« Il faut que ça change ! » La phrase résonne comme une seule voix devant les marches de la gare Riquier. Présent au rendez-vous, le directeur de la délégation départementale de l’APF, Denis Taccini, s’explique : « Même si des efforts ont été réalisés pour faciliter la vie des handicapés, il reste encore beaucoup de choses à faire. Nous sommes donc venus manifester devant ce lieu symbolique qu’est la gare Riquier et la place Blanqui car il s’agit d’un lieu totalement inaccessible pour les personnes en situation de handicap ». Et pour cause, la zone n’est abordable que par des marches. Des obstacles impossibles à surmonter pour des personnes se déplaçant en fauteuil roulant. « Comment puis-je prendre le train si je ne peux accéder au quai ? Et si j’y arrive, dans quel bus puis-je monter ? ». Pour Carine Labate, bénévole à l’APF et habitante du quartier de Riquier, comme pour tant d’autres, le parcours à Nice est semé d’embuches. Au quotidien, les défis sont nombreux : prévoir à l’avance un trajet possible, devoir passer sur la route empruntée par les voitures, demander de l’aide pour descendre d’un trottoir, … Les exemples ne manquent pas.
Un projet pour 2009
Venu accompagné du 1er adjoint, Eric Ciotti, ainsi que de l’adjointe au handicap, Sandrine Filippini, le maire de Nice, Christian Estrosi, a exprimé son soutien. Après quelques poignées de main et une visite express de l’intérieur de la gare ainsi que de la place Blanqui – inaccessible par moment – Christian Estrosi l’annonce : « Je soutiens ce combat du monde handicap. La SNCF est hors la loi… On va régler les problèmes petit à petit ». Sandrine Filippini le soutient. Selon elle, Nice sera une ville accessible par tous, qu’il s’agisse des personnes handicapées, des mères avec les poussettes et des personnes âgées. Elle précise : « Nous sommes en train de réaliser un plan de mise en accessibilité selon la configuration des terrains, … Le lancement est prévu pour 2009 ». Malgré tout, certains restent sceptiques tout en gardant espoir. Carine Labate l’avoue : « Moi, j’ai envie d’aller partout, de sortir comme tout le monde. Je suis une citoyenne à part entière ! Mais je constate que la situation n’a pas beaucoup évolué malheureusement. » Colère, tristesse, découragement, espoir, … Pour les personnes qui se sont mobilisés sur place, plusieurs émotions se dégagent. Et pourtant, une loi existe pour que la situation change. Il s’agit de la loi du 11 février 2005. Votée en faveur des personnes à mobilité réduite, elle définit un délai maximum de 10 ans pour rendre tous les lieux publics et les transports en commun accessibles. Reste à voir si d’ici 2015 cette loi sera mise en application.