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2 novembre 2024

1150 km en 15 jours, le coureur Stanislas Gruau l’a fait !

Stanislas Gruau s’est lancé le pari fou de rallier Lille à Nice, de l’EDHEC à l’EDHEC, à la seule force de ses jambes. Il est arrivé hier soir, vers 18h à Nice, après 15 jours de course et 1150 kilomètres. En attendant un Paris-Athènes prochainement.


Ismaël Paredes © Nice Premium
Ismaël Paredes © Nice Premium
Il est 18 heures, la silhouette de Stanislas Gruau s’affiche au bout d’un tapis rouge devant l’EDHEC de Nice. Il est entouré d’autres coureurs, proches, étudiants qui ont effectué cette dernière trotte avec lui, depuis Cannes pour les plus courageux. Un soutien qu’il n’attendait pas aussi fort et qui l’a surpris : « je n’aurais pas cru fédérer autant. Je savais que c’était que hors du commun ce que j’allais tenter – ça a fait rire les copains – mais j’ai reçu beaucoup de mails d’encouragement. »

Ce projet lui faisant envie, à « un âge où il faut oser, ne pas avoir peur ». Des choses qui lui ont été apprises à l’EDHEC, alors, dès lors que le parcours Lisbonne – Barcelone envisagé n’a pas pu se faire, il a vu ce parcours s’imposer logiquement à lui « comme un trait d’union entre les deux campus ». En France, c’est plus d’ailleurs plus facile « des fois le parcours était modifié le matin même ». Souriant, détendu, affûté mais pas creusé, on a bien du mal à croire qu’il a traversé la France en 15 jours. « Le meilleur muscle c’est encore celui qui est entre nos 2 oreilles ». Pas d’exploit possible sans un mental à toute épreuve et « pas de record sans folie ».

Non, les banquiers ne courent pas qu’après l’argent

Il y a quelques années encore, Stanislas n’aimait pas forcément la course. En tout cas pas sans but précis ou un ballon à poursuivre pour agrémenter la chose. Mais il a fini par s’y mettre, et petit à petit, il s’ est aperçu de sa faculté à récupérer très vite. Cet ancien étudiant de l’EDHEC (École Des Hautes Études Commerciales) de Lille prendra finalement goût à la course. Banquier à la ville en région parisienne, il finira par rentrer du travail de Saint Germain à l’Etoile au pas de course. 20km en 2 heures au lieu d’une, c’est toujours une heure de moins dans les bouchons.

 » Les premiers soutiens sur ce projet ont été les amis. La famille c’est normal il y a une réticence de leur part, d’ailleurs on ne leur dit pas forcément tout on les préserve ! (rires). » Pas évident en effet d’annoncer que l’on va courir deux marathons par jour quand les médecins n’en conseillent pas plus de deux l’année. Lui aussi a été préservé par son staff. A un moment donné le corps est tellement usé que « c’est le mental qui prend le relais ». « Quand les cuisses sont tétanisées, s’il n’ya pas une solution à chaque problème qui se pose à lui, ou un bon point à côté d’une mauvaise nouvelle ça devient très dur. »

Ce parcours qui lui aura permis de retirer une grande confiance en lui. et lui aura énormément appris sur lui-même. Il n’a pas de leçons à donner, mais il y en a à prendre : en terme d’humilité, de courage, et de patience même. Certains qui l’ont accompagné, notamment au delà du 60ème km, lors qu’écouter ces voisins d’épopée raconter leurs histoires devenait quasi indispensable pour passer outre la souffrance, ont pu tirer ces mêmes bénéfices. Sans parler de l’association L’enfant @ l’hôpital qui se verra reverser de l’argent par le sponsor Cargill.

Tous les chemins mènent à… Athènes

« D’être arrivé c’est un plaisir, un soulagement ». Durant le périple, c’est son état d’esprit positif qui lui aura permis de répondre par des sourires et des signes amicaux aux quelques doigts d’honneur essuyés au bord des routes, et de rester serein en toutes situations. « Il ne faut pas se laisser atteindre ou perturber ». Autre secret, la segmentation de l’effort, des pauses de 15 à 20 minutes chaque deux heures, et se donner des buts précis, concrets : « ce soir, le lit douillet, la soupe » ou lors d’étapes cauchemardesques avec la pluie glaciale pleine face dans des octes interminables, penser au quart d’heure de répit au chaud dans une voiture et pas à l’arrivée qui se fera après minuit.

Stanislas Gruau est très lucide quant à ses ambitions futures : un défi Paris – Athènes. Ce Lille-Nice lui a permis de s’acheter une crédibilité auprès des sponsors, qu’il n’a pas manqué de remercier, aussi chaleureusement qu’il a salué ses proches et son staff « c’est un succès de groupe, rien n’aurait été possible seul ». Le raccordement de Paris à Athènes à pied par Stanislas Gruau, initialement prévu en 2012, ça ne sera peut-être pas avant 2013, « le temps de repartir sur autre chose (le travail dès octobre) et que l’envie revienne d’elle-même ». Un an après un saut dans le grand bain avec un Brest – Saint Malo, quelque chose nous dit qu’on risque de le réentendre dire « c’est la première fois que j’ai aussi mal dans ma vie » encore de nombreuses fois.

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