Récupération de Donnèe
13.1 C
Nice
21 novembre 2024

Secours catholique : « L’ascenseur social est toujours bloqué »

Derniers Articles

Pendant sa semaine de vacances, l’équipe de Nice Première est heureuse de vous offrir une compilation de ses meilleurs articles. Pour cette troisième journée, vous retrouverez un hommage aux rédacteurs de Nice-Première qui durant un an ont écrit 2000 articles.

Dans l’ordre : Franck Viano (402 articles), Vincent Trinquat (197), Audrey Bollaro (112), Barbara D (49 articles), Nicolas Pelazza (26 articles, Kira (23 articles), Elise (22 articles) sans oublier les chroniques littéraires de Jean-Luc Vannier.
Vous trouverez donc en ligne aujourd’hui « L’Emploi à Nice » par Franck Viano, « Un beau mardi de fiançailles pour l’OGC Nice » par Vincent Trinquat, « Le casting de la Star Ac6 » par Audrey Bollaro, « Eric de Montgolfier entre humilité et passion » par Barbara D et enfin « Secours Catholique : l’ascenseur social est toujours bloqué » par Kira.

Bonnes vacances pour les plus veinards et excellente semaine pour les autres.

Quand le tourisme va, tout va ? Si riche soit-il sur le papier, le terrain montre qu’il est en réalité bien pauvre. Le Secours Catholique seul recense, en 2005, 10816 situations de pauvreté dans les Alpes-Maritimes. Majoritairement, ce sont les familles monoparentales et les personnes âgées qui sont touchées par ce mal. Les difficultés se situent principalement dans l’impossibilité d’assumer un logement et les charges locatives.


secours.jpg Côte d’Azur. 2006. La grande bleue est calme. Les bateaux paissent paisiblement au port de l’Ile de la Beauté. L’activité touristique est en plein boom. Cela sent les vacances et le café en terrasse. Brutalement, une image sinistre vient déranger cette idyllique vision. Un clodo misérable se fraye un passage. Vêtements crasseux, visage barbouillé, un chien à ses pieds. « Vous n’avez pas une cigarette ? » Vous répondez non et passez votre chemin. Bon pour la soupe populaire celui-là !

Paul* est un ancien chauffeur routier. Les méandres de la vie l’ont jeté sur le pavé. Un divorce, un licenciement et il descendit la pente. Sa famille ? Il ne veut pas l’embêter avec « ses histoires ». D’ailleurs, elle est loin, à Lille. Une sœur mariée qui vit chichement et arrive tout juste à nourrir ses deux enfants. Pourquoi fuir si loin ? Lille et Nice ce n’est pas la porte à côté. « Ici, il y a du soleil. Ca fait oublier la misère, comme disait Aznavour. En plus, vous avez vu, ils tombent comme des mouches dans le Nord en hiver ». Oublier la misère, le temps d’une journée. Les démons reviennent la nuit. Sans toit, ni foi, Paul dort dehors sur un vieux matelas récupéré dans une benne. « Heureusement que les autres sont là. Et puis la soupe aussi. Même si parfois, elle a un drôle de goût, la soupe », Paul fait un clin d’œil, allusion à la soupe au porc distribuée il y a quelque temps par des proches des jeunesses idenditaires niçoises.

Les autres, c’est Lucy, Ahmed et Joël qui partagent sa misère sur le même pavé. Gais lurons, ils « se marrent bien quand même ». Avec ou sans logement.
Les commerçants souhaitent leur départ. « C’est insupportable ! Ces odeurs, cette saleté sur l’une des plus belles places de Nice !», s’insurge Loïc, agent immobilier. Où iront-ils ? Pour eux, pas de logement social. L’OPAM a probablement ses têtes…

Le Secours Catholique fait ce qu’il peut pour les aider. Loin du misérabilisme, les bénévoles tentent de redonner confiance à ceux qui ont tout perdu. A travers, notamment, une aide au logement, critère de distinction entre la grande exclusion et d’autres formes de pauvreté. La construction d’un parc social et l’attribution d’aides au logement sont deux pierres de lance de l’association. Le soutien en ce domaine est en constante augmentation – il est passé de 9% en 2001 à 18% en 2005.

secours-2.jpg Chantal Gueneau est déléguée permanente adjointe au Secours Catholique des Alpes-Maritimes. Elle est l’une des initiatrices du Pacte Solidarité passé entre la Banque Populaire et le Secours Catholique. Ce contrat, signé le 4 juillet dernier, porte le nom de « Fonds de Cohésion Sociale ». Il s’inscrit dans le Plan de cohésion sociale, impulsé par le Ministre Jean-Louis Borloo. Plus particulièrement, dans le développement des micro-crédits qui permettent aux personnes en difficulté financière d’obtenir des prêts à un montant raisonnable afin de rénover leur habitat, investir dans l’achat d’une voiture, voire de reprendre une activité professionnelle et, pourquoi pas, créer une entreprise.

La Banque Populaire Côte d’Azur est la seule du département à s’être lancée dans cette aventure. Ailleurs en France, l’initiative est suivie par la Caisse d’Epargne et le Crédit Mutuel. La banque s’engage à accorder un prêt de 500 à 3000 euros, garanti à 50% par le Secours Catholique.

Ce coup de pouce tombe à pic. Si on avait évité la catastrophe du « CPE », le « CNE » fait déjà des ravages. Certes, il semblerait que ce contrat fasse baisser les chiffres du chômage. Mais il amplifie de toute évidence la précarité. « Les banques refusent de prêter de l’argent aux CNE, parce qu’elles n’aiment pas prendre de risques. Par ailleurs, elles ont tendance à moins bien conseiller que par le passé et dirigent ces personnes vers des solutions coûteuses, telles les crédits Cofinoga », constate Chantal Gueneau.

L’initiative des micro-crédits apporte peut-être une solution aux personnes concernées. D’autant, que les bénévoles du Secours Catholique suivront les intéressés tout au long de l’opération. Loin d’être une panacée, le « Fonds de Cohésion Sociale » est un espoir pour tous ceux qui veulent retrouver un foyer et un toit.

* Les noms des sans-abri ont été changés à leur demande

Auteur/autrice

spot_img
- Sponsorisé -Récupération de DonnèeRécupération de DonnèeRécupération de DonnèeRécupération de Donnèe

à lire

Reportages