Nice-Premium : Comment est né le concept Vigicarotte?
Edouard Noblecourt : Vigicarotte est une initiative de MAAF Assurances en partenariat avec la
Sécurité Routière. Après un test de l’opération en 2000, en Charente
Maritime, l’opération est devenue mensuelle en 2001.
NP : Pouvez vous rapidement rappeler à nos lecteurs le principe de cette
opération?
Edouard Noblecourt :
Le principe :
L’opération se déroule chaque mois dans un département différent depuis
janvier 2001. Nous nous y installons à chaque fois pour 8 soirées dans 4
discothèque partenaires, chaque vendredi et samedi du mois.
Sur place, nous bénéficions de l’appui de nos partenaires de communication
que sont NRJ et Paru Vendu, nous avons également une campagne de tractage et
d’affichage et de ralations presse.
En arrivant en discothèque, nous interpellons les jeunes afin d’inciter le
conducteur à nous remettre son permis de conduire, s’il le souhaite. En
echange, il a, dans un premier temps, droit à un jeton lui offrant une
boisson soft gratuite.
Pendant la soirée, nous avons sur place des animations secondaires que sont
un simulateur d’alcoolémie sur ordinateur tactile ainsi qu’un masque qui
simule 2 grammes d’alcool. Cela nous permet d’éclairer les jeunes sur des
risques qui peuvent rapidement devenir très grands.
NP : Existe-t-il un discours différent selon les départements?
Edouard Noblecourt : Non, pas vraiment, même si les résultats et les comportements sont très
variables selon les départements, les risques et la manière de les prévenir
sont identiques. On va juste adapter notre discours à l’individu (par
exemple, il y a beaucoup plus de 2 roues et donc d’accidents en 2 roues dans
un département comme les Alpes Maritimes).
NP : Quel travail reste-t-il encore à faire pour que les jeunes qui sortent
aient conscience qu’il ne faut pas associer amusement, alcool, conduite et
vitesse?
Edouard Noblecourt : Malgré ce que l’on peut penser, il y a tout de même une prise de conscience
collective et individuelle chez les jeunes conducteurs aujourd’hui,
notamment chez les très jeunes conducteurs (18-21 ans) qui ont été la cible
principale, depuis quelques années de nombreuses campagnes de prévention
routière.
Il reste certes du travail à effectuer, mais les chiffres (hormis la forte
croissances des décès au mois de mai) ont tendance à montrer que le double
impact de la prévention et de la répression tend à porter ses fruits, même
si on aimerait que la répression joue un rôle moins important que la
prévention, ce qui n’est pas nécessairement le cas aujourd’hui.
NP : Pour finir existe-t-il d’autres projets et que feriez vous concrètement si
vous aviez un budget illimité?
Edouard Noblecourt : De nombreux projets sont déjà menés par MAAF Prévention et Sécurité en plus
de l’opération Vigicarotte et effectivement un budget illimité permettrait
d’en lancer de nouveau et d’élargir le plan d’action d’une opération de
grande échelle comme Vigicarotte.
MAAF mène des projets de prévention routière auprès des personnes agées,
mais mène d’autres opérations de prévention sur la santé en général et
également sur la vie quotidienne.
