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22 novembre 2024

Tribune : tirer les leçons de la crise de la Covid-19 pour construire plus et mieux demain

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Nous l’avons certes oublié mais il y a un lien entre l’architecture de nos villes et les épidémies. En termes d’urbanisme, cela vient donc à dire que la COVID-19 va modifier les villes et les logements.


La crise sanitaire a mis en lumière combien les Français sont inégaux face au logement, sa taille, son éventuelle surpopulation, l’accès aux espaces extérieurs, son adaptation aux nécessités du télétravail ou sa proximité à un travail essentiel pour la Nation. La qualité du logement est donc un chantier d’avenir tant dans le neuf que dans l’ancien dans les zones tendues comme dans les villes moyennes ou dans l’espace rural.

Elle a également rappelé que si le logement occupe une place majeure dans la vie quotidienne des ménages, il contribue aussi à l’attractivité des territoires, il participe trop souvent à la fracture territoriale et il est un élément essentiel de la transition écologique et énergétique.

Cette crise sanitaire a déclenché une crise économique et sociale qui a renforcé une crise du logement existant depuis quelques années. Les chiffres de la construction pour 2020 font état de 100 000 logements de moins, avec très certainement des effets d’entraînement négatifs en 2021.

Pour rattraper ce retard au plus vite et durablement, il convient de mobiliser les ressources et pour ce faire comme face à la crise du logement de l’avant-guerre, il faut développer le logement abordable en relevant le défi de la « sobriété foncière » ou l’objectif de « zéro artificialisation nette » en évitant tout blocage, en s’adaptant à la réalité du terrain, en dérégulant pour rendre les PLU plus simples et plus applicables. Pour ce faire, une meilleure connaissance du foncier est indispensable pour la mise en place d’un urbanisme plus vertueux et pas nécessairement plus coûteux pour les collectivités territoriales.

Osons promouvoir une densité acceptable et acceptée, adaptée à la crise que nous avons vécue avec des espaces extérieurs et partagés, pour éviter la promiscuité. Osons réintégrer la nature en ville en élevant ou surélevant des bâtiments et en libérant de l’espace au sol.

La ville dense est aussi celle d’une solidarité retrouvée ou de la proximité des soins et des services accessibles à pied.

En promouvant la compacité de nos villes, on évitera le renchérissement du coût du logement qui de fait est un frein considérable à la relance du parcours résidentiel et donc à l’accession à la propriété.

La crise sanitaire a également souligné combien le logement est un bien de première nécessité. Il conviendra de continuer à travailler, à sécuriser l’accès et le maintien dans le logement face à une montée inquiétante de la pauvreté.

Enfin, face à l’expérience du télétravail, l’évolution durable de ces pratiques en entreprises, l’immobilier de bureau pourrait conduire à reconvertir en logement des immeubles dans les centres-villes et de fait conduire les investisseurs institutionnels à se repositionner sur le marché du logement qui offre une rentabilité stable et de faibles risques.

Concevons enfin que le logement au sens large est un secteur de temps long, que l’on construit pour des décennies voire beaucoup plus longtemps et que plus que jamais l’immobilier doit être un instrument d’aménagement du territoire.

Dominique Estrosi-Sassone
Sénateur des Alpes-Maritimes

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