Tout feu, tout flamme, l’Espagnol Zamora a réussi une belle performance. Quatre heures et douze minutes pour se hisser aux cimes du demi triathlon. Au nez et à la barbe du Belge Luc Van Lierde, profondément déçu par son résultat. Deux minutes et quelques secondes d’écart ont suffi pour déclasser l’ex-champion mondial.
Pourtant, rien n’était joué d’avance. Le Catalan et l’Autrichien ont couru au coude à coude tour après tour, avec Luc Van Lierde juste derrière eux. Van Lierde a pris une avance de quelques secondes à la nage sur Zamora. Sorti de l’eau, ils étaient presque à égalité à vélo. L’ivresse de la victoire ? Une fringale ? A la course à pied, le Belge a offert à l’Espagnol une belle avance de deux minutes et une victoire nonchalante. Zamora a franchi la ligne de l’arrivée au pas. Il rejoint la galaxie des etoiles espagnoles, après Fernando Alonso en Formule 1 et le FC Valence.
Selon les pronostics, Marcel Zamora devrait gagner le triathlon mondial au Hawaï. Modeste, l’athlète souhaite seulement figurer dans les dix premières places. « C’était une belle course qui m’a prouvé que je peux aussi gagner au Hawaï. Mais j’y vais détendu, juste pour voir. De toute façon, je suis jeune. Si je perds, je reviendrai l’année suivante », a-t-il annoncé à l’issue la course. Au contraire, pour Van Lierde, Hawaï est l’occasion de retrouver son niveau d’avant. Lui aussi espère être dans le top 10.
L’Autrichien Norbert Domnik a crée la sensation. Champion confirmé dans son pays, il a eu du mal à croire ses oreilles à l’annonce du résultat final. « Je suis très surpris d’être en deuxième position. Je ne pensais pas aller aussi vite », a-t-il déclaré l’air comblé. « En réalité, je me suis aligné sur la vitesse de Marcel qui courait devant ». A quelques secondes près, Domnik a évincé un Van Lierde à bout de souffle au semi-marathon. L’athlète promet donc de nouvelles surprises lors de ses participations en Floride et au Hawaï.
La compétition féminine était aussi palpitante. Dans une grisaille matinale, les trois favorites, Karin Thürig, Michelle Dillon et Clarika Csemar se sont immédiatement détachées du cheptel féminin. Toutes étaient déterminées. Toutes motivées. Les places se sont jouées en fonction de la confiance en soi.
Tel un bulldozer, Karine Thürig a très rapidement écarté les autres. Mâchoire serrée, corps tendu comme un arc, elle a laissé loin derrière les autres lauréates. Cinq minutes d’avance sur Michelle Dillon, 11 sur Clarika Csemar.
La Suissesse a effectué un nouveau record personnel. Sans connaître le parcours et dans des conditions climatiques défavorables. « J’ai été un peu surprise par le circuit à vélo. Je ne pensais pas qu’il était aussi escarpé. En plus, j’avais eu froid », a-t-elle reconnu.
Au grand dam de la plus grande favorite de cette course. Clarika Csemar, troisième en finale, a sérieusement manqué de confiance à la course à pied. « A un moment donné, je ne voyais plus les filles. Cela m’avait fortement découragé », a-t-elle regretté.
Est-ce le temps maussade ou l’heure trop matinale, mais le public a manqué à l’appel. Quelques jeunes sortant de boîte de nuit, une poignée de sportifs, les proches des athlètes… Les tribunes de la ligne d’arrivée étaient dépeuplées. L’organisation a vu trop grand pour cette course. Les journalistes ont ainsi pu profiter des sifflets et de « bangers » distribués par les hôtesses pour encourager les sportifs.
LE CLASSEMENT Ironman Monaco 70.3:
- Monaco Ironman 70.3 HOMMES
- Marcel Zamora- Perez (ESP) 4:12:14
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Norbert Domnik (AUT) 4:14:10
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Luc Van Lierde (BEL) 4:14:37
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Ronnie Schildknecht (SUI) 4:14:51
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Kieran Doe (NZL) 4:15:21
- Monaco Ironman 70.3 FEMMES
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Karin Thürig (SUI) 4:41:37
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Michelle Dillon (GBR) 4:47:03
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Erika Csomor (HUN) 4:52:00