La société française Ziwig a mis au point un test salivaire qui permettrait aux personnes touchées par l’endométriose de pouvoir se faire dépister en quelques jours et ceux à n’importe qu’elle stade de la maladie.
Faire passer le diagnostique entre huit ans et dix ans à une dizaine de jours, tel est l’objectif de la société lyonnaise. L’Endotest est un test salivaire à faire soi-même. Une fois qu’il est réalisé, il suffira de l’envoyer dans un laboratoire pour que ce dernier procède à un séquençage ADN qui déterminera si la personne est ou non touchée par la maladie.
Il a été testé par un panel de deux cents femmes dans plusieurs hôpitaux français et ceux dans le cadre d’un partenariat public-privé. Cet essai a conclu que le test était fiable à 96 %. Il a été approuvé par plusieurs associations, dont ENDOmind qui lutte contre la maladie.
Il aura nécessité trois ans de recherche à Ziwig, société spécialisée dans l’intelligence artificielle et le séquençage à haute définition des ARN humain, pour mettre au point son test.
Une maladie encore très méconnue
L’endométriose est une maladie gynécologique entraînant des douleurs abdominales et pelviennes. Elle est aussi la première cause d’infertilité. À cela s’ajoutent des douleurs pendant les règles et les rapports sexuels, de la fatigue chronique, entre autres, comme le précise le site d’ENDOmind. Des symptômes et leur intensité qui varient d’une personne à l’autre.
« Il y a différents degrés, certaines femmes ont des formes graves et peu de douleurs. D’autres ont des formes légères, mais des douleurs importantes, explique Nathalie Clary, la présidente de l’association ENDOmind, on ne comprend pas encore pourquoi ». Il existe trois formes de la maladie : « légère, modéré et profonde ». Elle ajoute : « On n’a pas d’autres critères ».
C’est une maladie mal diagnostiquée qui touche pourtant une femme sur dix. Ce qui représente en France entre 1,5 et 2,5 millions de personnes.
L’endométriose est dépistée tardivement, car « c’est un sujet tabou qui souffre aussi d’idées reçues. On n’en parlait pas beaucoup jusqu’à récemment », détaille Nathalie Clary. « On a considéré que les règles douloureuses c’est normal. On n’allait donc pas forcément consulter. Les médecins eux-mêmes étant sujets à ces idées préconçues ».
Des professionnels de santé pour qui cette maladie ne figure dans leur programme d’étude que depuis l’année dernière. La présidente de l’association confie : « Jusqu’à septembre 2021, les formations à l’endométriose en médecine ne duraient qu’un quart d’heure ».
Une recherche balbutiante :
La maladie se caractérise par des tissus proches de celui de l’utérus, qui se développent en dehors de ce dernier. Aujourd’hui le dépistage passe par une échographie ou par une IRM.
Il n’existe pas de soins dédiés à l’endométriose. La présidente d’ENDOmind précise : « On utilise des traitements détournés de leur utilisation première. C’est un peu du « bricolage« ».
La maladie étant peu connue elle souffre d’un manque de recherche pour mieux la comprendre et mieux la soigner. « Il y a un besoin de développer la recherche. Elle en est à ses balbutiements ».
L’Endotest n’est pas encore mis en vente sur le marché, car d’après Franceinfo, la société attend la validation de la Haute autorité de santé pour pouvoir le faire rembourser par la sécurité sociale.