Nous le relations dans notre article d’hier, la situation du Rugby Nice Côte d’Azur est loin d’être brillante et l’inquiétude gagne même du terrain chaque semaine au gré des rebondissements irréguliers du ballon ovale qui fait toute la beauté de ce sport.
Certes, il faudra bien un jour prochain trouver les coupables de cette lente descente aux enfers mais l’important, aujourd’hui, n’est-il pas plutôt de construire l’avenir ? Et ce dans l’attente de la réunion du Comité Directeur de jeudi qui, à ce que l’on dit, pourrait acter l’insolvabilité du club avec les conséquences qui vont avec…
Mais où sont les apports financiers des soi-disant investisseurs qui avaient fait l’union sacrée avec les quelques gloires locales en quête de pouvoir pour un projet finalisant une montée en Pro D2 en trois ans et en Top 14 dans les trois ans suivants ?
Il est vrai que, depuis belle lurette, les « gosplan » à la soviétique ne sont plus à la mode, mais est-il possible que le stratège qui a savamment conçu tout cela derrière le rideau (heureusement pas de fer !) ait pu engager la Mairie à soutenir et valider un projet qui, si les intentions étaient bonnes, manquait du « nervus rerum », à savoir la capacité de faire en sorte que les budgets mirobolants puissent être suivis par des actes concrets au lieu des belles paroles et promesses.
Des forfaits généraux de l’équipe B, des dettes accumulées, des investissements à l’arlésienne… Il est clair que le malade est dans une situation critique mais aux grands maux, les grands remèdes et pour cela pas de place à l’improvisation mais à des recettes qui fonctionnent déjà dans d’autres clubs comme dans d’autres sports.
Le marketing et la communication
Aujourd’hui, tous les clubs structurés, ou ceux qui ambitionnent de le devenir, ne peuvent occulter ces deux places fortes que sont le marketing et la communication. On le voit bien du Stade Français au Rugby Club Toulonnais, l’identité peut prendre plusieurs aspects que l’on soit un club naissant ou un autre solidement ancré dans l’inconscient collectif d’une ville ou d’une région.
Au RNCA, il n’existe malheureusement ni l’un, ni l’autre depuis quelques mois. Non pas qu’auparavant le club excellait dans ces domaines mais force est de constater qu’après la disparition du site web, ce sont les communiqués de presse et autres opérations de communication qui sont inexistantes à ce jour.
Côté marketing, c’est aussi vide intersidéral puisque même les partenariats avec les structures déjà existantes n’ont pas été renouvelés .
Côté sponsoring, pas mieux puisque, à ce jour, aucun nouveaux sponsor ou mécène n’est arrivé.
Bref, dans ces deux domaines, difficile d’improviser mais il existe tout de même des actions à mettre en place somme toute assez facilement de manière à travailler en étroit partenariat avec la CCI ou encore l’UPE06 qui vient de se doter d’une compétence visant le sport et l’entreprise. Pourquoi ne pas aussi présenter le club et les valeurs du rugby aux diverses institutions locales ou autres organisations patronales afin de leur expliquer clairement, par l’exemple, le coût final de leur investissement dans le club en bénéficiant des mesures de défiscalisation autorisées pour le subventionnement d’un club sportif ?
Est-il impossible d’imaginer des partenariats avec toutes les grandes écoles niçoises (IPAG, EDHEC, ESRA etc…) pour profiter de la fougueuse jeunesse étudiante niçoise afin de travailler sur des actions de promotion et de marketing du RNCA tout comme du sport rugby ?
Les exemples sont nombreux et, s’il est clair que ce ne sont pas des solutions à court terme côté finance, il est certain que ce seront les bases fondatrices qui permettront de façonner la meilleure image possible du club.
Côte terrain
Loin de nous l’idée de donner un avis sur la partie purement technique, même si on peut se demander pourquoi avoir enrôlé une nouvelle équipe technique et administrative pour une durée de… 3 ans, connaissant la situation actuelle du club ?
Là où par contre le terrain reste vierge et à défricher, ce sont les possibles collaborations avec l’Université Nice Sophia Antipolis ou l’UFR Staps permettant ainsi la mise en place de programme de type Erasmus de manière à accueillir des jeunes pousses ayant déjà une solide expérience rugbystique pour alimenter un centre de formation qui pourrait servir de réservoir pour l’avenir.
Étudier sur la Côte d’Azur pourrait, sans l’ombre d’un doute, être un atout de choix et de charme pour des rugbymen en herbe de l’hémisphère Nord à celui du Sud.
Côté coulisses
Là aussi, il faut faire preuve de la même imagination que l’ouvreur qui trouve son ailier par un coup de pied croisé aussi précis que fatal. Le club doit ainsi redevenir un club en passant par toutes ses catégories de l école de rugby à la première en passant par les féminines et les Ciappacan (vétérans). Un club c’est, avant tout, l’affaire de toutes et de tous et il n’est de mauvaise idée que celle qui n’est pas proposée et donc pas débattue.
Et puis, la crise et la frilosité des partenaires passant par là, il faut savoir « revenir aux fondamentaux » et savoir montrer qui l’on est avant de prétendre ce que l’on va être. Ainsi, la création d’un véritable club de partenaires qui n’est certes pas l’idée du siècle, semble être une bonne piste si on veut fédérer la bonne bande de copains qui ont envie, certains dimanches, de vivre une journée rugby tous ensemble avec des prestations correspondantes à leurs attentes.
Enfin, parce que la crise ne s’arrête pas aux entreprises et aux marchés financiers, il faut peut-être raisonner « autrement » et imaginer de nouvelles structures et pourquoi pas en collaboration avec d’autres clubs niçois ou locaux afin de faire cette fameuse union qui ferait la force. Mutualisation de certains coûts, équipementiers communs ou ressources collaboratives dans des domaines tels que la comptabilité, le secrétariat ou le marketing (gestion du site web, évènementiel, sponsoring …)
Bref, on le voit, les solutions existent et il serait vraiment de bon goût que les dirigeants et décideurs dans ce dossier se posent les véritables questions car, outre les amitiés et inimitiés de chacun, côté sport comme côté politique, c’est l’avenir de tout un club qui est en jeu. Il est difficile d’imaginer que l’école de rugby ne soit pas durement affectée en cas de liquidation du haut niveau.
La cabane n’est pas encore tombée sur le chien mais….