Dans cet entretien, Hugo Mora, joueur du Nice Volley-ball, nous raconte ses premiers pas en professionnel et les défis du club azuréen pour cette saison 2021-2022. Ce soir, les Niçois, sixième au classement, reçoivent Paris, 7e de Ligue A. L’occasion de confirmer une belle saison et un statut de prétendant aux play-offs en avril.
Pourrais-tu revenir un petit peu sur ta jeune carrière ? Comment et où as- tu découvert le volley, par quel club es-tu passé ?
Mes deux parents ont été volleyeurs professionnels, mon grand-père paternel aussi. Il a joué en équipe de France tout comme ma mère. Donc j’ai vraiment été bercé par le volley très tôt mais au départ c’était pas forcément un sport qui m’intéressait. Jusqu’au jour où je m’y mets vraiment en 6ème avec ma mère pour entraîneur, dans un petit club à Meximieux dans l’Ain. En 3ème, j’ai rejoint le plus gros club de la région, l’ASUL Lyon, dans le but d’intégrer une formation sport-étude l’année suivante. Après un an, j’ai réussi à intégrer la formation mais j’ai eu un grave accident qui m’a éloigné des terrains pendant toute l’année. Au lycée j’ai continué de jouer pour l’ASUL jusqu’à ce que je rejoigne Nice en fin de terminale. Ça fait aujourd’hui 3 ans que je suis à Nice, et depuis cette saison j’ai intégré à plein temps le groupe professionnel.
Comment s’est passée ton arrivée à Nice ?
Je connaissais très bien l’entraîneur du centre de formation de Nice, il était entraîneur de l’ASUL quand j’y jouais. Il connaissait aussi mes parents et mon contexte familial donc ça m’a vraiment conforté dans mon choix.
C’est donc ta 3ème saison à Nice, comment ton rôle a évolué dans l’effectif depuis ton arrivée ?
Le projet quand j’ai signé en centre de formation c’était de me former pendant 2 ans avec l’équipe réserve qui évoluait en Nationale 2, de faire beaucoup d’entraînements et de musculation. L’objectif au bout de ces deux ans était d’intégrer l’effectif pro, ce que j’ai réussi à faire cette année. On a bien travaillé pendant deux ans et maintenant que j’ai réussi à atteindre ce stade là il faut continuer.
L’année passée vous avez réalisé une saison compliquée où vous avez fini 13e sur 14, qu’est-ce qui s’est passé cette saison pour que l’équipe soit transformée à ce point ?
On a vu un nouvel entraîneur arrivé, Rafael Redwitz, qui était encore joueur l’an passé en Italie. Il est arrivé avec de grosses ambitions cette année et avec un recrutement totalement différent. Il a ramené une autre philosophie à l’entraînement, de la rigueur, du travail. C’est des choses qui maintenant payent. On a mis un peu de temps à se lancer mais maintenant on voit qu’on progresse beaucoup. Il instaure cette dynamique et cet esprit à l’entraînement qui ressort sur les matchs.
Pour les lecteurs de Nice Premium qui ne connaissent pas forcément le volley, comment définirais-tu le rôle de passeur ? C’est le rôle que tu occupes au sein de l’effectif et qui est central dans une équipe de volley.
Au volley, on dit que le passeur c’est le tacticien, c’est un peu le meneur de jeu au basket. C’est par lui que transite tous les ballons, il organise le schéma offensif d’équipe et décide qui va attaquer. Il a un rôle déterminant dans l’équipe, ce n’est pas le joueur le plus impressionnant physiquement mais tactiquement il se doit toujours d’être au top.
Tu n’es pas le seul joueur de Nice à évoluer au poste de passeur. Il y aussi l’argentin Matias Giraudo, quelle est ta relation avec lui ? Est-ce que vous avez un entraînement particulier ou des consignes particulières du coach ?
Oui, on a une concurrence très saine, on était très potes sur et en dehors du terrain. Notre coach Rafael Redwitz est un ancien passeur donc il a pas mal de conseils à nous donner. Des fois on fait des entraînements où on est que deux où on fait des cibles et des gammes pour notre. C’est super intéressant d’évoluer à côté de Matias car il a une autre expérience que la mienne puisqu’il a joué en Italie en tant que deuxième passeur. Ça me pousse à être meilleur de jour en jour.
Ici au Nice Volley-ball, l’équipe est constituée de joueurs de différentes nationalités. Es-ce que tu avais déjà connu une équipe avec autant de nationalités différentes ?
Non, en centre de formation je côtoie que des joueurs français. Cette année on a eu sur l’ensemble des équipes du championnat, une énorme arrivée de joueurs sud-américains. Ce sont des joueurs qui, sur le papier, coûtent un peu moins cher que les joueurs français. C’est vrai que ça fait bizarre de côtoyer autant de joueurs étrangers alors qu’on joue dans le championnat de France mais il apporte beaucoup pour notre équipe à Nice.
Est-ce que le fait de côtoyer des joueurs de nationalité différente, t’a apporté une vision différente du “volley à la française” que tu as toujours connu ?
Bien sûr, c’est des tactiques différentes, des jeux différents.. C’est super intéressant dans la formation d’un jeune joueur comme moi, en plus qui évolue en tant que passeur. Notre coach Rafael Redwitz qui est franco-brésilien, a connu le volley hors-france et nous apporte des choses qui font qu’on a un jeu complètement cosmopolite et super intéressant. Et ça me plait beaucoup de sortir du schéma français du volley.
Dans quelques semaines il y aura les playoffs, si le classement actuel ne change pas vous devrez affronter Montpellier : est-ce que vous avez déjà commencé à évaluer cette équipe ou d’autres équipes potentielles que vous pourriez affronter ?
Oui en tant que joueurs on se pose des questions à l’extérieur des entraînements. Par contre quand on est à l’entraînement on essaye déjà d’avoir notre place en playoff. Tout manière on sait déjà qu’on va jouer une grosse équipe et puis les play-offs c’est différent du championnat c’est une autre atmosphère.
Dernière question, ce soir vous jouez un match très important, vous affrontez Paris qui est un point au classement derrière vous. Comment est-ce que vous aborder ce match ?
On essaye d’être au maximum détendu mais c’est sûr que c’est une équipe qui est au coude-à-coude avec nous. C’est un match important tout le monde le sait, on a des joueurs d’expériences qui savent gérer ces moments là. C’est aussi important d’être au courant de nos armes et de savoir qu’on peut battre cette belle équipe de Paris.