C’est bien connu : la maladie effraie. Et être atteint d’une pathologie peut signifier aussi subir des discriminations. À l’occasion de la 21e journée mondiale de lutte contre le SIDA, les membres du conseil municipal de la ville de Nice ont accepté de prêter leur image pour la campagne militante de AIDES. Une campagne d’affichage qui a déjà vu le jour l’an dernier et où on pouvait y voir par exemple Line Renaud qui délivrait le message suivant : « Me donneriez-vous toujours autant d’affection si j’étais séropositive ». Percutante, cette campagne met en évidence « le regard que l’on porte sur une personne qui est séropositive ou pas », confie Sophie Becquet, déléguée de la région PACA-Est pour l’observatoire Sida Info Service. Elle a débuté le 23 novembre et se poursuit jusqu’au 8 décembre. L’objectif : lutter contre les discriminations qui « sont bien souvent liées à des peurs et à des représentations sur le mode de contamination du virus », ajoute Sophie Becquet.
Les discriminations ne faiblissent pas
Une enquête révèle que près de la moitié des personnes interrogées, sur un échantillon de 273 personnes, ont déjà vécu des situations discriminantes dans le domaine de la santé. Et en particulier chez les dentistes. Alors pourquoi ces professionnels de santé opèrent-ils une telle attitude à l’égard des personnes atteintes du virus ? À cause de la « méconnaissance ». « Le VIH est présent dans le sang, pas dans la salive », affirme Sophie Becquet. Il convient néanmoins que « le professionnel de santé doit prendre des mesures nécessaires en lien avec le virus », poursuit-elle. On aurait des difficultés à le croire mais des discriminations sont aussi présentes au sein de la famille. Autre domaine où avouer sa séropositivité peut être problématique : le milieu professionnel. Malheureusement, affirmer être porteur du virus du SIDA peut porter préjudice à un demandeur d’emploi. Mais « Il faut inciter les employeurs à se renseigner sur la maladie », dit Sophie Becquet. Chaque personne ayant droit à la justice en France, elles peuvent aussi avoir recours à une procédure juridique pour faire part des discriminations qu’elles subissent. Mais « peu de personnes font les démarches nécessaires par méconnaissance des droits et par peur », confie Sophie Becquet. Si la peur est présente, « certains manquent de force pour entamer une démarche juridique », ajoute-t-elle. Mardi, on fera appel à la générosité des Français pour battre le record de dons de l’année dernière qui était de 6,3 millions d’euros. Une somme qui paraît « dérisoire », comparée aux 122,8 millions d’euros récoltés par le Téléthon l’année dernière.