Une chaleur de plomb a embrasé Nice hier. Après une journée passé à la piscine, les jeunes pousses de l’Entente Saint-Sylvestre-Nice-Nord reviennent tâter le cuir sur le terrain situé avenue de la Clua, au nord de Nice. Assis sur les bancs, les éducateurs se désaltèrent, puis allument la télévision afin d’assister à la victoire du Français Thomas Voeckler au terme de l’étape Pau/Bagnères-de-Luchon sur le Tour de France cycliste. Quelques minutes plus tard, le président de l’ESSNN, Christian Tebbakha arrive. Il salue ses troupes, s’assied à son bureau, puis nous livre ses vérités sur la saison dernière, qui a vu l’équipe fanion tomber en Promotion d’honneur B (PHB).
L’équipe fanion de l’Entente Saint-Sylvestre-Nice-Nord a été reléguée en Promotion d’honneur B (PHB) la saison dernière en terminant 14e et dernier de PHA. Qu’est-ce qui n’a pas marché ?
Pourquoi avez-vous maintenu votre confiance au coach, Christian Olivon ?
C. T : « Je n’ai pas remis en question ses compétences d’entraîneur. À sa charge, il était cependant responsable du recrutement. Cette année, il a un regard plus neuf sur les recrues. Il privilégie la jeunesse ».
Quel sera l’objectif de l’équipe fanion, cette saison ?
C. T : « Il faut se maintenir en PHB. Pour cela, on va reconstruire une équipe avec les jeunes qui passent des U 19 aux Seniors. Pour eux, cela ne sera peut-être pas facile les premiers temps. Mais on compte sur leurs qualités de footballeurs, dont ils ont fait preuve toute la saison dernière en U 19, pour pouvoir tirer le groupe vers le haut ».
« Le club se porte bien financièrement » (Christian Tebbakha)
Hormis les U 19 Excellence, les équipes de jeunes ont des résultats très moyens. Pis, il y a une valse des éducateurs. Pourquoi ? 
C. T : « Pour la plupart des éducateurs dans le monde amateur, entraîner devient un sacerdoce. La notion de plaisir est de moins en moins évidente. Il faut savoir que nous n’avons pas d’objectifs précis pour nos éducateurs. (Il marque un temps d’arrêt.) La valse ? C’est un grand mot ! C’est vrai qu’on fait des réajustements, mais on ne change pas 80 % de notre effectif. Juste 20-30 %. Les éducateurs viennent pour donner de leur temps et perçoivent des sommes dérisoires. Il ne font pas ça pour l’argent ».
Justement, parlons d’argent. Comment se porte l’Entente Saint-Sylvestre-Nice-Nord, financièrement ?
C. T : « Le club se porte bien financièrement parce qu’il ne s’est jamais engagé sur des dépenses importantes, au niveau de l’équipe fanion. Il n’y a pas de salaires fixes au club, il n’y aucun joueur indemnisé. Les éducateurs le sont en revanche, selon un barême qui oscille entre 100 et, au mieux, 250-300 euros suivant les catégories. On ne s’envole pas avec l’argent ».
L’ESSNN est le deuxième club de football à Nice. Mais le club est écrasé par l’omniprésence médiatique du Gym. Comment l’expliquez-vous ?
C. T : « Déjà, c’est logique. L’OGC Nice est un club professionnel qui a une histoire. Nous ne souffrons d’aucun complexe par rapport au Gym, bien au contraire ! Nous avons même signé un partenariat avec eux. Ils se sont engagés à respecter nos jeunes, à ne pas venir piller le club. Dès que nos jeunes arrivent à maturité pour entrer en pré-formation, il y a des sélections. Cela se fait en bonne camaraderie avec l’OGC Nice, avec qui nous entretenons des relations privilégiées ».
Ambitionnez-vous de gravir les échelons pour titiller l’OGC Nice, à terme ?
C. T : « Non, on ne rentrera jamais dans le monde professionnel, même si un mécène vient (sic). Ce n’est pas la vocation du club. Notre priorité, c’est de former les jeunes. À l’heure actuelle, on souffre d’un manque de terrains et de moyens. Notre objectif, c’est d’avoir tous nos jeunes en Ligue. Mais tant qu’on n’aura pas un terrain réservé à Saint-Sylvestre, ce sera compliqué de parvenir à nos fins ».
