L’ancien record du monde tenait depuis huit ans. Alain Bernard améliore son temps en finale du 100 m, dès le lendemain. Cet exploit laisse penser les choses les plus désagréables de la part de ses adversaires, à commencer par l’italien Federico Magnini qui accuse le nageur antibois de s’être dopé. Il retirera finalement ses propos le jour d’après en s’excusant mais le Français est survolté. Ceux qui seront face à lui dans les demi-finales du 50 m en seront pour leur frais avec un nouveau record du monde à la clef. Une deuxième médaille d’or avec une autre superbe course le dernier jour des championnats et voilà, qu’Alain Bernard s’est fait un nom et un prénom dans le monde de la natation. A présent, il le sait, il est attendu dans toutes les piscines dont celle de Dunkerque du 20 au 27 avril pour les championnats de France, qualificatifs pour les Jeux Olympiques de Pékin.
Pourtant, il a bien fallu redescendre sur terre et se remettre au travail, et ce dès mercredi matin. Au lendemain d’un tour des télés parisiennes, Alain Bernard a enchaîné les longueurs à Antibes sous l’oeil de son entraineur Denis Auguin. Il en a été de même jeudi puis vendredi, jour un peu particulier puisque tous les médias étaient conviés à une conférence de presse à Thalazur après avoir assisté à son entraînement en milieu d’après midi.
Une présence des journalistes qui n’a pas perturbé les benjamins du Cercle des Nageurs d’Antibes qui avaient l’honneur de s’adonner à leur passion aux côtés de la nouvelle coqueluche française. Un moment qu’ils ont pu apprécié : » Ca fait de sacrées sensations, ça fait bizarre de nager pas loin de lui « admet Raphaël. Nazim renchérit : » Ca fait très plaisir, ce n’est que du bonheur que d’être dans la même piscine que lui. Ca nous encourage à nager. Je suis persuadé qu’il va battre le record du monde aux Jeux Olympiques tellement il s’entraîne. «
Les jeunes ne sont pas les seuls impressionnés par le champion. Franck Esposito, gloire de la natation tricolore dans les années 90 est tout aussi élogieux. » C’est génial, c’est historique je crois. Et puis, en tant que directeur sportif que je suis, ça prouve que la ligne directrice qu’on a mis en place depuis trois ans fonctionne bien. Quand on bat un record, on fait partie des gens qui vont le plus vite au monde. En battre trois, c’est fabuleux. « Même son de cloche pour le président du club, Stéphane Ruel : » C’est quelque chose d’inespéré car j’ai réussi en trois ans à insérer Franck Esposito en tant que directeur du club mais aussi à faire venir Denis Auguin et Alain Bernard. Tout le travail fait depuis deux ans avec eux deux a payé. C’est une très grande fierté. «
Si la direction est ravie de la présence d’un nouveau champion d’Europe, on imagine qu’elle le sera d’autant plus s’il réussit là où tout le monde l’attend, c’est à dire aux championnats de France. Il semble à l’actuelle inimaginable qu’il ne puisse pas se qualifier pour les Jeux Olympiques de Pékin. En Chine, le jeune nageur tricolore aura fort à faire avec les meilleurs athlètes de sa discipline, Peter Van Den Hoogenband, l’ Américain Michael Phelps ou encore le nouveau recordman du monde du 50 m, l’Australien Eamon Sullivan.
Il reste toutefois une question en suspens, la nouvelle combinaison Speedo avec laquelle treize des quatorze derniers records du monde, ont été battu, sera t-elle autorisée ? Elle vient en tout cas d’être interdite pour les sélections canadiennes et il se murmure que la fédération française envisage de faire de même. Alain Bernard est clair : » S’il faut nager avec une combinaison unique ou même en maillot de bain, on le fera. «
Une chose est sure, tout le club le soutient et il se sent très bien sur la Côte d’Azur. Il attend donc Dunkerque avec impatience pour montrer qu’il est le meilleur de tous.
