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23 août 2024

Benjamin Landier : « je suis un compétiteur dans l’âme »

Du 8 au 13 mars derniers avaient lieu, au vélodrome couvert de Montichiari (Italie), les championnats du monde de paracyclisme sur piste. Le Niçois Benjamin Landier y a représenté la France en finissant à la 14e place de la poursuite et à la 16e place du kilomètre. Il nous livre ses impressions sur sa prestation lors de ces Mondiaux.


© Thierry Soubier
© Thierry Soubier

Benjamin, vos objectifs lors de ces championnats du monde étaient de rentrer dans les huit premiers pour la poursuite et les cinq au kilomètre. Vous terminez dans ces deux disciplines respectivement à la 14e et à la 16e place. Est-ce une contre-performance, selon vous ?

oui et c’est vraiment dommage, car je me suis très bien entrainé et que je suis en forme. La faute tout simplement à un manque d’expérience. Je me suis préparé sur la piste d’Hyères qui est en extérieur donc beaucoup moins rapide. Le fait est que pour la course, il aurait fallu conjuguer la forme à un braquet plus important, je me suis retrouvé à trop mouliner. Comme si, quand vous roulez en voiture, il vous manquait la cinquième vitesse sur autoroute. Mais j’ai toute l’année pour réaliser de meilleurs temps en prenant de l’expérience sur les courses « valide » sur piste dans mon objectif, Londres 2012.

Que retirez-vous de cette expérience dans ces Mondiaux ?

Du positif, j’ai reçu ma confirmation officielle par l’UCI de ma classification handisport. On ne s’en rend pas compte mais je vous garantie que c’est important pour sentir qu’on fait partie de cette famille. Depuis cette année seulement je peux pédaler sans que le moignon gonfle et devienne douloureux, soit deux ans après l’amputation. Les progrès sont donc constants et le plaisir immense. Rien que ça me satisferait. Mais je suis un compétiteur dans l’âme et les victoires que j’ai obtenues l’an dernier en appellent d’autres. J’ai reçu cette année beaucoup plus de soutien de par mon encadrement, que ce soit les amis, les sponsors, mon club, les institutions… Et cela doit continuer car le fossé se creuse en termes de moyens par rapport aux autres nations.

Vous dites que la France est en retard dans ce sport ?

Attention, la France a quand même fini deuxième nation au classement UCI 2010. Mais nos aides fédérales sont quasi-inexistantes. Aucun matériel ne nous est fourni, je vous assure que c’est un peu rageant de voir les autres nations qui partent en stage sur les vélodromes couverts, équipées du meilleur matériel qui, soit dit en passant, est français !! Beaucoup de personnes entendent que les handisports français ramènent beaucoup de médailles, pensant que nous avons au moins des moyens équivalents aux meilleures nations. Mais il n’y a aucune comparaison possible. Et encore moins par rapport aux équipes de France valide.

Vous semblez fataliste…

Mais au contraire ! Au lieu de me démotiver, cela m’a permis de m’adapter à une stratégie mêlant des compétences humaines et logistiques, du sérieux et mes capacités physiques. Vous savez, certaines personnes sont impliquées dans ce projet depuis ma reprise du vélo en handisport lorsque tout ceci n’était que des rêves lointains, d’autres sont venues le rejoindre depuis. Je leur dois mes résultats rapides et je les en remercie. Mais cela ne suffit pas. J’ai vu cette semaine où se situe la barre. Maintenant, je sais comment l’atteindre et surtout la passer.

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