasbourg, est parvenue à se hisser à la deuxième place cette année. Ce qui démontre que les habitants marchent de plus en plus. C’est une ville où nous avons toujours eu une forte participation, notamment grâce à des partenariats préexistants, comme celui avec le CHU de Nice. Ce partenariat, par exemple, visait à encourager la marche chez les seniors sédentaires en les récompensant par des points. L’objectif était de les inciter à sortir, à visiter le centre-ville, à bouger davantage. Ce qui a eu des effets très positifs sur leur bien-être. Nice a donc toujours été une ville pionnière et très engagée depuis le début de nos initiatives.

WeWard serait-il la clé pour lutter contre la sédentarité et ainsi améliorer la qualité de vie ?

Exactement, c’est bien là notre objectif ! [Il sourit] Actuellement, nous avons déjà réussi à augmenter l’activité physique de nos utilisateurs de manière significative. Évidemment, nous ne comptons pas nous arrêter là. Nous mettons en place de nombreuses initiatives pour aller encore plus loin. Notre vision est de faire bouger davantage de personnes à travers le monde, car la sédentarité est un problème global. Pour cette raison, nous nous développons dans de nouveaux pays, et nous sommes désormais présents dans 30 pays supplémentaires.

Où se concentre la majorité de vos utilisateurs ?

Paris est la ville qui compte le plus d’utilisateurs, mais cela ne signifie pas que c’est la raison pour laquelle elle occupe la première place dans notre classement. En fait, celui-ci est basé sur une moyenne, donc le nombre total d’utilisateurs n’influence pas directement le résultat. Ce qui place Paris en tête, c’est surtout le fait que les habitants utilisent massivement les transports en commun. On observe que les gens marchent beaucoup plus lorsqu’ils utilisent ces modes de transport, contrairement à ceux qui se déplacent principalement en voiture. Ces derniers sortent de chez eux, montent dans leur véhicule, et ne marchent pratiquement pas. À Paris, les trajets quotidiens impliquent souvent des déplacements à pied pour rejoindre un métro, un bus, etc., ce qui explique pourquoi les Parisiens marchent naturellement plus que les habitants des zones rurales, par exemple.

Les 20 millions d’utilisateurs WeWard marchent-ils plus en moyenne que les autres ?

Nous avons mesuré une augmentation significative de 25 % du temps de marche chez nos utilisateurs. Cela signifie qu’avant d’utiliser WeWard, les gens marchaient moins, et qu’après avoir intégré l’application dans leur quotidien, ils augmentent en moyenne leur temps de marche de 25 %. Cette progression s’explique par la motivation générée par notre système de gamification. En effet, les utilisateurs doivent atteindre différents paliers, ce qui les incite à marcher davantage pour atteindre leurs objectifs.

De nombreux utilisateurs nous disent qu’ils sortent faire une balade le soir ou qu’ils font un tour de quartier supplémentaire pour atteindre leur objectif quotidien et passer au niveau supérieur. Certains choisissent même de descendre du bus un arrêt plus tôt pour marcher un peu plus. Grâce à WeWard, nous avons donc un impact tangible sur la motivation des gens à marcher plus au quotidien.

Vous récompensez les pas de vos utilisateurs par de l’argent, comment vous financez-vous en retour ?

Notre modèle repose sur des partenariats stratégiques avec des marques, en particulier celles qui se concentrent sur le bien-être, la santé, et des domaines similaires. Ces marques cherchent à accroître leur visibilité au sein de notre application, qui bénéficie d’un fort trafic et d’une large audience. En contrepartie, elles payent pour obtenir cette visibilité.

Grâce à ces partenariats, nous avons pu créer un modèle économique qui est bénéfique pour toutes les parties : les marques gagnent en visibilité auprès d’une audience ciblée et engagée, tandis que nous finançons la marche et le développement de notre entreprise. Ainsi, nous avons pu construire une entreprise pérenne tout en encourageant une population active et soucieuse de son bien-être.

Quels bons souvenirs gardez-vous de tout le chemin parcouru ?

Je suis extrêmement fier du chemin que nous avons parcouru. Au départ, notre objectif de lutter contre la sédentarité était un véritable pari, presque fou. L’idée de récompenser, voire de payer les gens pour marcher semblait invraisemblable. Pourtant, aujourd’hui, nous constatons l’impact positif que nous avons réussi à créer, tant sur la santé des utilisateurs que sur le financement de projets solidaires. L’un des aspects dont je suis le plus fier est notre collaboration avec les associations. Nous avons déjà reversé plus d’un million d’euros pour financer des projets concrets. Par exemple, nous avons pu financer la construction complète d’une école au Nigéria, grâce à la participation des utilisateurs. Ce modèle, entièrement virtuel a des répercussions positives sur l’écologie, les centres-villes, et surtout sur la solidarité mondiale. WeWard, c’est donc bien plus qu’une simple application : c’est un moteur de changement positif !

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